lundi 18 avril 2016

Marathon d'Annecy sous la pluie

Samedi 17 avril, départ pour Annecy en train sous un grand soleil, pour un enterrement de vie de garçon samedi (bubble foot dans la neige au Semnoz), une nuit au centre-ville grâce à AirBnB (tous les hôtels ayant trouvé judicieux de tripler leur tarif ce week-end, parce qu'il faut bien exploiter au maximum les milliers de coureurs et leurs familles), et le marathon (international) du Lac d'Annecy dimanche. Bien sûr le soleil ayant trop fait la fête samedi a posé congé dimanche, et je me réveille par un petit matin frisquet et bien gris, direction le départ.

Le temps de poser mon sac à la consigne, je commence à trottiner autour du parc pendant quelques kilomètres, pour réchauffer la machine et surtout l'estomac, en espérant le vider avant le départ pour qu'il me laisse tranquille ensuite.


Le ciel est bien gris mais il ne pleut pas encore, c'est mieux pour attendre le départ dans le sas. Je ne sais plus dans quel sas je me suis inscrite, et je ne vois pas de panneaux indicatifs, donc je rentre un peu au hasard dans l'immense masse de coureurs. Aucun objectif aujourd'hui de toutes façons, je dois travailler mon allure 24h et donc je vais faire un temps assez piteux pour un marathon, tant pis, profitons de la balade.


8h30 le départ est donné, et c'est parti pour une petite boucle pour étaler le peloton, entraînée par la masse je pars un tout petit peu plus vite que prévu, tout le monde est encore enthousiaste et naïf (c'est long 42km) et beaucoup ne tardent pas à ralentir dès les premiers kilomètres. Une fois tous les dépassements de début de course passés (dans un sens comme dans l'autre) je finis par me trouver une place dans le peloton (pour les grands espaces vierges on repassera) et me mettre dans mon rythme prévu.

Jusqu'à ce qu'un coureur peu scrupuleux me double non sans me bousculer copieusement au passage, tout ça pour terminer en queue de poisson et se poser juste devant moi sans accélérer. Il y en a qui n'aiment vraiment pas courir derrière une fille, ou quoi ? Enervée, je le redouble comme je peux, me faufilant entre lui et un autre coureur. Il n'apprécie visiblement pas, me dit un truc que je ne comprends pas par-dessus mon iPod, et essaye de me re-dépasser. Ah tu veux jouer ? J'accélère aussi, à ce petit jeu-là il est mal tombé :-) je l'entends me suivre, j'accélère encore un peu et continue 1 bon km/h au-dessus de l'allure initiale. Soit il lâche maintenant, soit il va le regretter plus tard dans sa course. En l'occurrence, je ne sais pas trop quand, mais je l'ai rapidement perdu, et jamais revu par la suite. Après quelques kilomètres comme ça, je ralentis aussi un peu, c'est que je suis quand même là pour bosser mon allure spé, et j'ai encore de la route à faire.


Après une quinzaine de kilomètres, on arrive dans un village et on passe sous un pont et on y voit arriver les premiers de la course, kenyans ou autres, et leur foulée aérienne, vu d'en-dessous c'est sympa ! Puis la route tourne pour monter sur le pont, traverser un tunnel, et à partir de maintenant on partage la piste cyclable à double sens. En très bonne position je croise Laurent Michellier (qui était aussi à Challes-les-Eaux la semaine dernière) qui m'encourage au passage, le temps de réagir je lui réponds quelque chose comme "salut Laurent", à côté de la plaque la fille. Je suis un peu dans le creux de la motivation quand un peu plus tard je croise Stef, Yannick, Arnaud, tout le CMI, on s'encourage aussi au passage, ça fait du bien de les voir courir aussi bien. Je repars de plus belle, remotivée.

21km, on s'éloigne un peu des berges du lac à Doussard, je me demande si les potes qui ont dormi là après l'enterrement de vie de garçon seront venus voir la course, mais ils n'ont pas dû se lever (ni peut-être se coucher ^^). Le parcours est moins joli, route à travers champs, mais c'est la moitié (symbolisée par une grande arche où se fait le passage de relais pour les duos, et où s'affiche notre temps intermédiaire (dans les 2h11 dans mon cas).

Je passe un bénévole et lui demande s'il y a des toilettes, il me répond l'air un peu désolé en me montrant la rangée de toilettes portables installés à quelques centaines de mètres de là, plutôt pour les duos attendant de prendre le départ que pour nous du coup... Bon, ça sera pause dans les buissons alors ! Puis je reprends ma place sur la route dans le peloton maintenant très bien étalé. Je me fais doubler par une coureuse bâtie et habillée comme une élite, elle court en petite brassière sous la pluie, et plutôt rapide avec ça, je me demande ce qu'elle fait dans les tréfonds du classement, peut-être la 2e coureuse d'un duo qui a attendu un peu longtemps son premier relayeur ? Je ne la suis pas, mais je la dépasserai finalement un peu plus tard alors qu'elle marche en boitant, visiblement à la peine.


Pour ma part je poursuis ma route, toujours en musique, et je prends mon pied sous la pluie qui commence à tomber plus drue, laissant de temps en temps la place à une courte éclaircie, avant de reprendre de plus belle. Le kway Ut4M est bientôt complètement trempé et moi avec, mais heureusement il fait moins froid que prévu.

Toujours pas d'objectif temps, mais je finis par me dire que ça serait pas mal de finir quand même plus vite que mon tout premier marathon (à Melbourne en octobre 2009, en 4h18). Et puis comme j'ai encore de bonnes jambes et la pêche, et pas envie de m'éterniser sous la pluie non plus, je commence à accélérer, de plus en plus (je passe progressivement d'une allure de 6'14"/km au km34 à une allure de 5'06" au km42). Et forcément je dépasse des cadavres à la pelle, tous partis trop vite ou qui se sont pris un mur. Je me fais quand même doubler aussi, une fois, par la même coureuse qui boitait tout à l'heure et a l'air bien remise maintenant. Elle va même trop vite pour que je la suive tout de suite.

Puis on revient vers l'arrivée, on longe le canal. J'y redouble la coureuse de tout à l'heure qui a bien ralenti depuis. Je me fais encore avoir en croyant l'arrivée plus proche qu'elle ne l'est, il y a un 2e canal, le pont vers la vieille ville à passer, puis le retour vers le parc et l'arche.


Mais cette fois il m'en reste plus sous le pied, et je tiens le sprint final sur tout le dernier kilomètre et quelques (à 4'43"/km d'après ma montre, pas mal ^^). Je dois slalommer et sortir du tapis rouge installé pour nous accueillir, pour pouvoir doubler quelques coureurs épuisés. J'espère qu'ils ne m'en voudront pas, mais c'est trop bon de finir en sprint.

Et du coup je termine en 4h15'17" (soyons précis), soit un joli negative split.
Negative split
Pas fâchée d'arriver non plus, avant qu'il se mette à pleuvoir vraiment. Le temps de récupérer mon sac et de rentrer dans la tente des kinés pour me changer (et me faire masser, au passage, par un élève kiné déjà vu à l'Ut4M) le ciel se déchaîne et des trombes d'eau tambourinent sur le toit de la tente. J'ai une pensée pour tous ceux qui sont dessous. 

L'après-midi le semi-marathon se fera sous les averses. Pour ma part ça a été pique-nique à la gare en attendant mon train pour rentrer à Grenoble. Et le plaisir de voir tomber la pluie par la fenêtre quand on a déjà fait sa sortie et qu'on peut rester affalé au chaud :-)


lundi 11 avril 2016

6h de Challes les Eaux

Cette semaine m'attend mon premier dossard qui servira aussi de test pour les 24h de Brive.
Du coup la semaine est relativement cool (au départ, ça se gâte sur la fin ^^) avec 2 jours de repos. Lundi footing, mardi repos, mercredi 18x50"-40" (décidément c'est de plus en plus long ces séances, déjà 16 répétitions c'est long, alors 18, et en une seule série en plus...) en essayant de trouver un abri dans le parc de l'arboretum (au final des chronos encore très moyens). Jeudi footing un peu soutenu avec de bonnes sensations, et vendredi encore repos. 

Samedi départ dès le matin pour marcher jusqu'à la gare (attendre un tram C le week-end, ça sert à rien, ça va plus vite à pieds), attraper mon train vers Chambéry, y arriver en pleines manifs contre la loi travail, traverser la foule pour rejoindre l'arrêt de bus, et finalement arriver sur le plan d'eau avec 2h à tuer avant la course (ah le stress d'être en retard... ^^) et un bon bouquin pour les occuper. Une fois mon dossard récupéré, comme il ne fait pas chaud je trouve refuge dans les "vestiaires" (une salle de cantine / arrière-cuisine du gymnase) où d'autres coureurs me rejoignent peu à peu.
12h30, il est temps de me mettre en tenue, j'hésitais encore pour le short mais là non, pas possible, ce sera corsaire, et le kway Ut4M pour couper le vent persistant. Je dépose mon sac sous ma table de ravito personnel et me dirige vers la ligne de départ avec la petite cinquantaine de coureurs (une trentaine de solos et quelques équipes).

Le parcours démarre autour de terrains de baskets et une piste d'athlé en bitume qui fait fortement penser à l'anneau de vitesse de Grenoble.

Certains s'échauffent ou reconnaissent le circuit, pour ma part la cinquantaine de tours que j'en ferai dans l'aprem me suffiront largement.

Et c'est parti. Tout de suite je vois qu'on n'est pas partis pour 24h : ça part vite vite vite, et j'ai tôt fait de me retrouver toute seule derrière... Je dois me retenir pour rester dans mon allure 24h et ne pas suivre le rythme du peloton. Bon, de toutes façons l'avantage d'un circuit, c'est qu'ils n'iront pas loin, je ne tarderai pas à les revoir :-) en fait je ne croyais pas si bien dire, on n'a même pas fait la moitié du tour que je rattrape déjà 2 coureuses, un peu trop essoufflées pour un début de 6h. Au tour suivant j'en rattrape une autre avec qui on discute un moment avant que je la laisse au ravito. Pour ma part, je m'y arrêterai très peu. Déjà, contrairement aux autres je suis venue sans assistance, et sans ravito perso. Je tourne avec ce qu'on trouve au ravito de l'orga (c-à-d quelques morceaux de banane et de l'eau gazeuse à gogo). On me propose du chocolat mais berk, en courant ça me donne envie de vomir...

La météo n'est pas top, il fait gris et froid, je n'arrive pas à quitter mon kway, surtout une fois que j'ai commencé à transpirer en dessous. Le terrain n'est pas propice à une perf facile : le bitume au début ça va, puis on passe à un chemin gravillonné entre les terrains de tennis et le club house (il y avait un tournoi d'enfants dans l'aprem qui a amené de l'animation), puis le long d'un terrain de jeux avant de tourner à droite sur du stabilisé le long du plan d'eau. Là on passe sur des pavés le long du bloc des toilettes, avant une bosse herbeuse dégommée par les taupes. On émerge alors à nouveau sur le chemin en stabilisé le long du plan d'eau, qui descend au plus près de l'eau sur de la terre humide. Virage à gauche pour revenir sur l'autre berge, en sous-bois le long d'un ruisseau qui nous sépare de la route, avec évitement de racines (peinturlurées en vert fluo) en bonus. On voit alors les coureurs qui commencent le tour suivant à contre sens juste au dessus de nous. Une 2e bosse herbeuse au bout de la ligne droite et on émerge sur la piste bitumée, un quart de tour dessus et retour aux tentes du ravito. Des planeurs nous survolent régulièrement pour aller atterrir à l'aérodrome tout proche.

Côté sensations, un bon passage à vide dès les 2h de course. Surtout quand Arnaud (qui prépare aussi Brive) me fait remarquer que la musique est maintenant interdite. Tu parles d'une règle à la con... Je croyais que le dopage c'était les trucs dangereux pour la santé, faudra qu'on m'explique. Si la musique améliore les perfs (et adoucit les moeurs) qu'est-ce qui empêche tout le monde d'en écouter ? Ils devraient aussi interdire aux gens de courir, paraît que ça fait sécréter des endorphines, je suis sûre que c'est dopant comme truc... Rien que d'imaginer être privée de mes petits moments de pur bonheur de courir en chantant, ou chanter en courant, pas une note de musique sur 24h, ça me déprime... Etonnant que le lobby des iPods miniature et des écouteurs sport n'ait pas encore réagi. Sur ces pensées déprimantes, alors que je marche quelques pas pour sortir du ravito, je rencontre Raoul, un autre coureur qui a aussi un passage à vide après être parti trop vite. Il vise 60km et il lui en reste environ autant à faire qu'à moi pour les atteindre, on tourne donc ensemble quelques tours.

Outre Arnaud, je retrouve aussi Laurent qui fait quelques tours avec une copine à lui qui gagnera chez les femmes avec pas mal d'avance, et Christine qui court en équipe avec son futur. Mais on est peu nombreux (il y a presque plus de familles en balade que de coureurs par moment) et ça ne discute pas beaucoup, surtout que la plupart sont là pour faire une perf sur 6h et n'ont pas de temps à perdre. D'autres sont là en découverte et commencent vite à souffrir du départ rapide. Perle de ravito "c'est long en fait 6h, j'me rendais pas compte, j'ai mal aux jambes...". De mon côté après mon passage à vide mental, je rentre dans ma bulle et les tours défilent tranquillement. Plus la fin approche et plus l'objectif devient tangible : il ne s'agit plus de courir "encore 2h" mais "encore 10 tours". A la fin des 6h, le chrono ne s'arrête pas, chacun finit son tour et revient au départ où son temps total sera pris en compte.

Un animateur commente la course en direct, raconte nos vies et nos courses, commente sur mon bandana jaune, sur mon club (le GUC dont il faisait partie avant), puis son mon T-shirt de "la course des 4 montagnes" de Grenoble, puis sur mon record de 168km sur 24h, que je finis par corriger : 184km, record à battre ^^. Quelques tours avant la fin, je l'entends de loin annoncer la classement, et mon nom apparaît en 3e position, à ma grande surprise. Plus tard, alors que la 2e arrive au ravito juste derrière moi, il lui dit que "la 3e" a un tour de retard. C'est tout ? Cela dit il reste trop peu de temps pour le lui reprendre, et je ne suis pas du tout d'humeur compétitrice aujourd'hui. Un peu plus tard il m'annonce directement que je suis 3e quand je passe devant lui, mais ça ne me fait pas accélérer pour autant. La fin est plutôt agréable, le soleil finit par pointer le bout de son nez et la lumière du soir se reflète joliment dans le plan d'eau. J'accélère pour finir, histoire de travailler mon sprint final :-)

Au final, 56km et 3e femme, un podium en bonus :-)

Pour finir la journée, trop de monde pour 3 douches (le camping a fermé les douches femmes avant notre arrivée) et pas assez de temps, je me contente de me débarbouiller avant de me changer. Le dernier bus pour la gare partant à 19h45, et le podium mettant un peu de temps à se mettre en place (photo de groupe et blabla officielle oblige), je trouve une bénévole pour me conduire à la gare, ce qui me permet de recevoir mon prix avant de partir (par contre je rate l'apéro). Et en plus, mon train arrive en retard.

Le lendemain, footing avec des jambes en bois au départ, mais finalement 10km qui passent pas trop mal. L'après-midi en guise de 2e footing du programme, je me contente d'une balade à la Bastille sous un soleil printanier et avec une foule des grands jours. Allez, plus qu'une grosse semaine et on commence l'affûtage final.


lundi 4 avril 2016

Marathon Grenoble-Grenoble-Vizille

De retour de Suisse, je fais 2 footings, à peine 6km vendredi qui aurait dû être un jour de récup, pour accompagner Sylvain. Samedi retours aux choses sérieuses, avec la séance du GUC le matin (pyramide 1-2-3-4-3-2-1 minutes sur les berges avec un mix des 2 groupes pour compenser le manque de coureurs) et 10km autour du parc le soir. Et dimanche, premier dossard, mais sans dossard :-) Bah oui, comme j'étais pas sûre de participer, et pour éviter de faire une peyrinade, je ne me suis pas inscrite ! Mais finalement, dimanche matin venu, Grenoble-Vizzile était the place to be.

Direction le parc à 7h du mat' à peine tapées (j'suis tombée du lit) pour commencer à m'échauffer. Plutôt agréable de tourner dans le parc de bon matin, tout le monde dort encore, ce qui donne une impression de gagner du temps plutôt que d'en perdre. Je vois le parc s'éveiller au fur et à mesure, les retours de soirée laissant place aux premiers coureurs qui me demandent leur chemin. Un peu plus tard d'autres commencent à s'échauffer, puis le gros du peloton arrive au retrait des dossards, et je suis de moins en moins seule. Je finis ma première moitié de séance avec Olivier qui s'échauffe avant une perf sur le semi. Puis on rejoint la fine équipe des ambassadeurs Ut4M pour la photo sur les marches du Palais des Sports.

Une fois refroidie, ma motivation n'est pas au top à l'idée de courir jusqu'à Vizille, mais j'avais dit à Antho et Linda que je les accompagnerais, alors c'est parti ! en plus on est accompagnés du big boss Seb sur les premiers kilomètres. Arrivés au pied de la montée, après le premier ravito, j'hésite, et puis je continue, c'est plus rigolo de courir ici qu'autour du parc. Surtout quand on arrive en haut de la montée, on profite du paysage et on fait les zouaves. Il fait aussi bien plus chaud que l'an dernier.

Après photos, selfie et déconnade, il va quand même falloir rentrer : on est peut-être en haut mais il reste encore 12 bornes de faux plat descendant. On croise quelques chouettes costumes

La descente est longue et douloureuse pour Antho, mais tout le monde s'accroche et on arrive finalement au parc du château de Vizille avant la pluie. Je réussis à croiser plein de monde du GUC à l'arrivée, et à récupérer une place dans la navette pour le retour, ouf, pas sûre que j'aurais été motivée pour rentrer à pattes après ce petit marathon ! :-)
la fine équipe à l'arrivée :-)

Voilà une bonne grosse semaine qui s'achève ! La semaine prochaine premier dossard, et avec un dossard cette fois :-)