vendredi 25 août 2017

Ut4M Xtrem 2017 - Massif 1 Vercors

Avant le départ
L'Ut4M 2017 c'est parti dès samedi avec l'installation du Palais des Sports, je passe filer un coup de main à Antho à l'informatique. La semaine est encore longue, entre impatience et appréhension, derniers préparatifs et siestes, et un poste de bénévole au PC course mercredi pendant la 1e étape du Challenge pour voir un peu la course de l'intérieur. Le jeudi c'est briefing à 11h (et quelques) pour nous apprendre ce qu'on sait déjà : des orages sont annoncés vendredi soir, et des parcours de repli risquent d'être activés (comprendre "seront activés mais on préfère ne pas vous le dire tout de suite") ; repas à 13h puis sieste ; et direction Palais des Sports vers 16h en mode "j'veux pas y aller !". Direction le stand Life+ pour une petite séance de photobiomodulation (pas encore complètement convaincue mais ça ne peut au moins pas faire de mal), j'y croise une autre fille qui termine sa séance et qui reproche au gars de préparer "une autre féminine", avant de me demande discrètement si je l'ai déjà fait et en combien de temps, puis le soulagement se lit sur son visage, je ne suis pas une concurrente pour elle visiblement, très bien 😂 Moi je suis là pour me balader dans mon jardin, alors le reste.... 

Puis je croise Vinvin du TTT, Piero et Ilaria, puis Nath, des têtes connues partout, c'est quand même cool de courir à domicile. Hélène arrive aussi et on squatte tous l'entrée du sas, je veux pas y aller, mais bon il va bien falloir...
 



Vérification du matos par Fred qui prend un malin plaisir à me faire déballer mon sac :-p puis je retrouve Antho juste derrière avec GeoFP pour scanner ma puce, il y a du monde côté bénévoles, l'entrée dans le sas est bien fluide cette année. Tous les coureurs sont assis à l'ombre de la barrière en attendant le départ, le speaker met de l'ambiance, le soleil chauffe, je flippe. 


Au micro il demande qui l'a déjà fait, parle de ceux qui ont le "trouillomètre à zéro", ça a beau être ma 3e participation c'est mon cas aussi. Peut-être parce que je sais encore mieux à quoi m'attendre ! Et puis les dernières minutes filent, sur Carmina Burana, le compte à rebours est lancé, et la meute est lâchée. On traverse le parc Mistral entre des rangées de spectateurs, l'ambiance est top, ça fait vraiment plaisir ! 


Puis on s'élance derrière les vélos qui nous ouvrent le boulevard. Cette année pour des raisons de Vigipirate and co, on doit rester en peloton encadrés par la police le temps de traverser la ville. Il y a du monde tout le long du boulevard, les trams et la circulation bloqués autour, juste pour nous 400 petits trailers à l'assaut des 4 massifs. Je cours pas loin d'Ilaria, on passe Nath placée à un carrefour avec son vélo avant d'aller faire sa sortie, puis Piero nous devance en vélo puis nous attend plusieurs fois sur le boulevard. J'ai l'impression qu'on va bien vite pour un départ d'ultra, et un coup d'oeil à ma montre le confirme, on dépasse les 11km/h. Au moins on sera bien échauffés, par contre le peloton ne peut pas en profiter pour s'étirer et je crains les bouchons ensuite.
 


Puis on attaque les choses sérieuses, virage à droite, petites rues, on arrive au pied de la côte, et c'est parti. Une succession de petites montées bitume ou chemin, entrecoupées de petits bouts de plat voire de redescente, les bâtons commencent à sortir des sacs, clic clac sur le bitume, c'est la musique du peloton. On grimpe dans les Vouillands, ça discute, j'échange un peu avec 2 normands (Nicolas et Stéphane) qui viennent tenter leur 1er ultra, sans bâtons pour préparer la Diag, joli défi. 
(C) Axel Cabanes

Je leur montre Chamechaude illuminé de rose dans la lumière du soir, on y sera "bientôt". Puis je croise Axel du TTT venu nous voir passer (on est 3 avec Thomas Hansen et Stéphane Majolet). 
(C) Axel Cabanes

Passage à la Tour sans Venin, on entend les spectateurs bien avant d'y être, on sent que la course commence à prendre dans le coin, la ferveur monte d'année en année, là c'est un groupe de lycéens qui nous encouragent à grand bruit. Je retrouve aussi Bernard comme l'an dernier, cette fois il continue plus vite que moi, mais on se croisera encore plein de fois pendant toute la course. On débouche finalement sous les 3 Pucelles, l'instant WAOUH, les coureurs venus d'ailleurs s'arrêtent en admiration pour prendre des photos. 
(C) Axel Cabanes
Je retrouve aussi Julien l'ex-parisien rencontré au Pic Saint-Loup, maintenant grenoblois. Le petit monde de l'ultratrail :-) Je revois Axel un peu plus loin juste avant d'attaquer l'escalier du tremplin puis il redescend. On monte à la queue leu leu sur un rythme lent, mais ça ne bouchonne pas comme l'an dernier (on était partis avec le 40km + le relais + le challenge, ça faisait beaucoup de monde). Au ravito c'est un peu le chaos, je ne m'attarde pas, juste le temps de remplir mon bidon de jus de raisin coupé à l'eau, d'avaler un bout d'orange, et c'est reparti dans la montée du Moucherotte. Je reconnais des passages grimpés avec le TTT, c'est vraiment chouette d'évoluer en terrain connu. Arrivés dans les cailloux sous le sommet je me revois l'an dernier au même endroit, avec Yoann qui avait lancé un "y a des Pokemons?!" parfait pour détendre un peu l'atmosphère. On arrive sur le plateau herbeux, la lumière baisse carrément maintenant, et tout le monde s'arrête à tour de rôle pour mettre la frontale, perso je la sors du sac sans m'arrêter et l'enfile en avançant vers la grimpette finale. On arrive sur la crête, et là Grenoble by night apparaît, mer de lumières oranges au fond de la vallée, c'est le 2e instant WAOUH. Une simple rubalise barre la route à ceux qui seraient tentés d'aller tout droit, ravin de quelques centaines de mètres, qu'on longe jusqu'au sommet.


A la table d'orientation il y a Cyrille qui prend des photos, un pti coucou, pas d'acrobaties cette fois j'ai décidé de ne pas perdre de temps nulle part, d'ailleurs j'ai même pas pris de photos encore ! J'attaque direct la descente, passe très vite Julien qui me dit qu'il n'a toujours pas progressé en descente, je lui répond que moi non plus en montée, et il me demande ce qui vaut mieux, je me dis qu'on verra bien d'ici la fin de la course. Comme nous le dit souvent Rémy, la course se gagne en montée et se perd en descente, à moins que ce soit l'inverse. Enfin cette année je descend beaucoup plus cool, quelques frayeurs à répétition récemment sur mes chevilles, plus la nuit qui est bien tombée maintenant, je prends moins de plaisir. Mais ça avance quand même, et je sais qu'Hélène m'attend à Lans, premier point d'assistance. En plus on l'entend de loin, c'est ambiance disco, deux bénévoles avancées font un boucan d'enfer, sirène, cloche à vaches, et voix qui porte bien. 

Arrivée au ravito dans le noir, je repère Hélène à ses couleurs vives. Je remarque qu'elle porte une doudoune et je lui demande s'il fait froid, perso j'ai encore bien chaud en montant. Elle me remplit ma poche à eau, je mange un peu de soupe chaude, et je repars vite fait bien fait. Pas de perte de temps j'ai dit. La courte pause m'a déjà refroidie et j'enfile mes manchettes, que je tomberai peu après. La nuit restera chaude jusqu'au bout. A l'attaque du Pic Saint-Michel maintenant, qui se passe bien. Un peu raide dans les lapiaz sur la fin, où les 2 normands me rattrapent, ainsi que Rafion le super ambassadeur. Sommet, il y a du monde, je ne m'arrête pas, j'attaque la descente, cool mais quand même plus vite que pas mal autour de moi, et ceux qui vont plus vite je n'essaye pas de m'y accrocher. Je n'ai toujours pas lancé mon ipod mais j'ai une chanson dans la tête depuis le départ "dancing in the moonlight don't we have it all?", elle résonne avec mon état d'esprit, on est tellement bien là, que demander de plus? Même si en vrai la lune n'est pas encore levée.

Début de descente technique, petite glissade en arrivant devant les secouristes postés au Col de l'Arc qui me disent "pas devant nous !", puis j'attaque tranquillement la descente en pensant à la vitesse à laquelle Marc dévale ça. Mais pas question de repartir dans le fossé comme l'an dernier, et puis on y voit quand même moins bien à la frontale, ça écrase tout le relief, difficile de lire le terrain. Moins de monde que l'an dernier, pas de lièvre à suivre. En milieu de descente au croisement avec la piste, un stand Petzl est installé, immense ballon lumineux, on y voit comme en plein jour d'un coup. Puis on replonge dans la nuit, jusqu'à la cascade où les AMM ont tout sécurisé avec des cordes fixes. Le passage dangereux est moins impressionnant, on ne voit pas le ravin, tout est noir, mais je serre bien à gauche quand même. Encore quelques kilomètres, je passe des coureurs en difficultés et essaye de leur remonter un peu le moral, de leur annoncer la suite. Je reconnais mon point photo, puis le premier bâtiment, puis on débouche sur le bitume, et y a plus qu'à laisser filer jusqu'à Saint Paul de Varces.

Encore un ravito express, puis je repars sur le bitume vers la Montagne d'Uriol. Il y a un peu plus de plat que je pensais, mais j'en profite à mort, frontale éteinte, la tête dans les étoiles, la lune s'est levée aussi, le spectacle vaut le détour. Puis on attaque cette "petite" montée finale, qui me prendre une bonne éternité, avec ses bons gros raidillons sur la fin. Des coureurs agonisent sur le bas côté de ci de là, j'essaye de les relancer mais je me suis un peu trompée sur le "presque au sommet"... Et enfin voilà la barrière, personne pour nous y accueillir aujourd'hui, l'autre jour quand j'étais au PC course il y avait pourtant un AMM, dommage. On plonge en face vers Vif, piste facile, ça descend bien, je me revois la descendre avec Mika il y a quelques années quand c'était lui qui avait un dossard et que j'étais venue à sa rencontre. Les lumières de Vif apparaissent, on arrive en ville (est-ce qu'on fait peur à voir ?), je m'accroche avec toute mon énergie au coureur devant moi pour ne pas me perdre dans le dédale de rues qui me paraissent toujours un vrai labyrinthe, mais cette fois ils ont mis des bénévoles avec des gilets à LED rouges qui brillent à des kilomètres. Je le rattrape et on discute, et soudain au détour d'une rue qui je vois ? Hélène ! Comme je suis un peu en avance finalement elle est venue aussi à Vif, trop cool :-)

Poste de Vif atteint en environ 8h, accueillie par Fred et Camille, le frangin Lionel est un peu derrière moi. 
Je croise aussi la team Semitag (Joel, Mika et Nelly), partis un peu vite ils sont arrivés bien avant moi à Vif mais en repartiront plus tard, après une bonne pause. Premier massif : plié ! 

Je me pose à une table avec Hélène, déballe mon sac base vie, Nok, change de chaussettes et chaussures, une petite soupe (pas du tout assez !), remplissage de la poche à eau, du bidon de jus de fruits, et je repars en un quart d'heure chrono pour le gros morceau : le Taillefer. A suivre... :-)

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