Départ de Grenoble avec Marc de bon matin. Arrivés très en avance, on récupère notre dossard auprès des bénévoles, un café, un bout de quatre quart, et on retourne siester au chaud dans la voiture en attendant le départ. On en ressort pour le briefing dans l'herbe sur le côté du gîte du col d'Ornon. En ce moment c'est orage tous les après-midis, et aujourd'hui ça ne devrait pas être différent. Il faudra donc se dépêcher. Mais d'entrée ça part mal, ma poche à eau qui fuyait légèrement récemment me sert cette fois-ci carrément une douche continue... je la vide et vais demander une bouteille d'eau aux bénévoles, qui s'activent pour essayer de m'en trouver une, quand j'entends le compte à rebours et repars en courant vers la ligne de départ. Bon, on fera à 2 sur la poche à eau de Marc. Qui part comme un fou sur un début de parcours roulant, une petite boucle de 1.5km pour étaler le peloton avant d'attaquer les choses sérieuses. Je m'accroche pour suivre le rythme effréné imposé par les coureurs autour de moi, je dois envoyer un max dans les descentes pour rester au contact, résultat au pied de la vraie montée, je suis déjà claquée...
Première bosse à grimper, j'ai l'impression d'être à l'arrêt, ça ne va pas du tout. Je dis à Marc de faire sa course s'il ne veut pas mettre la journée, mais il préfère m'attendre, et me passe même ses bâtons. On se fait donc doubler à gogo par plein de coureurs, puis de coureuses, puis un couple avec qui on échange quelques encouragements avant qu'ils disparaissent à leur tour. En haut ça redescend mais même la descente passe mal. On rattrape péniblement un coureur, un seul, ça promet. On redescend jusqu'à un torrent qu'on traverse les pieds dans l'eau, 7 km de faits, on n'est pas rendus !
Puis c'est parti pour la 2e montée, vers le Poursollet. On a une belle vue sur la Chartreuse en face, et en fait sur toute la suite du parcours Ut4M : Belledonne avec la fameuse montée Rioupéroux-Arselle, et la Chartreuse avec une non moins difficile montée entre Saint-Nazaire et le col de la Faita. Quand je vois ma forme du jour, j'ai peur, pourquoi je me suis inscrite déjà ? Quelqu'un veut un dossard ? Le premier ravito fait du bien, on prend le temps de manger un peu (des cerises ! j'aurais peut-être dû manger quelque chose de plus consistant) et de discuter avec les bénévoles. Qui apprécient, et nous racontent que le premier, lui, il s'est à peine arrêté, et il avait pas l'air content, et en plus il s'était fait mordre par un chien ! En fait c'était Florentin, gnaqué par un Saint-Bernard, aïe !
Puis on continue à monter, le parcours est toujours aussi humide, sous bois, étangs, rivières, cascades, et on commence à être envahis de mouches et moucherons très collants. Au 20e km je m'en prends un dans l'oeil, qui y reste collé... Je dois retirer ma lentille et me rincer l'oeil dans un torrent qu'on traverse à gué pour le virer. Ensuite je cours avec les lunettes de soleil pour faire pare-mouches, heureusement qu'elles sont photochromiques parce que la luminosité est loin d'être éblouissante, toujours en sous-bois. Plus tard c'est au tour de Marc de s'en prendre un dans l'oeil. Pénibles ces bestioles !
Enfin je commence à reconnaître le Poursollet, mon refuge préféré (pour sa fameuse tarte aux myrtilles et le perrier citron en terrasse après le Taillefer ^^) est fermé, dommage. De là on attaque la montée finale vers le plateau des lacs, ça va un peu mieux mais toujours au ralenti. Point de vue coureurs, on est un peu seuls au monde, ça fait longtemps qu'on n'a plus vu personne, mais on double plusieurs groupes de randonneurs avec des gamins, dont un collègue de Marc, le monde est petit ! :-) Comme je connais bien ce chemin, il passe mieux, avantage psychologique, et nous voilà sur le plateau.
Qui dit plateau, dit plat, et qui dit plat dit courir... On repart en trottinant entre les lacs, quelques pauses photos comme excuse pour ralentir. Le Lac Fourchu est magnifique sous ce soleil, quelques randonneurs se reflètent dedans, paysage de film. On traverse tout le plateau jusqu'au refuge, perché un peu plus haut, on doit donc grimper une petite bosse avant d'arriver au ravito, tenu par le gardien du refuge lui-même accompagné de quelques bénévoles. Encore une fois on prend le temps de discuter, et de manger un peu mieux cette fois (tucs et fromage). Je prends aussi plein de photos, et je me dis qu'il faudra revenir ici !
Un coureur malade repart devant nous en râlant, on le doublera un peu plus tard dans la descente aux superbes paysages (ça donne pas envie de redescendre)
mais il a l'air de descendre pas trop mal en fait, donc on continue. Petite sente dans l'herbe, qui débouche en bas sur une large piste qui remonte légèrement. On traverse encore une cascade, photos devant,
puis on entend au loin l'orage qui commence à gronder et on s'active un peu ! Les moutons descendent quand même plus vite que nous.
La fin est à nouveau en sous-bois, bien moins joli, mais les arbres ont au moins l'avantage de nous abriter quand il commence à pleuvoir. Par contre on court sur un sentier pénible en dévers que la pluie et les coureurs précédent ont rendu glissant de gadoue. Je n'ai qu'une hâte c'est d'arriver, mais on est encore loin. J'essaye de prendre mon mal en patience, c'est bête que je n'aie pas ma musique, mais je chante dans ma tête :-)
On finit par déboucher hors des bois, au village d'Ornon, il nous reste à re-grimper jusqu'au col. Fin de parcours un peu inutile je trouve, cette longue traversée en sous-bois pour redescendre trop bas et remonter... On débouche sur la route puis on la longe à travers champs, il reste 2-3 km, je me dis qu'on devrait finir en 7h31, un nombre porte bonheur. Finalement après moults détours dans l'herbe, je sais plus où on est, quand on finit enfin par déboucher derrière le gîte, et passer la ligne en 7h33. Ouf !
Les podiums ont déjà eu lieu, Florentin a fini 2e il y a 3h, Isma 1h après lui, je le croise pendant qu'on mange le très bon repas d'après course (agneau et purée maison). On se fait un café au chaud dans le refuge en lisant des magazines de montagne puis on va manger une glace pour le dessert à Bourg d'Oisans avant de rentrer. Longue journée.
Conclusion, pour l'Ut4M y a encore du boulot ! Heureusement qu'il reste quelques mois...
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