vendredi 28 juin 2013

Trail des Balcons de l'Obiou 2013

Dimanche 23 Juin 2013, Trail des Balcons de l'Obiou au départ de Mens (38).
Dossard 500 tout rond, avec Mickael dossard 508. 
  • trace Garmin
  • trace Runkeeper
  • site de la course
  • photos de l'organisation
  • résultats : pas encore en ligne. 2e SEF, 5e femme, 37e au scratch, en 5h02 pour 36km et un peu moins de 2000m+
PETIT MATIN
Petit village sympa, remise des dossards dans la salle des fêtes, avec en cadeau un petit sac et une bière du Mont Aiguille. Le temps de reposer tout ça à la voiture, de se préparer, de tomber les manches longues (il fait encore un peu frais...) on va attendre le départ près de la halle du marché sur la place de la fontaine. Un concurrent resté coincé dans les toilettes de la salle des fêtes a mobilisé quelques bénévoles pour faire sauter le verrou à la scie circulaire, et retardé le départ d'un petit quart d'heure :-) Mais heureusement le soleil a fini par percer et nous réchauffe agréablement. On s'attend même à avoir chaud. Le briefing nous annonce 11km roulants avant de commencer à monter, des paysages superbes en haut, et un petit détour pour éviter un glissement de terrain, qui porte la distance totale à 34km au lieu de 33. Et vers 8h15, c'est parti.

ROULANT
11km roulants, ce n'est pas forcément le départ idéal pour moi, avec des gars qui partent comme des bourrins et qui vont forcément prendre beaucoup d'avance avant même que les choses sérieuses commencent, sachant qu'il ne restera déjà plus que 20km pour refaire le retard, autant dire aucune chance. Je commence donc par suivre Mickael qui impose un bon rythme, d'autant que ça part en légère descente à travers le village, on est facilement à 14-15km/h en descente, et 10 sur le plat. 


On est sur des larges pistes à travers champs, le Mont Aiguille et le Trièves tout autour de nous, sous des nuages quand même assez bas et un ciel plutôt menaçant. Je m'aide déjà des bâtons pour ne pas trop fatiguer les jambes, et ça se passe bien. Un premier ravito à 5km (déjà !) où je descend un ou 2 gobelets de grenadine, et c'est reparti. J'ai lâché Mickael qui a dû s'arrêter plus longtemps que moi pour boire. La piste commence à monter un peu plus en lacets, je vois Mickael un peu en-dessous. Je suis au même niveau qu'un gars en noir et rouge qui alterne comme moi entre marche et course, et 2 filles qui ne font que trottiner mais ne vont pas pour autant plus vite que nous. Un bénévole m'annonce 7e femme, et à partir de là je tiens le compte.


MONTEE
3 km plus loin un ravito en eau, et un autre encore 3km après, puis ça attaque enfin la montée, et ça monte assez sérieux direct donc je m'inquiète un peu. Michel me rattrape juste après une traversée de cascade à "gué" mais pas au sec, j'arrête ma musique et on discute 5mn puis il me dépose sur place ^^ il monte bien, et sans bâtons. Je dépasse le gars en rouge et les 2 filles (je suis donc 5e fille maintenant) et continue à monter aussi vite que je peux sans me mettre dans le rouge. Peu après c'est Mickael qui me rattrape au moment où on quitte la piste forestière pour partir à gauche sur un petit sentier qui monte plus raisonnablement. Un couple de randonneurs nous laissent passer, moi d'abord, Mickael déjà un peu derrière. Peu à peu un petit train se forme : deux gars qui nous rattrapent mais ne veulent pas doubler, et les gars qu'on double et qui s'accrochent au train. Et bientôt une autre fille en vue ! j'essaye de ne pas accélérer juste pour la doubler, on va déjà plus vite qu'elle, rien ne sert de se fatiguer plus que ça. Et effectivement on finit par la doubler et la lâcher (4e fille ! ^^). 

Un peu plus haut je commence à fatiguer et Mika prend le rôle de la locomotive, tellement bien que j'ai un peu peur de me faire lâcher, alors je m'accroche comme je peux, et mange des fruits secs (souvenir des Aravis) ou pâtes de fruits (du dernier ravito) pour garder de l'énergie en continu. Néanmoins quand on arrive vers le haut de la montée je commence à voir un peu des étoiles, alors je mange encore un truc, je m'accroche et j'attends que ça passe. 


PLATEAUX
La longue montée dans les arbres a fini par déboucher sur les hauts plateaux de l'Obiou, mais aussi dans les nuages, on n'y voit plus rien, on grimpe sur une bonne piste, un gars nous double et nous lance "vous apprécierez le panneau" un peu plus haut : effectivement le panneau directionnel au croisement juste au-dessus dit "courage, c'est beau" :-D on ne peut qu'imaginer... Au moins, on a pas trop chaud, comme je fais remarquer à Mickael. La piste débouche dans des pâturages perdus dans le brouillard, l'ambiance est assez féérique. Un bénévole au niveau d'un refuge / bâtiment fantôme qu'on voit apparaître au dernier moment nous annonce la suite, Mickael hoche la tête sans comprendre ou sans enregistrer, et les suivants n'ont pas entendu, tout ce que j'ai retenu c'est qu'il y a un morceau de montée raide dans le champ. Du coup je renseigne les autres coureurs d'après mon Garmin : on a déjà fait 1100 m de montée, et il doit rester encore 300m de montée avant le col de l'Aiguille.

Je reprend la position de locomotive, en mode super concentrée. Une petite sente s'élève au dessus du pâturage, on n'y voit rien du tout. Suivre le chemin est devenu une chasse au trésor, on guette la prochaine trace de peinture vert fluo, la prochaine rubalise, qui émerge du brouillard au dernier moment. Les autres coureurs sont des fantômes dès qu'ils sont à quelques mètres. En plus on se retrouve en plein vent bien frais, beaucoup s'arrêtent pour passer des manches longues, moi je n'ai que mon kway et pas envie de le mettre, pour transpirer dedans alors qu'il ne pleut même pas (mais c'est pas loin on dirait...). On reste en hauteur pas mal de temps, j'imagine que le paysage autour de nous doit être grandiose, mais il faut se contenter de l'imaginer, dommage... Tout en haut il y a 2 bénévoles, qu'on commence par entendre, puis on entend et on voit leur couverture de survie flottant au vent, ils ne doivent pas avoir chaud... Ils pointent notre dossard, et on plonge de l'autre côté, provisoirement à l'abri du vent. Ouf, parce que j'avoue que je me pelais un peu. On longe de grandes falaises rocheuses, des grottes, sur un tout petit sentier (en via ferrata on aurait baudrier et longe pour être là ^^), avec seulement du brouillard à droite, et je me demande ce qui donne plus le vertige, entre voir le vide, ou l'imaginer derrière l'épais brouillard ? moi je trouve ça assez vertigineux ce néant blanc juste à portée de main... mais j'adore ce sentier !

DESCENTE
Je commence à prendre beaucoup d'avance quand le sentier commence à descendre, petite trace à travers les prairies, je fais gaffe aux marques de balisage mais il y en a vraiment assez pour ne pas se perdre, d'autant qu'il reste de la peinture verte plus usée qui doit dater de l'édition de l'an dernier. Le sentier traverse un torrent de rochers, dans un sens, puis dans l'autre, et repart à flanc de montagne sur une large piste très caillouteuse, avec le vide à main droite. Je manque me casser la gueule en doublant un gars mais je me rattrape. Un mec en t-shirt vert me rattrape, on joue au chat et à la souris un moment. J'ai complètement lâché tous les autres gars du petit train, Mika compris. Après avoir bien descendu pendant un moment on recommence à grimper, mais heureusement c'est court. Puis on attaque une bonne descente, et en plus on sort un peu des nuages, enfin.

Du coup je me lâche, et j'ai rallumé la musique, sauf que mon téléphone a un peu pris l'humidité et fait n'importe quoi : pause, start, pause, start, musique hachée... Et puis d'un coup bam, je m'étale en trébuchant sur yet another rock, qui n'a pas roulé sous mes pieds, trop gros. Pourtant j'avais les bâtons en main, je les utilisais, mais ils n'ont pas servi, peut-être même desservi en fait. Les 2 gars que je suivais de près entendent le bruit de la chute, les pierres qui roulent avec fracas, les bâtons qui tombent, ils se retournent pour voir si tout va bien, et attendent que je me relève. Le check up révèle que je me suis rouvert les 2 mains à peu près exactement au même endroit qui venait tout juste de se refermer après un mois... le genou a pris aussi un peu mais rien de gênant, même pas mal. Bon, je prends les bâtons dans la main gauche, je pisse le sang de la main droite, je décide que je les laisserai au prochain ravito parce que là je ne peux plus m'en servir de toutes façons. Et je repars dans la descente en suivant les 2 mecs. 

DEUXIEME BOSSE
Le ravito est en bas de la descente, on y arrive bientôt, et je leur demande tout de suite s'ils peuvent me garder mes bâtons : pas de problème. Puis nettoyage des mains à l'eau, ils me filent du sopalin. 


La 5e fille (qu'on avait doublée dans la montée) passe au ravito, prend du sopalin, et continue illico, zut :-) Je prends le temps de bien essuyer mes mains, de manger des tucs avec du fromage, de reprendre 3 pâtes de fruits pour la route, et je me remets en route assez rapidement aussi. Je passe le 1er gars qui enlève son kway, et le 2e qui monte moins vite que moi. Finalement même pas besoin des bâtons. On grimpe face au sommet qu'on vient de redescendre, dont on voit le bas émerger sous les nuages, avec même un peu de soleil. ça monte sec sur un petit sentier en lacets, et je pousse pour rattraper la fille devant moi. Je ne tarde pas à l'avoir en vue, puis j'arrive à sa hauteur, on discute 2 mn (elle vient de l'Alpe d'Huez) et je continue. La montée ne devrait pas être très longue, mais elle est assez raide, et j'ai un peu l'impression d'être au ralenti par moments, voire presque à l'arrêt. Mais personne ne me rattrape, donc je dois pas avancer si mal. 

Puis ça devient de l'escalade, il y a 2 passages où il faut mettre les mains, équipés de câbles, et il faut grimper sur le rocher, un peu style Chamechaude (du coup je suis bien contente de ne plus avoir mes bâtons), trop fun. Bon, à part que j'ai un peu mal aux mains, mais quand même, trop fun. Les 2 gars de tout à l'heure sont juste derrière moi. En haut deux bénévoles sont assis dans l'herbe, je leur dis que c'était fun :-) et on continue à grimper plus tranquillement sur les crêtes herbeuses, à nouveau dans les nuages. Un poteau sommital orné d'une rubalise, un panneau du trail "fini la bavante, bonjour la descente", et hop je lâche les chevaux dans une descente dans l'herbe, avec 3000 marques creusées dans la terre, à peine assez larges pour y mettre un pied, mieux vaut courir dans l'herbe, à plat.

DESCENTE TECHNIQUE
Puis on quitte l'herbe, panneau "descente délicate", et on attaque les rochers, un super sentier bien technique à souhait, un peu raide, un peu tricky, des cailloux, des sauts, des relances, un peu genre la descente de Chamechaude, et j'avale ça à fond, je m'éclate ! A un moment un passage de désescalade me fait penser à Mika qui avait repéré une section de descente un peu verticale sur le profil : la voilà ! ^^ J'adore, et je continue à fond. Puis je vois Michel en dessous de moi et j'accélère encore un coup pour le rejoindre. "ça c'est de la descente !" je lui lance en arrivant sur lui, mais il n'a plus de jambes, contractures, donc je le laisse trottiner et je continue. Le sentier s'aplanit bientôt et s'enfonce en sous-bois, plus sombre, sur un tapis de feuilles mortes qui amortit bien. D'un coup je tombe sur une bosse qui fait bien mal, on remonte un petit 30m de déniv, ça casse les jambes qui étaient bien passées en mode descente. 

FORET
Je suis toute seule dans la forêt, avec ma musique, à mon allure. Je décide de ne pas me laisser aller à écouter les signaux de fatigue. Il serait tellement plus confortable de marcher, c'est sûr, mais j'ai décidé de faire la course en mode compétition, alors il faut y aller ! Je n'ai personne devant à suivre ou à rattraper, je suis vraiment toute seule. Puis je débouche sur une large piste, il faut remonter 10m, il y a plein de gens et une caravane, ils sont attablés en train de manger, et au-dessus d'eux les falaises, "waouh!" Je crois à un ravito mais non, ils m'annoncent le prochain relais à 2km et l'arrivée à 7km (ce qui porterait le total à 36 au lieu de 34 au lieu de 33... mais bon, je suis pas pressée, si ? ^^) Je leur demande aussi s'il y a du monde devant à rattraper, mais ils n'ont pas l'air de bien comprendre ce que je veux dire, et me répondent juste que oui bien sûr, déjà la moitié des coureurs sont passés. Certes, mais la plupart je ne les rattraperai pas, donc je m'en fiche. Et je repars. Je continue à manger régulièrement un fruit sec ou une pâte de fruit, et à boire quelques gorgées d'eau par ci par là, et je guette ce fameux ravito. 

RETOUR A LA CIVILISATION
Le sentier en forêt arrive sur un pré, qu'on longe en bordure de haie, derrière une rubalise, puis on entre dans un village. Là le balisage est beaucoup plus épars, très peu de flèches sur la route, mais bon, ça doit être par là. Bonne descente sur route, puis du plat, puis je vois enfin un gilet jaune (largement plus de 2km...), et caché derrière une haie, le sentier part à droite et une table de ravito propose même des cerises ! mais je n'en prends qu'une, verse de la grenadine dans mon verre d'eau, un 2e, un quartier d'orange, j'embarque des pâtes de fruits et je repars. Ils m'ont dit que les précédents sont passés il y a à peine 1 ou 2mn, arrivée à 5km, donc j'essaye de les rattraper. Un petit pont de bois, un sous-bois, et toujours personne en vue. Puis enfin je rattrape un gars, Gilles, dans une grande descente caillouteuse que je prends complètement à fond avec "unfaithful" version remix body combat à plein volume dans les oreilles, ça motive bien, du coup je le double à toute vitesse en le saluant au passage (après l'arrivée, il me dira qu'il n'avait "jamais vu ça" quelqu'un descendre comme ça ^^).

PERDUE ? SPRINT FINAL
Et puis mauvaise surprise j'arrive en vue de... Michel ! Que j'avais déposé dans la descente il y a une dizaine de km. Je lui demande s'il a coupé, il ne pense pas, mais d'autres personnes l'ont doublé plusieurs fois, dont une autre fille "la blonde", et là je me dis zut, je me suis plantée de chemin et je me suis fait reprendre une place :-/ Du coup j'accélère mais carrément, c'est de la route qui chauffe bien sous le soleil de midi (plutôt 13h++ en fait) mais ça fait du bien. Ma trace Garmin me révèlera plus tard que j'ai fait les 2 derniers km en 4'30" de moyenne, pas mal ^^Je suis en sprint dans les rues du village, on m'annonce 500m, 300m, je m'étais même pas rendu compte que c'était déjà la fin, je fonce sous les yeux de quelques spectateurs qui y vont tous de leurs applaudissements, et hop, le couloir entre des barrières sous l'arche d'arrivée, le speaker qui m'annonce, note mon grand sourire, et précise qu'"en plus elle est 2e de sa catégorie". Le chrono annonce 5h02, et ma première pensée en parallèle de "waouh ça c'est plutôt un bon temps" est "zut, j'ai failli être en-dessous de 5h". Et je suis aussi 5e fille, parce que la 5e m'a doublée en suivant Michel sur son raccourci et est arrivée quelques minutes à peine avant moi (avec je sais pas combien de km de moins du coup)... donc j'étais bien 4e. 



Gilles arrive quelques minutes après moi et me refélicite pour la descente, en posant pour une photo finish.


Le bénévole photographe m'invite à plonger dans la fontaine "c'est la tradition" donc je vais y rejoindre les autres coureurs, il fait grand soleil, l'eau fraîche fait un bien fou, j'y plongerais bien en entier, et le photographe nous mitraille toujours. 

Pendant ce temps les arrivées se succèdent, je vois la fille blonde arriver quelques minutes après moi, soulagement. Puis c'est Mickael qui passe la ligne 20mn plus tard, il s'est fait mal au genou. Pour le repas on se contente du ravito (tucs et fromage, et une tranche de pain d'épice).

A 14h c'est la remise des prix, 17km puis 33km, je monte sur le podium comme 2e SEF, la 1e est la gagnante de la course femmes (35mn devant moi), la 3e est la fille de l'Alpe d'Huez que j'avais passée 2 fois. 


Michel est premier (et seul) V3, mais cette fois il y a aussi un V4. Puis il y a plein de lots en trop distribués au tirage au sort (je regagne un lot ^^), et 2 personnes gagnent leur poids en farine bio du Trièves (via une gigantesque balance suspendue à la poutre du plafond de la halle). J'ai pas envie de partir, je sauterais bien partout, et je remonterais bien au col de l'Aiguille maintenant qu'il est au soleil, mais heureusement que Mickael est là pour freiner mes ardeurs. Parce qu'en fait, l'aprem on monte à la Bastille en voiture pour une glace, et au Jalla à pieds, et j'ai zéro énergie restante... complètement vidée. Par contre le lendemain matin petit footing de 3km sous la pluie froide et venteuse dans le parc Mistral, et aucune douleur aux jambes, tout va bien, bonne forme ! Prête pour le Grand Duc dans une semaine...

CONCLUSION
Conclusion : course géniale, super bien organisée, super bien balisée, pas trop de monde, ambiance très familiale, bénévoles super sympas, remise des prix très drôle et on a été bien gâtés, vraiment une super journée, et j'y retourne l'an prochain !

Bonus : l'état des dégâts à l'arrivée :-)

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