lundi 6 juin 2016

5 juin 2016 - Mud Race de la Grande Sure

Dimanche 5 juin, un des premiers dossards de la saison sur un trail local, grâce au covoiturage avec Daniel. Direction Voiron où je retrouve Olivier, notre ambassadeur Ut4M local.


Départ au pied du château, on part pour faire la course ensemble à mon rythme de tortue.


La première section passe vite et bien, une dizaine de kilomètres vallonnés, avec de jolis passages en crêtes de collines, et déjà des descentes casse-gueule toboggan dans l'herbe mouillée (3 glissades coup sur coup, le coureur qui me suit finit par me ramasser et me dire de ralentir), jusqu'au premier ravito.


De là on attaque la montée vers les cascades du voile de la mariée.




 Traversée de torrent sécurisée, puis montée droit dans la pente, avec douche gratuite, ça rafraîchit !


Olivier qui est bien plus rapide m'attend au-dessus en faisant des photos.


C'est ensuite que ça se complique. On arrive sur une large piste forestière qui a visiblement servi récemment pour le débardage. Avec les récents orages et pluies diluviennes, c'est le paradis de la gadoue, mais bon, en faux plat montant, ça passe. On croise un coureur passablement énervé qui a fait demi-tour, râlant et maugréant quelque chose comme "c'est pas du trail ça, j'ai autre chose à faire", nous menaçant d'un "vous allez comprendre". Effectivement on n'a pas tardé à comprendre. C'est de plus en plus gadouilleux, de la glaise bien collante, glissante, qui essaye de succionner nos pieds à chaque pas, de plus en plus profondément, et au bout d'un moment c'est même tellement profond que je n'arrive plus à en ressortir mon pied. Forcément, à essayer de me dégager, j'y enfonce le 2e qui reste coincé aussi, puis c'est au tour d'Olivier et un autre gars d'essayer de me tirer pour me sortir de là, en vain. En désespoir de cause, je finis par m'assoir dedans et aller creuser la gadoue à pleines mains autour de mes pieds pour les dégager. Heureusement que j'avais bien accroché mes chaussures !

Après 10 bonnes minutes d'embourbage, victoire, je suis dégagée, mais pas contente du tout. Et il reste 40 km... Il faut bien continuer pour espérer ressortir de ce bourbier par l'autre côté, on essaye le fossé sur le côté, tout est défoncé, c'est une horreur. Et quand on sort enfin de la piste forestière, c'est pour un single (boueux lui aussi) qui monte dans la forêt. Pas d'eau pour me rincer, autant dire que je monte avec des jambes lestées de 2 kgs de boue chacune, pneus lisse en prime, et les mains encore dégueus aussi, je ne rêve que d'une douche, ou ne serait-ce qu'une flaque d'eau, mais rien en vue. Olivier monte devant comme un chamois, et m'attend de temps en temps, m'annonçant à chaque fois qu'on est presque arrivés à la clairière, mais je n'en vois pas le bout.

Puis enfin, on débouche dans l'alpage, un petit refuge, une bénévole qui avait apparemment entendu parler de moi à l'avance et qui m'accueille d'un "venez, on va s'occuper de vous", et m'offre une bouteille d'eau salvatrice pour essayer de me laver au moins les mains. Puis on continue, et il faut redescendre ce qu'on a monté. Bonne nouvelle ? Même pas. Les dizaines de coureurs passés avant nous sur les pentes gadouilleuses les ont transformées en toboggan ciré huilé, une piste de danse sur glace sans les patins. J'avance, je tombe, j'avance plus doucement, je re-tombe, j'avance encore plus doucement, je re-re-tombe, j'avance plus, sauf qu'Olivier avance lui, il va bien falloir le rattraper... Un autre trailer me double en lançant un "on sait pas si on préfère monter ou descendre". Je lui répond que je préférerais être dans mon lit. C'est rare, d'habitude j'arrive toujours à me dire qu'on est quand même tellement veinards d'être là dehors en montagne dans les beaux paysages plutôt qu'enfermés sur un canapé, mais là bof. A la 3 ou 4e fois que je tombe je finis par me faire mal : chute sur les fesses, caillou 1 - Carole 0. 1 mois après j'ai encore mal au coccyx... Olivier vérifie que tout va bien, oui oui mais je commence à parler d'en finir avant la fin. Le parcours prévoit des "portes horaires" un peu comme aux Aravis (mais pas exactement comme je découvrirai plus tard) : des raccourcis pour les coureurs qui rateraient les barrières horaires, permettant de finir la boucle quand même.

Un peu plus bas on arrive enfin au premier croisement offrant cette option. On a encore un peu d'avance sur la barrière horaire, mais plus beaucoup, et ça pourrait ne pas durer à mon rythme d'escargot boueux. Olivier a déjà discuté avec le bénévole en m'attendant. Maintenant que le choix devient concret, j'hésite à renoncer, mais je me vois mal faire 55 bornes dans cet état, et je retarde trop Olivier. Je le laisse donc partir tout droit sur la Cheminée du Lorzier, et je coupe sur la gauche pour rejoindre directement la cabane au pied de la Grande Sure. Dans la montée qui suit, je crois Catherine et Bruno de l'Ut4M venus faire l'assistance de Nico Moyroud. Ils me reconnaissent, s'arrêtent quelques minutes pour discuter, m'offrent un mini-sandwich et quelques carreaux de chocolat qui font du bien, d'autant qu'avec mon raccourci je skippe un sommet mais aussi le ravito...

Assez vite je débouche sur la file de coureurs, informe la bénévole au croisement que j'ai coupé, et attaque la montée de la Grande Sure. J'y retrouve quelques duos qui m'avaient déjà doublée et s'étonnent de me retrouver là. Le soleil fait quelques timides apparitions entre les nuages, laissant entrevoir des bouts de montagne, on serait presque bien là !


Je monte mieux, j'ai un peu récupéré de ma mésaventure de tout à l'heure, et le sentier est enfin rocailleux, bye bye la gadoue, je retrouve mes appuis, ouf ! Pas fâchée d'arriver au sommet de la Grande Sure, et de repartir dans la descente.


Sur les lieux d'un entraînement TTT du printemps dernier, descente dans les alpages.


Puis je retrouve le parcours de mon premier Grand Duc en 2012, la fameuse descente du Cul de Lampe, déjà raide et dangereuse en soi, mais alors aujourd'hui, ça va promettre. D'ailleurs un peu plus bas j'entend des échanges entre une bénévole, postée sur le chemin, et quelqu'un qui lui répond depuis le fossé en contrebas. Je comprendrai plus tard qu'il s'agissait d'un coureur qui venait de faire une chute d'une dizaine de mètres...

De mon côté j'avance pas mal, je termine le sentier en single dans les bois, traversées de cascades, j'y plonge joyeusement les pieds pour me délester d'un peu de gadoue à chaque fois.


Puis je débouche sur la piste et commence à bien accélérer, jusqu'à tomber sur Anthony monté là en VTT pour nous voir passer. J'en profite pour faire un détour et carrément enlever et rincer mes chaussures l'une après l'autre dans la cascade un peu plus bas, pendant qu'il guette qu'Olivier ne passe pas pendant ce temps. Et effectivement c'est pile à ce moment qu'il arrive.
 

On repart dans la descente, laissant Anthony rentrer à Grenoble. Je perds vite Olivier que je retrouve au ravito de Saint-Joseph de Rivière tout en bas. Il me dit qu'il a remonté plein de places depuis qu'il m'a laissée et qu'il va continuer comme ça à son rythme. Je prends le temps de manger un peu (premier ravito depuis un moment) puis repars pour quelques centaines de mètres de bitume, comme sur le Grand Duc il y a 4 ans. Il ne reste "plus que" quelques petites bosses, à terminer par la Vouise, on a fait le plus dur. 

Je me pense dernière ou presque et j'avance tranquillement à mon rythme, en mode balade.

Au dernier ravito, installé dans la pente d'un petit village, je suis accueillie en star par les bénévoles et Pierre, l'orga des 24h de Saint-Laurent du Pont, qui se demandait ce qu'une coureuse de 24 heures venait faire sur un "petit" trail comme ça : galérer apparemment ! :-) Ils m'annoncent d'abord 3e femme, je leur dis que non, sûrement pas, je dois être dernière, mais ils s'en foutent, ils sont contents quand même. C'est cool les bénévoles heureux d'être là. Puis ils me disent que je suis peut-être dernière femme mais qu'il doit rester quelques gars derrière moi. Je laisse à regret ce ravito si sympathique, et repars bien requinquée pour la dernière bosse !
Le dernier ravito vu d'au-dessus


Un gars me rattrape, un relayeur du "team Marcieux", surmotivé pour rattraper le retard pris par son relayeur précédent, qui a fait une chute dans la descente du cul de lampe : c'est le gars que j'avais passé ! Il avait tenu à reprendre la course pour ne pas disqualifier son équipe : le relayeur 1 est venu à sa rencontre pour l'accompagner et marcher ensemble la fin de la descente sur Saint-Joseph, qu'ils ont atteint pile à temps pour passer la barrière horaire, et permettre au dernier relayeur de partir. Chapeau bas ! Et le voilà donc bien décidé à mener son équipe au bout, qui trottine un faux plat en bitume. Je m'accroche à lui le temps de discuter, il s'étonne que j'aie encore tellement de jambes, mais je finis par devoir le laisser partir quand le chemin part plus raide dans les bois.

Le sommet de la Vouise, je reconnais ce sommet que j'avais atteint difficilement en 2012 :-) aujourd'hui ça va pas mal, je prends le temps d'une pause photo avec les 2 bénévoles postés là, puis attaque la descente finale. Il est temps d'en finir.

Dans la dernière descente, je commence à envoyer pas mal, emportée par ma musique, et je cale un peu avant l'arrivée. Il faut longer le petit canal et aller le traverser à l'autre bout sur un petit pont, avant de revenir sur l'arrivée. On m'y offre une rose (c'est que pour les filles ^^ on n'était vraiment pas nombreuses aujourd'hui) et le ravito propose des cannelés et autres bonnes choses. 
Pierre et Daniel
J'y retrouve les autres arrivés depuis bien longtemps, puis direction une bonne douche dans laquelle je laisse 3 kgs de boue. On a encore eu le temps de prendre le plateau repas en terrasse au soleil et de s'installer dans la voiture, avant que l'orage pète sur le chemin du retour : joli timing !

Conclusion, la Chartreuse c'est mieux quand c'est sec...!


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