mardi 27 août 2013

Verticale du Diable - 6h du diable

Le week-end du 27-28 juillet avait lieu aux 2 Alpes un week-end qui avait tout pour me plaire :

  • samedi : la Verticale du Diable, un genre de double KMV, avec 1900m de D+ sur 7 km (garmin)
  • dimanche : les 6h du Diable, où il faut accumuler le plus de montées possible sous le téléphérique, la descente se faisant dedans pour récupérer (garmin)
  • site de la course : SMAG
Un week-end 100% D+ donc, avec zéro descentes. Tout ce que j'aime a priori, et pourtant je me suis inscrite à ce "trail des cons" ;-)

SAMEDI
Samedi à midi (pourquoi nous faire partir en plein cagnard?), départ de Venosc, au bord de la rivière pour être le plus bas possible. Une petite soixantaine de fous prend le départ de la verticale du diable. J'ai oublié ma musique, mais pas mes bâtons !

On commence par monter droit sous le téléphérique, jusqu'à déboucher dans le village haut de Venosc dont on traverse les petites rues, touristes aux terrasses des restos et tout. Le bitume nous réfléchit bien la chaleur étouffante. On continue à monter en petits lacets sur un sentier sympa jusqu'à la station des 2 Alpes. Premier ravito à la gare de ce premier téléphérique. Je suis largement en avance sur la barrière horaire d'1h15 de montée.

Puis on traverse la station, petit bout de descente où je relance en courant, jusqu'au pied du téléphérique du diable. Et là on attaque droit dans la pente herbeuse. J'ai enfin trouvé pire que les Aravis. C'est du raide, très très raide, il n'y a pas de chemin, chacun fait sa trace où il veut et comme il veut. Pas grand monde autour de moi (ils sont tous partis bien plus vite). Et bizarrement, tout va bien, je gère pour ne pas être dans le rouge, je ne vais pas très vite, et du coup je suis contente d'être là. Des rafales d'un vent violent nous rafraichissent agréablement après le sauna du départ. De temps en temps la pente herbeuse croise la piste, on fait quelques pas sur du plat, bienvenus pour avoir quelques appuis complets du pied et se reposer les mollets, et j'en profite en général pour boire quelques gorgées. Puis on débouche sur la piste au niveau de la gare supérieure du téléphérique du Diable, le ravito est une petite table adossée à un pylone.

Je mange et bois et refais le plein du bidon, puis repars avec 2 gars, un chti pas habitué à la montagne, et un dossard "serre-file" mais pas d'aujourd'hui, il y a encore du monde derrière. On monte direct dans le pierrier, le bénévole du ravito nous avait dit qu'il y avait 2 options : droit dans les pierres, ou sur les lacets sur le côté, selon l'aisance. Vu comment les pierres roulent sous nous on part un peu plus sur le côté. ça commence à devenir vraiment dur, mélange d'altitude et de fatigue, mais au moins on n'a plus trop chaud. Je me retrouve toute seule à grimper, grimper, quand enfin je vois du monde assis au sommet de Tête Moute. 

Une banderole, quelques bénévoles qui prennent mon numéro de dossard (le 1 ^^ vive l'ordre alphabétique), et je peux m'arrêter. Même pas à bout de souffle, plutôt l'impression d'avoir vraiment beaucoup (trop ?) géré la montée. Temps total 2h37. Il reste 4 ou 5 personnes derrière moi, et pourtant je suis 5e femme et 3e senior ^^ Je passe un temps fou à admirer le paysage à 360°, avant de redescendre vers l'autre téléphérique, qui nous ramènera en bas. Je raccompagne un coureur anglais, enrhumé avec en plus le mal d'altitude. Ravito en haut puis redescente sur les 2 Alpes. Et mal de crâne carabiné le soir, mais qui passera avec une bonne nuit de sommeil.

DIMANCHE
Départ prévu des 2 Alpes à 10h du matin. Je monte par le premier téléphérique (camping de la cascade à Venosc, rejoint en bus Transisère depuis Bourg d'Oisans) et attend devant la gare en siestant sur un banc, quand un bénévole vient me chercher. A cause des vents violents, ce téléphérique ne tournera pas aujourd'hui, donc on fera les 6h sous le téléphérique de Venosc, plus bas. On aura donc plus chaud, mais la montée est moins raide et plus courte. A 10h30 on se "masse" (à 70 personnes dont un peu plus de filles qu'hier) sur la ligne de départ, mais un problème informatique retarde encore le départ d'une dizaine de minutes.

Puis c'est parti. Première montée je me rends compte que mon pti dej est déjà trop loin et que j'ai faim. Je monte un peu en hypoglycémie, et j'ai l'impression que tout le monde est parti super vite, je suis vite larguée. Tant pis, je gère, je pousse sur les bâtons et attend que ça passe. Bonne surprise, j'arrive en haut en 47 mn et commence à faire des calculs foireux sur le nombre de montées que je peux caser dans la journée. 7 peut-être ? Si j'arrive à maintenir du 45mn/montée. Même 6 ça serait bien. J'espère encore que je vais aller plus vite après cette première montée d'échauffement. Deuxième montée, 48', ok en fait je ralentis, ça ne sera pas possible d'en faire 7. Il commence déjà à faire trop chaud, je tombe le t-shirt dans le téléphérique à la redescente. Troisième montée, 52'. Je me tiens à mon programme de ravito : j'attrape des tucs et du fromage au ravito du haut pour les manger dans le téléphérique pendant les 8mn de descente, ainsi que de l'eau et des morceaux de fruits. Et je comprends enfin qu'il ne faut pas s'arrêter au ravito du bas, l'arrêt comptant dans le temps de montée (alors que l'arrêt au ravito du haut compte dans le temps de descente, qui est soustrait du temps total à la fin de la journée).

Quatrième montée, je commence à fatiguer, il fait chaud, je cherche l'ombre, j'attaque avec Stéphane puis le lâche quand je trottine le passage de plat habituel dans le village. 55' en haut. Cinquième montée, je rattrape une fille qui monte avec un mec, arrêtés à une fontaine. Elle me dit que j'ai bien monté pour la rattraper (je l'avais perdue dès la 1e montée). Elle en est aussi à sa 5e montée et veut s'arrêter là. Je les passe et continue. Vers le haut j'entend des commentaires et commence à stresser pour la barrière horaire de la dernière descente en téléphérique, je veux encore faire une sixième montée. J'accélère sur la fin, passe l'immense maillot à pois du meilleur grimpeur déployé dans l'herbe sur le côté (et lourdement arrimé au sol contre le vent), trottine même les escaliers, et débouche au ravito en 53'. Mais là, pressée de repartir, je néglige le ravito, n'avale pas grand chose, et repars direct après un plein de mon bidon, me disant qu'il n'en reste qu'une à gérer et ça va aller. 

Sixième montée, effectivement je gère... je veux juste la passer en moins d'une heure. Le gagnant en maillot jaune fluo me double encore en trottinant, une fille qui le fait en duo pareil. J'avance comme je peux mais évidemment j'ai faim. Je ne trottine que difficilement les passages plats, essaye quelques coupes de lacets (on passe comme on veut, le plus vite en haut, tous les moyens sont permis ^^). Puis Laure, la fille que j'avais doublée, me rattrape et grimpe juste devant moi. Finalement voyant que j'étais partie pour une 6e montée, elle a décidé d'y aller aussi. Un gars s'accroche derrière nous et on monte à 3 pendant un moment, Laure m'encourage à avancer. Puis sur la fin elle place une accélération pour "montrer qu'on court encore", je suis incapable de suivre, j'arrive épuisée au ravito juste derrière elle. 59' et quelques. 

Laure finira première senior mais elle est déjà partie et ne récupère même pas son prix, et il n'y a rien pour les 2e... Un peu dégoûtée de rater le podium de ma caté pour 2mn à peine. Sur le podium femmes, une seule à réussi à placer 7 montées, les 2 autres en ont fait 6, la 2e ayant doublé la 3e au prix d'un sprint final qui l'a laissée à 2 doigts de tomber dans les pommes à l'arrivée. Laure est 4e et moi 5e, donc, ayant mis une quarantaine de minutes de plus (sur plus de 5h de course effective) pour boucler les 6 montées.

CONCLUSION
Maintenant j'aime bien monter :-D ou en tous cas j'ai moins peur. Et ça tombe bien, parce que je ne vais faire que ça prochainement.
La suite du programme :
  • Vendredi 30 Août (oui oui, après-demain) à 16h30, départ de l'UTMB, et ses 10000m de dénivelé positif. Arrivée prévue dimanche 1e Septembre, à l'aube même pas encore iridescente si possible, après un tour complet sous le soleil !
  • Samedi 7 - dimanche 8 Septembre : ascension du Mont Blanc par le refuge du Goûter. Météo au grand beau pour l'instant :-)
Pendant l'UTMB suivez moi sur Live Trail

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