jeudi 3 septembre 2015

Ut4M 2015 - Massif 4 - Chartreuse

Il est donc 18h et quelques en ce samedi après-midi, quand je récupère un ipod en état de marche en haut de Saint-Nazaire grâce à mes super supporters. Le gros de la chaleur est passé, et j'avance à un bon rythme (et en musique ^^) sur ce début de montée tranquille à travers champs, en envoyant encore quelques SMS à mes supporters plus lointains. On passe sur la piste du Manival, devant le parking où on s'était garés pour la reco, mais on redescend ensuite vers le haut de Saint-Ismier. Je profite pour me relancer tranquillement avant la vraie montée que je sais longue. Je reçois un SMS d'Hélène qui m'annonce que Marion, la fille suivante, que j'avais laissée au refuge de La Pra, vient tout juste d'arriver à la base vie de SNE : je lui ai donc pris plus d'une heure dans la descente de Belledonne, mais aussitôt re "perdue" au ravito. Enfin je pense qu'elle va elle aussi s'arrêter un moment, mais maintenant la vraie "course" commence, ça serait dommage de se faire doubler à ce stade (je suis 3e senior à ce moment, d'après mes suiveurs livetrail, et j'ai bien envie de faire un podium sur cette course que j'apprécie beaucoup). 

Puis on attaque la vraie montée dans les bois, l'ombre des arbres est bienvenue même si la température du four a baissé depuis tout à l'heure. Ce n'est au début pas le même chemin que la reco avec le TTT, ou en tous cas je ne reconnais pas. Pour attaquer la montée proprement dite, je me fais un de mes 2 shots de caféine restants (je garde l'autre pour Chamechaude), et quand je tombe sur LA chanson qui va bien, je la mets en boucle et je tiens le rythme, je me surprends moi-même ! Au point que je colle aux basques d'un coureur du 90 km qui venait de me doubler, je le suis pendant longtemps avant qu'il disparaisse très progressivement.

Je me retrouve alors encore une fois seule, et cette fois je reconnais bien la montée faite au TTT, dans un tout autre état (j'avais explosé avant d'atteindre le sommet...). Je monte, je monte, toujours à un bon rythme, c'est super. Je me concentre à maintenir une bonne cadence pieds et bâtons et à ne surtout pas m'endormir dans un faux rythme, n'ayant personne à suivre. Je finis par m'inquiéter quand même du manque de balisage (Yves me dira après que cette montée avait été intégralement débalisée, de bas en haut, et rebalisée en urgence par les ouvreurs...) : je me dis bien que je n'ai pas pu me tromper sur ce single, mais il suffit de rater une intersection, et là ça fait vraiment longtemps que je n'ai rien vu. Ils nous ont bien dit, si vous ne voyez pas de balise en 30m, faites demi-tour, vous êtes sur le mauvais chemin. Mais ça serait vraiment dur mentalement de redescendre après avoir si bien grimpé, alors j'insiste encore un peu, et je suis sur le point de me résoudre à faire demi tour quand heureusement j'entends un klaxon au dessus de moi ! C'est Franck Lemasson qui descend à notre rencontre. Ouf ! Il m'annonce que je ne suis plus très loin.

Je continue donc à grimper encore un peu, rassurée sur le chemin. Heureusement que je suis en forme car cette montée est vraiment interminable. Puis d'un coup, enfin, voilà le sommet, le col de la Faïta ! J'ai mis à peine 1h30 depuis le bas de la montée, tellement fière de moi que j'envoie un SMS avec mon chrono B-) Un gars tout seul avec son vélo nous y attend et m'indique la suite du parcours. Mais par ici, je connais bien :-) Un peu plus loin je profite d'une crête avec une belle vue pour admirer le coucher de soleil, la Dent de Crolles toute rose, et Belledonne bien loin derrière nous déjà, où j'étais cet après-midi. Quelle belle balade quand même !

Je continue sur la crête, et j'y croise un autre bénévole qui me décrit minutieusement le parcours jusqu'à l'Emeindra : plat, montée, descente dans les champs sur 2km, remontée avec un gros déniv sur 1km5. Pff, ça monte encore, moi qui croyait à du plat... Surtout que j'ai hâte d'arriver au Habert, avant la nuit, pour pouvoir y sortir tranquillement ma frontale. En plus, le bénévole me dit aussi qu'on m'y attend avec les panneaux wanted (avec les photos des ambassadeurs, une idée de notre super équipe de comm' ça). Yay, j'imagine déjà l'arrivée triomphale au Habert, le fameux ravito vanté comme le meilleur de toute la course, avec la ola vue sur les vidéos, et les panneaux wanted, ça va faire du bien ! Il est un peu plus de 20h, il doit me rester une petite heure de jour pour faire ces quelques kilomètres vallonnés. 

Je commence par monter sur une petite crête, où j'intercepte des randonneurs (un couple avec leur ado "waouh !"), passablement impressionnés, qui me complimentent à qui mieux mieux, et acceptent volontiers de me prendre en photo, "vous le méritez". 
Je tiens toujours la pose :-)
On discute un peu (ah, j'étais pressée d'arriver avant la nuit ? oops, j'avais oublié... ^^). Je leur dis qu'il nous reste 30 ou 35 bornes (à vue de nez, sachant qu'il nous reste à faire Chamechaude et le Saint-Eynard, c'est ce que j'évalue, mais en vrai j'en ai aucune idée). Ils me disent que meuh noooon, moins que ça, Chamechaude c'est juste là. (Bon, en vrai, c'est moi qui avais raison sur ce coup-là.) Et je me rends compte que 1) j'ai pas la moindre idée de la distance déjà couverte ou encore à couvrir, ni du déniv (par contre je sais par coeur où on va), et 2) j'ai toujours pas une seule fois de toute la course imaginé l'arrivée, eu des frissons en me voyant finir, rien de rien, je me suis juste baladée de point en point au jour le jour. Ah et 3) en fait, j'ai même pas hâte d'en finir, d'arriver, pour la première fois ce que je veux ce n'est pas "l'avoir fait" mais "le faire". Je m'éclate ici et maintenant, pas pressée de retourner à la vie normale.

Je fais donc la descente sur l'Emeindra en mode paradis sur terre, musique dans les oreilles (heal the world), dans un couloir de balises, traversé par les vaches, au milieu d'un paysage bucolique au coucher du soleil, avec Chamechaude dans toute sa splendeur qui surplombe le tout : nous petits microbes, la bergerie, les vaches... C'que c'est beau...
Arrivée sur l'Emeindra
Je prends quelques photos encore (décidément je sais pas me dépêcher) et suis rattrapée par Jean-Luc. Premier réflexe, j'accélère, zut, moi qui voulais profiter de ma solitude dans MA Chartreuse ! Mais on finit par discuter, c'est sympa aussi :-) On descend un peu sur une piste au fond du champ, puis on remonte derrière vers le col, tout ça pour contourner un champ qu'on n'avait pas le droit de traverser. La montée sèche annoncée dure un peu, et la nuit tombe vite... J'essaye d'avancer vite, pour éviter de devoir sortir la frontale (j'ai oublié de la mettre à portée de main à SNE, il me faudra enlever mon sac pour la chercher), et puis je me réjouis depuis un moment déjà de l'animation et de l'ambiance qu'on est sensés retrouver au Habert et de l'accueil spécial promis aux ambassadeurs. 


Enfin on arrive sur un replat, on y croise 2 bénévoles (dont Romain Lapastek, je comprendrai plus tard) qui cherchent un gars déshydraté, mais on ne l'a pas vu, et ils continuent. Pour nous ça redescend un peu en sous bois, il fait vraiment trop sombre, je décide de sortir la frontale et Jean-Luc m'imite. On commence à entendre du bruit et des voix provenant du ravito, quand on émerge des bois juste au-dessus, mais pas de haie d'honneur, pas de ola, pas d'accueil spécial...  Je suis déçue du coup ... :-( En plus je demande le fameux Romain Lapastek qui m'a promis un massage au Habert, mais il n'a pas l'air d'être là (et ne le connaissant pas, je ne savais pas que je venais de le croiser dans l'autre sens). Bon, tant pis pour le massage, de toutes façons j'ai déjà assez perdu de temps aux bases vie, il va falloir finir un jour. 

Déçue donc, je m'assieds sur un banc dehors, pas envie de rentrer ni de passer trop de temps ici (bon à part ça, je précise, le ravito était très bien, c'est juste que des fois on se fait des films et avec la fatigue on est facilement déçus). 
A l'intérieur du Habert, ça ressemble un peu à ça... (photo 2014)
Une bénévole me demande si j'ai vu son mari dans la descente : 
"Franck 
- c'est qui ? je sais pas   
- un chauve avec un klaxon  
- aaah ! oui !"
Je mange de la soupe et de la pastèque (chapeau aux bénévoles qui ont monté des pastèques ici, alors que c'est inaccessible par la route, certaines courses peuvent en prendre des leçons). Bernie est monté depuis le Sappey et me livre mes autres ipods rechargés, ainsi qu'une batterie pour ma montre. Il tente de me faire un massage mais réussit juste à me détruire les quadris en bourrinant, j'arrête les frais et repars, le laissant avec un bénévole prêt à l'engager comme kiné. 

Déçue et/ou fatiguée, je repars très et trop vite : je n'ai pas fait le plein d'eau, et je réalise quelques mètres plus loin que mon camel est vide... C'est malin... Le demi-remplissage à SNE (où j'avais renvoyé Bernie le vider 3 fois) a finalement tenu pile la montée, mais après il fallait le recharger, banane... je n'ai même pas rempli non plus mon bidon. Heureusement je connais, il y a la fontaine à Bachasson, alors je continue. C'est quand même mon 3e faux départ : les bâtons au Versoud, mon iPod à SNE, l'eau au Habert, qu'est-ce que je vais oublier la prochaine fois ?

Jean-Luc devait sans doute m'attendre car il me suit aussitôt. Pas mal de coureurs ne veulent pas être seuls, moi c'est le contraire, en général ça me dérange pas voire même par moments je préfère. Autant j'aime bien les rencontres éphémères, les discussions, autant je veux faire ma propre course, sans dépendre de l'aide ou la compagnie de quelqu'un. Chacun sa galère mais chacun sa victoire, que ce soit sur le temps, sur les autres, ou sur soi-même, avec ses démons et ses douleurs, c'est quelque chose de très personnel. Mais de toutes façons après cette pause ratée, mon allure n'est plus du tout la même, ce stop m'a plus coupée dans mon élan qu'autre chose. Du coup Jean-Luc disparaît très vite devant, pas décidé non plus à s'encombrer d'un boulet ;-)  Je prépare une pastille isostar dans mon bidon vide, rattrapée ensuite par un Joel des Antilles, martiniquais habitant le nord. Je le laisse filer lui aussi pendant que je remplis mon bidon à la fontaine de Bachasson. 

Puis j'attaque la montée du pierrier qui me semble interminable, je vois les frontales loin au-dessus de moi, c'est beau et impressionnant à la fois. Je sais qu'on ne va pas tout en haut et j'ai dans la tête ce chiffre de 400m de dénivelé, va savoir pourquoi... Depuis la cabane à 1400m d'altitude, il y a bien plus, on va quasiment sur la crête, à 2000m. En début de montée on croise les coureurs qui redescendent, pas très nombreux, une dizaine peut-être ? Parmi eux un autre ambassadeur, Rafion, que je vois galérer et glisser dans la pente, me disant qu'il a bien du mal (attends d'y être toi-même, pour voir...). On échange à chaque fois quelques mots d'encouragement ou de félicitations en se croisant. Puis la montée et la descente se dissocient, on ne croise plus personne, plus besoin de s'écarter, je peux me rendormir dans ma lente progression. Réveillée cependant par l'air qui fraîchit à vue d'oeil et le vent piquant, ça fait longtemps que j'ai remonté mes manchettes mais j'ai la flemme de sortir la veste.

Enfin voilà un bénévole, debout tout seul près d'un arbre, dans le vent, merci à lui. Je m'assieds 2 mn avec lui, mange un peu, discute, admire le paysage, Grenoble brille de mille feux là-bas tout au fond de sa vallée 1800m plus bas. Magnifique, j'ai même plus envie de descendre... Je resterais vraiment bien des heures assise là à contempler, mais il paraît que je porte un dossard..  Bon, ça, ça fait longtemps que je l'ai oublié, si je l'avais même jamais réalisé. Le chrono de 40h, c'était tout à fait aussi trop optimiste que je le pensais, j'ai abandonné l'idée depuis le Taillefer, mais ça ne m'a pas démotivée le moins du monde. Par contre il fait froid et surtout on m'attend au Sappey. Toutes ces retrouvailles avec mon équipe sont comme autant d'îlots de lumière dans la nuit, de points de chaleur et de réconfort après des heures de solitude. Et encore, aujourd'hui tout allait bien, mais quand les choses se gâtent c'est vital. Bref, j'ai hâte de les rejoindre ! Donc je me lève et repars. 

Je discute avec Jean-Michel qui vient d'arriver au sommet lui aussi mais ne s'y arrête pas, accompagné d'un pote-suiveur venu lui tenir compagnie dans la nuit. Mais je n'arrive même pas à les suivre, je galère dans la descente, en marchant, stressée à mort, je me revois annoncer que je commencerai à envoyer au sommet de Chamechaude mais j'en suis incapable, et c'est encore plus stressant, arg. J'entends d'ici Pat me dire de me relâcher, mais je suis claquée j'y arrive plus, je suis dans MA descente et je peux même pas courir... Mes quadris chauffent et mes pieds aussi mais c'est surtout la tête qui lâche : j'ai la trouille. J'ai peur de tomber... J'ai plus assez confiance en mes appuis pour me lâcher... Et d'ailleurs je tombe une ou 2 fois sur les fesses, j'ai de la terre partout. On descend d'abord sur la crête le long de la brèche Arnaud (même pas vue dans le noir) puis très raide droit dans la pente des moutons, puis on retombe enfin sur le sentier de la montée vers le champignon de la Folatiere. A notre tour de croiser et d'encourager les coureurs qui montent après nous, peu nombreux et très étalés. Sous la cabane, je rassure un coureur perdu, j'entends des histoires de coureurs montés 2 fois... 

Ca ne risque pas de m'arriver, je connais le coin par coeur, je ne compte plus le nombre de montées nocturnes pour admirer le lever de soleil, ou diurnes pour admirer le coucher de soleil, etc. Je reconnais aussi l'odeur de carcasse de mouton puante en-dessous de la cabane, elle était déjà là une semaine plus tôt lors de mon dernier lever de soleil à Chamechaude. Aujourd'hui j'étais sensée y voir le coucher de soleil mais il est fini depuis longtemps !

C'est dans cet état de délabrement que j'arrive au-dessus du Col de Porte, où une frontale vient à ma rencontre, puis s'arrête, puis me parle : c'est Stef ! Il devait me retrouver au Sappey, et étant en avance il est monté à ma rencontre !! Trop bien ! On descend ensemble au col de Porte. Je lui demande s'il n'aurait pas de la Nok, mais non, dommage pasqu'avec toute la terre que je me suis prise dans le short, j'ai les fesses qui chauffent ! :-) Il va falloir que je pense à emporter un tube la prochaine fois. On continue à descendre à un faible rythme, j'ai tellement mal aux jambes que pour la première fois je comprends tous ces autres coureurs : moi aussi j'en ai marre de descendre ! Je rêve de montée, tout en la redoutant. Je sais qu'il y a quelques belles bosses avant d'arriver au Sappey, et effectivement, ça n'a pas plus tôt cessé de descendre que ça monte à m'en faire regretter la descente. Décidément, jamais contents ces trailers !

Puis en haut du Sappey, on croise enfin la route, son bitume et ses pentes légères, et en plus on y trouve Hélène et Romain ! Je leur dis en passant que je suis cuite, et on continue vers le ravito situé dans le bas du village. J'en avais marre de descendre ? ça tombe bien on remonte ! Ah, en fait j'en ai aussi marre de monter, mince, on est bien là, je crois pas que l'Ut4M soit réputé pour sa plateté... :-)

On rattrape alors 2 coureurs du 90km, un gars de Toulouse dont le frère est à Grenoble (tout l'inverse de moi, rigolo) et une fille (que je recroiserai à Chamonix plus tard, venue de la Réunion elle a trouvé la course magnifique !) qui galère sans bâtons et emprunte ceux de Stef pour monter la (belle) bosse. Puis on arrive au croisement que je connais par coeur, j'y étais montée à la rencontre de Mikachu en 2013, j'y passe très souvent pour monter à Chamechaude, j'adore le chemin (Tétris ^^) qui suit.  Alors je lance à Stef un "ok, on passe en mode 'j'ai même pas mal' et on court", et je pars aussi sec en courant, on a scotché les 2 autres sur place, je sais même pas s'ils ont essayé de nous suivre, j'ai pas réfléchi j'ai plongé dans la pente. Et la magie se produit, j'ai pas mal, la tête commande encore au corps, je dévale, juste ralentie par le manque de luminosité, ma frontale montrant quelques signes de faiblesse. D'ailleurs Stef prend le large pour aller chercher la Nok dans son camion, et je continue toute seule avec ma musique. Résultat quand je débouche sur la route où Hélène et Romain m'attendent, je leur dis que ça y est c'est revenu ! ça doit pas faire un quart d'heure qu'ils m'avaient laissée en perdition, ça peut revenir aussi vite que ça repart (et vice versa). 

Le ravito est dans un petit bâtiment, je me pose sur un banc à une petite table avec mes supporters, pour avaler bol de soupe après bol de soupe, c'est trop bon. Je ne suis vraiment plus en mode compet (bon, je l'ai jamais vraiment été au final, vu qu'avant ça j'ai fait le Vercors à l'économie, le Taillefer en hypoglycémie, et Belledonne en touriste). Je tourne à l'économie, je prends trop de temps aux ravitos, je discute, mais ça me fait trop plaisir d'être là avec mon équipe et de partager tout ça. Bernie est là aussi après sa rando au Habert, il me laisse le chargeur pour ma montre au cas où, me fait les poches du sac pour vider mes déchets accumulés depuis plusieurs ravitos que j'oublie, recharge le camel tout vide. Puis je me force à repartir sans trop traîner, en plus Stef m'accompagne vers le Saint-Eynard, et Hélène m'annonce qu'elle va y monter en voiture pour nous voir passer ! :-D

On commence par descendre un peu tout au fond du village pour mieux remonter ensuite, je m'accroche, c'est dur mais sans commune mesure avec le genre de passages à vide que j'ai déjà pu avoir sur d'autres courses. J'ai quand même l'impression d'avoir énormément progressé, même si ça ne se ressent pas forcément sur mon temps de parcours un peu décevant. En même temps, là tout de suite je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, tout ce que je sais c'est où il faut aller, le temps lui filera bien tout seul. Entre discussion avec Stef et musique, on fait passer la montée sèche dans la forêt, avec enjambage de troncs énormes, pas très cool le parcours d'obstacles à ce stade de la course. On passe un signaleur qui nous annonce qu'on n'est plus très loin, il parle d'un km 5, d'un talus, je capte la moitié des mots, en fait le sommeil se fait sentir. Un peu normal, on atteint le moment où je craque toujours sur l'UTMB, le milieu de 2e nuit. Je commence à devoir lutter pour ne pas m'endormir, je rêve d'un café. Et puis d'un coup Stef me dit de ne pas aller plus loin, regarde on est sur la crête ! Ah oui ! toute occupée à regarder mes pieds, j'avais même pas vu qu'au-dessus de nous, la pente s'interrompt net pour plonger en falaises abruptes vers la vallée : on est sur la crête, et les lumières oranges de Grenoble percent l'obscurité. On suit la crête, et le sentier retombe sur la route. Stef : "tu pars pas à gauche prendre des photos" (ou sous-entendu faire le clown au bord du vide pour la photo), moi "c'est le lieu de suicide préféré des Grenoblois". 

Trêve de rigolade, on arrive au poste de contrôle, en fait 2 secouristes, et Hélène ! Ils me demandent si j'ai besoin de rien, je suggère de me donner de nouvelles jambes et pieds, ils n'ont pas (ou plus ^^) mais ils m'offrent un massage. Allez, je suis plus à ça près, et surtout j'ai besoin de dormir un peu. Je m'assieds sur leur chaise de camp, Hélène se propose comme appuie-tête, et j'essaye de fermer l'oeil mais tout le monde me parle. Je finis par dire qu'il faut que j'arrête de parler si je veux réussir à dormir, et du coup ils se mettent tous à chuchoter. Un peu gênée mais trop crevée, je ferme les yeux, refuse la couverture, et profite du massage à 4 mains pendant que je ne dors pas vraiment mais me repose un peu. Je fais vraiment trop de pauses sur cette course, ça m'embête. Quelques petites minutes plus tard, je me force à repartir sans trop traîner. Hélène sera au col de Vence, Romain lui est rentré se coucher, le pauvre après ses 2 courses en 2 jours il a déjà bien tenu ! ;-) Toujours aucune idée de l'heure, il était déjà minuit passé au Sappey je crois.

On repart avec Stef, il me conseille de mettre ma veste pour le vent qu'il y aura là-haut, et il fait bien ! D'abord la descente sur les remparts, avant de remonter le petit raidillon en face, dur, parfois je titube un peu. Puis d'un coup je me rappelle que Denis doit être au Saint-Eynard depuis minuit ! Dire que j'avais peur d'y passer trop tôt ;-) et Béné a pris à minuit son poste de signaleuse dans les rues de Grenoble, dire que je m'inquiétais d'y passer trop tôt là aussi... On arrive donc difficilement en haut des marches du Saint-Eynard, y a personne, je m'inquiète d'avoir raté Denis ? et s'il était de l'autre côté avec les secouristes ? Mais Stef me dit qu'il doit être à l'abri du vent (qui souffle bien !), et effectivement, on le trouve juste sous les marches !
Descente des escaliers du Saint-Eynard de jour pour Rachid El Morabity 2e du 90km
Je l'appelle d'en haut, car c'est dur pour lui de voir qui se cache derrière les frontales éblouissantes (même si la mienne faiblit). Du coup il lance la musique, la même chanson de San Severino que j'avais bien aimée à l'Arselle. Je lui demande si par hasard il aurait pas du café, et oui! ! Il en a ! Il me dit qu'il est un peu fort mais ça me va très bien ! Je descends cul sec un gobelet de son thermos, Stef en boit un aussi. Deux gars nous rattrapent pendant ce temps, c'est Jean-Michel et son suiveur déjà vus à Chamechaude, et en fait c'est un copain d'isma, le monde est petit (bis). On prend encore le temps de poser pour une photo puis on abandonne Denis et son café magique dans la nuit, et on attaque la descente sur le col de Vence. 


On se réchauffe à mesure qu'on descend, et les lumières de la ville se rapprochent à chaque lacet. 


La descente n'est pas bien difficile, j'essaye même de descendre sans bâtons, Stef me les porte 5mn pour un essai. Toute à ma joie de descendre librement, je m'emballe un peu, trébuche une fois, deux fois, me fais peur, et décide de calmer le jeu. Je reprends les bâtons et descends plus cool, Jean-Michel +1 toujours sur nos talons, puis qui prennent le large. C'est frustrant mais ça serait bête de se faire mal maintenant. Un peu parano, je vérifie quand même qu'aucune fille du 160km ne me double, je tiens à garder mon podium. On finit la descente par le sentier normal, un signaleur nous fait traverser la route, et il faut remonter dans le champ en face pour arriver sur le parking en sécurité, à l'abri des voitures qui arrivent souvent très vite ici (il serait temps d'y mettre une passerelle ou quelque chose...). Le micro coup de cul fait mal après cette descente, puis on trottine dans l'herbe jusqu'au parking et au ravito, illuminé de guirlandes de Noël. On y retrouve Hélène, dont Stef m'a annoncé qu'elle allait nous accompagner un petit peu plus haut. Il y a aussi Anthony le chef informaticien qui se fait photographe pour immortaliser mon sourire toujours bien présent (on est là pour s'amuser ou bien ?) 


Je trouve une chaise, et pour changer je me fais une soupe chaude. Je tombe la veste, on s'est bien réchauffés en trottinant dans la descente, et on arrive dans les profondeurs de la vallée, abritées du vent. Et je sors aussi la 2e frontale pour remplacer la première qui faiblit et finir dans de meilleures conditions.
La soupe magique
Et puis c'est reparti pour la dernière étape, déjà ! Stef et Hélène montent avec moi à Bec Aigu. J'avais reconnu cette traversée (outre que je la connais déjà par coeur) exprès un soir, fatiguée, après un coucher de soleil au Saint-Eynard, pour tester cette "dernière montée", et vérifier qu'elle montait bien aussi peu qu'il me semblait. Aujourd'hui, je la sens passer quand même un tout petit peu mais on monte bien tranquillement, alors que ça pourrait se trottiner facilement ! Quand on sort des arbres on a une vue plongeante sur Grenoble, on pourrait voir le Palais des Sports en cherchant un peu.
Grenoble by night avec toutes les luminosités, make your choice

Montée, descente, montée, descente, et hop, au détour d'un virage voilà le gros cairn de Bec Aigu, au pied de la montée du Rachais, le point haut de cette dernière bosse de la course. Un gars arrive en sens inverse, il remonte la course pour aller chercher un pote à lui en haut et l'accompagner sur la fin. Grenoble nous tend les bras, on pourrait voir l'arrivée, je suis heureuse d'être là et on fait encore quelques photos (je devrais compter le temps passé en photos sur la course, ça doit être assez édifiant...). A défaut de finir avant minuit, je blague qu'il faudrait que je finisse avant qu'il fasse jour.

Puis je me décide à repartir, tiraillée entre d'un côté l'envie de prolonger le moment, profiter de la nuit dans la montagne et de cette parenthèse hors du temps qu'est l'ultra, avant de redescendre sur terre et dans la vie réelle, et de l'autre l'envie de faire un bon chrono, une bonne perf, d'être fière de ma course à l'arrivée. Au final je ne fais bien ni l'un ni l'autre, un milieu pas très satisfaisant, je ne me donne pas à fond tout en regrettant de ne pas me donner plus à fond, je ne sais pas ce que je veux...

Ils m'encouragent et je m'élance dans la descente, dans la bonne humeur et en musique, avec un cri de "Grenoble is mine!", bien décidée à profiter de cette dernière descente toute seule pour chanter à tue-tête dans le noir, du bon fun. Les autres repartent vers le col de Vence en trottinant, Hélène vers sa voiture, pour ramener Stef à son van au Sappey, puis redescendre à l'arrivée avant moi. Tellement concentrée sur ma musique et sur mes pieds que d'un coup je me retrouve nez à nez avec deux randonneurs (mais qu'est-ce qu'ils foutaient là ?!) écartés sur le côté du chemin pour me laisser passer, heureusement car je les vois au dernier moment et m'arrête net de chanter. Moment de solitude... :) A peine éloignée je recommence à chanter, c'est trop bon, cette descente devrait durer des heures. D'un coup une pointe d'humidité me pique le bras : une goutte de pluie ? nooon, pas possible, il ne doit pas pleuvoir avant ce soir, ça doit être la rosée des arbres. 

Je continue et débouche bientôt sur la piste qui descend du Jalla vers la Bastille. Je relance un peu plus, quand je me prends deux autres gouttes, puis d'autres, ah oui, il pleut vraiment :-) oups, c'est pas ma faute ! Au début ça me fait rigoler, j'aime bien courir sous la pluie, c'est fun. Puis je pense à tous ceux qui sont encore très loin de l'arrivée, ils doivent trouver ça moins drôle. En plus la pluie s'intensifie, heureusement qu'il ne me reste plus grand chose avant de trouver abri dans le Palais des Sports. J'imagine bien l'abri, mais toujours pas la ligne d'arrivée, c'est comme si je revenais de balade. Je passe un groupe de 3 ou 4 gars arrêtés sur le bord de la piste pour passer leur veste, de mon côté j'ai la flemme de la sortir, et je ne pense pas en avoir besoin pour ce qu'il tombe et le temps qu'il reste. Je regrette juste de ne pas avoir une casquette pour protéger mes yeux des gouttes. Je les laisse donc là et continue ma route, qui ne tarde pas à déboucher sur le glacis derrière la Bastille. Le parking, un petit bout de route qui remonte un peu (allez, je marche), le portail d'entrée, la terrasse déserte où est garé le camion des secouristes (ils dorment peut-être), les bulles ont fini de tourner depuis longtemps (1h du mat', et dire que je voulais passer avant).

Sur le muret est accrochée une banderole "Arrivée à 5km", chouette. Allez, encore une photo, on est plus à ça près : je tente le selfie mais je suis pas douée. 

comment ça elles sont floues mes photos ? :-p

Et hop, j'attaque la dernière descente, celle que je me suis promis de courir à un bon rythme. En fait je commence par traîner le temps de choisir la musique qui va bien sur mon iPod. Puis je ralentis pour envoyer un message à Valérie pour lui demander la musique d'arrivée (en fait elle dormait... et puis les hauts parleurs au milieu de la nuit...). Résultat quand je lève les yeux de mon écran, retour à l'obscurité, l'air humide de pluie me renvoie le faisceau de ma frontale dans la figure et je ne reconnais rien, je ne comprends plus où je suis : ah mince, sortie de piste, là il fallait tourner, ça s'appelle un lacet. Bon, assez perdu de temps, je range le téléphone, en plus j'entends un gars qui arrive derrière moi, je vais quand même pas me faire doubler en descente ! :-) et je repars en trottinant tranquillement. Passage dans les escaliers, j'y vois mieux que d'habitude, avec une frontale pour changer. Le balisage à la peinture orange et laque réfléchissante illumine un chemin que je connais par coeur, je dévale les séries de marches et débouche sur la dernière descente, plus que quelques lacets et je serai à Grenoble, il serait peut-être temps d'en profiter un peu avant d'être en bas, alors j'accélère un peu. 

Et voilà le tunnel du musée, le dernier virage, et le quai Saint-Laurent. Une bonne chose que j'ai les yeux rivés au sol car là, une série de petites flèches rouges font converger le regard vers une jolie ligne jaune. On ne nous en a pas parlé au briefing, un signaleur serait bienvenu ici pour nous accueillir à Grenoble et nous expliquer, enfin dans le doute j'ai bien deviné qu'il fallait la suivre. Alors c'est parti pour une partie de jeu vidéo dans la nuit ! Les yeux rivés sur la ligne jaune, la frontale braquée dessus (sinon elle disparaît dans la semi-pénombre à peine percée par l'éclairage des lampadaires), j'avance avec des oeillères, et décide de courir sans m'arrêter jusqu'à l'arrivée. On remonte la petite rue en légère montée vers les quais, il y a plein de restaurants, ça devait être sympa d'arriver ici de jour avec toute l'animation. Ou alors dans l'indifférence de passants interloqués, qui sait. Pour l'instant les seuls regards interloqués me viennent de jeunes qui sortent tout juste d'une boîte de nuit sur le côté de la route, choc des mondes (deuxième). 

Puis cette petite rue débouche sur les quais, la petite place avec la fontaine du lion, on traverse le pont piéton pour se diriger vers les rues piétonnes du centre de Grenoble, ça c'est top ! Un bien meilleur finish que les interminables 3km de plat sur les berges de l'Isère les 2 premières années, certes plus compliqué à organiser, mais tellement plus sympa pour les coureurs. Ceux qui sont passés de jour ont peut-être eu leur quart d'heure de gloire, ça fait toujours plaisir.
Un finisher diurne traverse le pont piéton

Pour moi, il fait nuit, et les rues sont désertes à part les paires de signaleurs installés ici et là pour nous faire traverser certaines routes. Je guette pour ne pas rater Bénédicte qui a dit qu'elle m'attendrait (elle a fini son poste à 4h, et je ne sais même pas/plus dans quelle rue elle était, ni quelle heure il est). On tournicote, on monte sur le parvis de Notre-Dame pour en redescendre par les escaliers, virage à gauche, virage à droite, rapidement je n'ai plus la moindre idée d'où on est. Je suis scrupuleusement la ligne jaune de peur de la perdre. Je tombe d'ailleurs nez à nez avec un coureur qui l'avait perdue, du coup il me suit, zut, je préfère finir toute seule comme j'ai commencé, et voilà que j'accélère pour le semer. Puis d'un coup encore des signaleurs, et cette fois Béné est là, je la salue sans m'arrêter, je suis complètement dans ma bulle, plus rien n'existe autour de moi. Ma chanson spéciale finish a commencé, "ce que j'fais là, moi je sais pas, je voulais juste marcher tout droit", c'est à propos n'est-ce pas ? Je tripe plus à l'idée de finir à fond les yeux rivés sur cette ligne jaune, que de tout le parcours qui a précédé, trop lent sans doute, et comme déjà oublié.
Signaleurs dans Grenoble, by Bénédicte

On continue à tourner dans les petites rues, finalement on ne passe pas saluer Eulalie l'éléphant du jardin des plantes (je croyais que le parcours passait par là), mais on débarque en face du parc au niveau de la passerelle qui traverse le boulevard. Signaleurs encore, qui m'envoient dans les escaliers. Obstacle final : des escaliers tournants, virages serrés qui semblent n'en plus finir, j'ai la tête qui tourne avec, je marche le temps d'être en haut, et hop je relance sur la passerelle, traversée, redescente dans le parc. Bénédicte est là à nouveau, elle a pris un raccourci. 2 ou 3 personnes accoudées aux barrières dans le parc m'indiquent le chemin, je suis paumée, je ne sais même pas vraiment où est l'arche, je leur demande si on finit dans le stade, je voulais dire le palais des sports, et puis je la vois, juste là, la fameuse arche d'arrivée. J'accélère encore un petit coup, et voilà, c'est fini...

Presque déçue, pas de gros frisson ni grand soulagement, mais cette impression insistante que j'aurais pu aller soit beaucoup plus vite, soit beaucoup plus loin... Un coup d'oeil au chrono qui tourne sur la ligne me dit que j'ai finalement mis un peu plus de 45h (si j'avais su, j'aurais au moins pu me dépêcher un peu plus dans cette dernière descente pour gagner quelques minutes), soit 5h de plus que prévu, en traînant beaucoup en route et aux ravitos, surtout sur la fin. Je n'ai certainement pas tout donné et la joie d'avoir fini ce parcours difficile se mêle non seulement à la tristesse de la fin d'une aventure, mais aussi à la déception ou aux regrets du "peut mieux faire". Ou alors je suis complètement accro et 170km ne me suffisent plus pour arriver sur un nuage. 

Je plane un peu pendant qu'une bénévole me reprend ma puce, je me demande où est mon lot finisher (en fait il faut aller le chercher au fond du palais des sports, pas top, ce serait mieux sur la ligne), je ne réalise pas vraiment que je ne reviens pas d'une grosse balade mais d'une course que seul un gros tiers des partants va finalement boucler. Peut-être aussi le fait d'avoir couru à domicile sur mes terrains d'entraînement ?

 

Puis je retrouve avec plaisir mes supporters à l'arrivée, enfin celles qui ont survécu à la nuit plus longue que prévue, merci d'être restées jusqu'au bout. Marc l'avion est lui arrivé tranquillement hier soir, 9e de la course en 34h.
Même pas fatigué le gars ! :-) chapeau !

Devancé pourtant par la 1e fille qui finit 6e au scratch en 33h et quelques, avec son compagnon en lièvre de luxe (vainqueur de la 1e édition). Enfin j'aurai l'honneur d'être à côté d'elle sur le podium senior (je finis bien 3e SEF, merci livetrail, car il n'y a rien ni personne sur la ligne d'arrivée pour me le dire, il faudrait un écran pour que chacun puisse voir son classement en arrivant)Après avoir récupéré mon T-shirt finisher, fait les photos finish (en haut des escaliers), pris une bonne douche (en bas des escaliers), fait une brève sieste sur mon canapé (ah le bonheur d'habiter à 300m), c'est déjà le retour au Palais des Sports pour accueillir les derniers et assister aux podiums. J'ai aussi le plaisir d'y croiser Françoise venue exprès pour me féliciter. Les presque derniers coureurs (dont une lapine runneuse qui a finalement troqué ses minimalistes pour de vraies chaussures) arrivent vers midi devant une foule de spectateurs. Puis les tout derniers sont accueillis en héros sur l'estrade, escortés comme l'an dernier par Olivier le bénévole coureur multi-rôle, ouvreur sur Belledonne, responsable du 90km, et maintenant serre-file final (et j'en oublie sûrement). 

Puis c'est l'heure des podiums, interminable cérémonie pour toutes les courses et toutes les catégories, pendant laquelle je manque tomber dans les pommes (faudrait peut-être penser à refaire les stocks de sucre), et enfin le buffet (voilà qui devrait y aider).
Podium SEF. La 1e, Fanny Coyne, nous a mis plus de 10h dans la vue...

TTT dreamteam

Après ça c'est comatage en règle pour le reste de la journée. Bizarrement les jambes vont plutôt bien (je me suis fait masser 3 fois pendant la course et 2 fois depuis l'arrivée aussi) par contre il me manque quand même 2 nuits de sommeil, et ça se sent.
cadrage par Romain 
cadrage par Hélène

Un petit tour en vélo sous la pluie le lendemain pour délier tout ça, une journée de récup mardi, et dès mercredi c'était le retour du footing à Chamonix. Jeudi matin je fais la fin de la TDS avec Stef, 16km en aller-retour entre Chamonix et les Houches pour aller le chercher au dernier ravito, un sourire éclatant jusqu'aux oreilles : finisher ! Quelques jours plus tard Pat finit l'Echappée Belle en une quarantaine d'heures, et le team Caroux boucle l'UTMB. Et voilà, l'été est (déjà) fini... :-( 

Je n'ai qu'une hâte c'est de repartir à l'assaut des sentiers. Prochaine échéance le Grand Raid des Cathares à Carcassonne. En attendant, bonne rentrée à tous !




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