jeudi 27 juin 2013

Aravis Trail 2013

Site de la course : http://www.aravistrail.fr/


BRIEFING
Le parcours fera en fait 37 km et 2900m+, agréable surprise, alors qu'on s'attendait à 4000m+ ! c'est beaucoup plus accessible. On retrouve Thierry derrière la rubalise de départ après passage d'un sas où rien n'est vérifié (heureusement, car je n'ai pas jugé utile de porter la lampe frontale pourtant listée dans le matériel obligatoire commun pour toutes les courses, du 74 km au 20km... bizarre).

DEBUT
Après la petite remontée bitumée vers le centre de Bouchet Mont Charvin, en peloton, dans laquelle je suis Mickael bien que je trouve qu'il démarre trop vite (11 km/h), on attaque vite le chemin, en file indienne, et je regrette déjà de n'avoir pas démarré plus vite... on double comme on peut les retardataires qui se détachent du peloton principal. Thierry nous passe assez tôt, et on ne le reverra plus jamais.

La première section est assez vallonée, et boueuse. On court quasi tout le temps, en s'aidant des bâtons, et on avance bien. Puis le sentier commence à s'élever sérieusement en forêt. A un moment je trouve qu'on "s'endort" et lance un dépassement d'un petit groupe qui n'avance pas assez, puis du suivant... plutôt en forme ! 
Je ne mange rien dans toute cette première section (bien que j'aie 1 mule bar sucrée et 2 barres salées dans mes poches) par contre je meurs de soif, je n'arrête pas de boire mais je rêve d'un verre de sirop de citron bien glacé (ou plusieurs d'ailleurs ^^). Des bénévoles sont là à un détour de chemin avec de gros bidons bleus pleins d'eau fraîche (tout droit sortie du Reblochon, qui doit être un ruisseau du coin ^^) et des gobelets. J'en descend 2 difficilement tellement elle est froide, ça anesthésie le palais.

On suit une large piste rocailleuse, pas de risque de gadoue ici. On arrive au pied de l'arête sèche de l'an dernier, mais on contourne pour monter plus loin par un sentier tout neuf taillé à la pioche 10 jours plus tôt juste pour nous ^^ ça monte quand même bien raide, mais bien moins que l'an dernier, et je suis surexcitée, je montre à un gars derrière (qui nous posait des questions) par où on était montés en 2012. Arrivés sur la crête on la suit un peu, en passant par la croix, puis on se fait la même descente que l'an dernier. Je pars devant en laissant Mickael suivre à son rythme, je me retourne juste de temps en temps pour vérifier qu'il suit. 

MILIEU
Le premier ravito est un peu plus bas sur une route où les parcours bifurquent. Les coureurs du 20 km qui nous avaient rejoints sur la section précédente, partiront à droite direct vers Thônes, alors qu'on filera à gauche pour une 2e montée. Mika ne tarde pas à m'y rejoindre, il s'est fait peur en se tordant la cheville mais sans dégâts heureusement. Je descend verre de grenadine sur verre de grenadine, bien frais, et aussi 2 morceaux d'un gâteau délicieux, genre de crumble avec des pommes, des noix dedans, mais bien lourd ! il ne vaut mieux pas en abuser. Le redémarrage est déjà assez difficile, on repart tranquillement en marchant un peu sur la route qui descend, le temps de digérer, de faire passer une vague envie de vomir (j'ai eu l'estomac assez retourné pendant toute la course). Mais on reprend vite la course pour suivre le mouvement autour de nous.

On ne fait que descendre pendant longtemps avant d'attaquer la 2e montée. Les annonces des bénévoles sont plutôt encourageantes, pile justes pour la distance, mais plutôt en dessous par rapport au dénivelé attendu... En plus il y a des ravitos "sauvages" partout, des bénévoles de la course, ou des gens qui ont mis une table dans leur jardin, et qui nous servent à boire, des fruits secs (cette fois je prend une réserve : pommes, cranberries, et divers trucs trop bons), pulco citron bien frais ! c'est génial d'avoir autant de monde qui s'implique pour la course et qui nous accueille avec le sourire. Au 2e ravito solide je ne fais plus la même erreur et prend du salé, je me force à avaler 2 tucs pour éviter les crampes imminentes dans cette chaleur. A un moment on passe une tente blanche, on croyait à un n-ième ravito sauvage mais en fait c'est 2 gars qui font un barbecue et nous demandent si on aurait pas du sel pour leurs grillades. On leur propose celui de notre sueur, avant de quitter la piste en bifurcant à droite sur un petit sentier qui s'enfonce en descente dans la forêt.

REMONTEE
Quand on attaque enfin la montée, je m'attend à en avoir pour +1000m d'un coup, et je gère. D'autant que Mika commence à fatiguer, coup de chaleur sans doute. On se fait doubler dans la forêt par un gars qui a le collant boueux des fesses aux pieds, il commente que c'est roulant, et on répond "glissant aussi, apparemment" :-) il dit qu'il aime bien y aller "en sanglier". Puis on le perd assez vite.

Je lance aussi ma musique pour m'encourager, et paf regain d'énergie ! :-) On double quelques gars qui ont l'air de fatiguer aussi, et puis surprise, un bénévole debout au sommet d'un palier à l'ombre dans la forêt (avec un masseur qui dort à côté de lui) (il ne lui manque que les cloches ^^) nous annonce avec enthousiasme "encore 250m de montée, puis un sentier en balcon". On monte encore même pas ça, et on débouche en montagne, dans un cirque rocheux, et Mika gagne sa pause pour changer de t-shirt en échange d'un abricot sec (je n'avais rien embarqué au ravito...) et de temps pour que je mitraille le paysage :) puis on repart, on redouble les mêmes gars, je pète le feu, je me mets à courir sur le petit single rocailleux, revoilà le plateau rocheux qui m'avait tant plu l'an dernier sous la Tournette. J'adore ! :-D

Et on arrive à un refuge avec 2 bénévoles qui nous pointent et une fontaine d'eau glacée. Remplissage de camelback (je change l'eau tiède à goût de plastique pour de l'eau fraîche), photos, discussion avec le bénévole quand on voit passer une fille qui ne prend même pas le temps de s'arrêter, mode compétition... (la 1e féminine doit être en train de finir à Thônes, "mais je suis sûre qu'elle a pas pris de photos !" ^^). Mika est claqué, le bénévole lui commente que j'ai l'air en pleine forme par contre :) Je prends pas trop d'eau puisqu'il ne reste qu'une petite dizaine de km tout en descente. D'ailleurs je commente au bénévole que l'an dernier ils nous ont rajouté 1000m+ et cette année ils nous les ont enlevés, pour compenser. On va pas s'en plaindre, même si je serais bien restée encore toute la journée sur ce plateau rocheux entouré de montagnes enneigées à 360°.

DESCENTE FINALE
Et c'est parti, Mika me dit de me lâcher (il avait déjà essayé dans la montée mais je préférais l'attendre jusqu'en haut, et aussi en garder bien sous le pied pour la descente finale, ne pas tout donner trop tôt), et c'est ce que je fais. Je pars à fond les ballons sur un petit single à flanc de montagne, dans des paysages grandioses, qui descend rapidement vers la vallée. J'ai tôt fait de rattraper la fille "en mode compétition", puis des gars, une fille avec qui on avait discuté au refuge, d'autres gars, et encore... je m'éclate, même si la pente est très raide et caillouteuse (la même où Olivier s'était fait mal au genou l'an dernier, mais c'était encore le début de la course à l'époque), plus je double et plus j'accélère. J'ai les quadriceps qui brûlent grave, je me demande s'ils sont proches de la crampe ou de la rupture, mais en tous cas j'ai mal !

Mais je m'éclate quand même. Puis la piste s'enfonce dans la forêt, à l'ombre. Je redouble "hey mister sanglier !", puis le sentier semble déboucher dans un champ, et je me demande si je me suis trompée de chemin, j'attend 1 mn ou 2 pour voir si les 2 gars que je viens de passer arrivent, mais non, j'hésite à faire demi-tour mais finalement je vois une rubalise et je continue, sors de l'ombre pour traverser un bout de champ et déboucher dans un village où on court sur la route. Toujours pas trace des 2 gars que j'avais doublés. Par contre je redouble 2 gars en bleu qui couraient pourtant bien et sont surpris de m'entendre d'un coup juste à leur hauteur les saluer, ils sursautent bien, puis passer mon chemin à fond (avec une petite accélération supplémentaire histoire de dire ^^). Je me demande aussi si j'ai une chance de rattraper Thierry, mais en vain.

Pas mal de route dans cette dernière section, mais ça permet de se lâcher alors j'apprécie quand même. Puis un petit sentier coupe un lacet, puis re de la route, je débouche à fond dans un virage avant un pont où une bénévole doit insister pour me montrer que je dois faire un demi-tour avant le pont pour prendre un sentier qui longe l'eau :-) je la remercie vivement et continue en courant. Le chemin s'aplanit et ça devient dur de rester motivée à courir, d'autant que je passe du monde qui marche, en leur lançant des encouragements au passage.


ARRIVEE
Puis on débouche déjà dans Thônes, et je vois l'arche d'arrivée, j'ai les jambes pour faire un sprint, mais il n'y a personne à doubler, et puis ce n'est pas une course de route, je trouverais ça bizarre d'y aller à fond genre pour gagner 3 secondes, mais en fait c'est juste pour le fun. J'accélère donc juste un peu mais pas trop, entre les barrières où des spectateurs ou coureurs ayant déjà fini m'encouragent et applaudissent. Au passage de l'arche d'arrivée un bénévole distribue des lots finishers (agréable surprise, bonus par rapport à l'an dernier !), puis je me dirige vers le ravito pour attendre Mickael qui arrive un peu plus tard. On prend le repas post-course sur l'estrade avec Thierry avant de se diriger vers les massages puis de rentrer à Grenoble en passant par le sommet de la Bastille :-)

CONCLUSION
Plein d'améliorations par rapport à l'an dernier ! le t-shirt coureur est un vrai t-shirt technique, avec même une touche de orange ^^ le parcours était mieux mesuré (cette fois on nous a enlevé du déniv). On n'a toujours pas fait la Tournette, mais l'organisation a assuré un parcours de repli qui passe, larges pistes rocailleuses et quelques sections de bitume pour éviter la gadoue. On est partis plus tôt pour éviter la chaleur (on se l'est payée quand même, mais avec beaucoup de sections ombragées en sous-bois).
Et les points déjà positifs l'an dernier sont conservés, une super organisation, un balisage impec, des paysages de folie (ça, ça n'a pas changé), des bénévoles super sympas et motivés (et mieux informés, pas de pieux mensonges cette année ^^), les agriculteurs / éleveurs locaux qui nous ont ouvert leurs terrains, et tous ces ravitos sauvages au coin d'un chemin ou dans un fond de jardin.
Quand même juste une question : pourquoi imposer la même liste de matos obligatoire pour les coureurs du 20, 42 et 74 km ? Enfin l'an prochain je testerai peut-être enfin la grande distance :-) (et la Tournette, qui sait)

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