jeudi 27 juin 2013

Maratrail de Chartreuse (3e jour sur 3)

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JOURS PRECEDENTS
Jour 1 : kilomètre vertical avec final dans la neige, et redescente en courant aussi sec pasqu'il n'y a pas de navette et qu'il fait très très froid en haut, et en plus il pleut.
Jour 2 : ateliers trail, 5 ateliers répartis sur une boucle d'une dizaine de kilomètres, et le reste de la journée passée à bouquiner.

REVEIL
Réveil accidentel à 4h30 du mat', plutôt que de lutter en vain pour me rendormir, je reprends mon bouquin mis en pause la veille au soir (recherche grand-mère désespérément) au profit du sommeil nécessaire (quoique la journée n'avait finalement pas été particulièrement éprouvante, avec 4h ou 5h de lecture le matin, et moins de 2h sur les ateliers trails l'aprem, puis re 2h de lecture avant le dîner, puis Carrom et re-2h de lecture après le dîner. On ne lit jamais autant que dans un gîte sans télé...). Pti dej à 6h30, il y a déjà pas mal de monde en bas en fait. Pas très faim, j'avale difficilement 2-3 petites tartines de confiture et un verre de pseudo jus d'orange, puis traîne en feuilletant un livre de photos d'Alsace jusqu'au départ de la voiture de nos voisins d'hôtel à 7h15.

7h30, je pose mes affaires au vestiaire, dernier SMS avant le départ (je laisse le téléphone au chaud et au sec, bien m'en a pris), puis je sors prendre un peu la température avant le départ prévu à 8h. Et elle est fraîche. En cycliste + t-shirt court + t-shirt long, buff, gants et k-way dans le sac. Je regarde un peu le parcours de repli sur la carte, mais il n'y a pas le profil, pas d'indication de kilométrage entre les ravitos, juste les 2 barrières horaires qui donnent une idée (midi à la Correrie, 15h au Col de Porte), et un total annoncé à 40 km pour 2200m de dénivelé. 

BRIEFING
7h50, on commence à se réunir autour de l'arche de départ (toujours cette même arche bleue qui apparaît à tous les départs des trails du trophée RaidLight Chartreuse, que j'aurai bientôt tous faits sur 2 ans). On a droit à un briefing sur les conditions météo, la neige en altitude, le parcours de repli dans sa n-ième version (j'en avais discuté avec une bénévole au vestiaire hier, elle revenait du balisage du parcours de repli version n-1, en paire, ils n'avaient pas pu passer par le chemin prévu, trop dangereux déjà à 2, et en avaient conclu que s'ils y faisaient passer 400 coureurs ils allaient en perdre la moitié, "au sens propre". D'où la re-modification du tracé) qui fera finalement 42km. Le gars nous décrit le départ avec une start-loop d'un petit kilomètre dans Saint-Pierre pour étirer un peu le peloton avant d'attaquer un tout petit chemin, pour éviter les embouteillages, puis passage par le chemin du KMV, il y aura de la boue, puis arrivée à la Correrie (vers le monastère de la Grande Chartreuse) et passage devant le premier ravito auquel on peut bien sûr s'arrêter déjà, mais en fait on y repasse tout de suite "après une petite boucle de 5 km". Là il faudra s'arrêter et recharger avant d'attaquer "la grosse montée du parcours", le 2e ravito au Col de Porte, puis ce sera "principalement descendant" avec deux bosses "pas significatives", puis la montée finale vers l'arrivée. Puis on nous demande de nous rassembler derrière la ligne, et d'un coup, c'est parti.

START LOOP
On commence par suivre une voiture qui nous mène dans les rues de Saint-Pierre à bonne allure, mais j'essaye déjà de ne pas me laisser emporter. Surtout que pour commencer, on ne fait que monter, tranquillement mais quand même. Puis arrivés sur les "hauteurs" on redescend vers l'arche de départ, là je lâche à peine plus mais ça suffit à redoubler des coureurs. Ce n'est qu'une fois sur le plat après Raidlight que je me met à réfléchir sur l'opportunité de me "placer" en bonne position pour n'être pas trop ralentie dans la montée, tout en hésitant, ne voulant pas moi-même ralentir les autres (à ce jeu-là je finis toujours pas sur-estimer les autres et me retrouver ralentie, mais bon...). Donc finalement je me contente de trottiner à mon rythme, et en quelques centaines de mètres on arrive déjà au petit chemin boueux.

SAINT-PIERRE - MONASTERE - 11.42km +1008m -1038m 1h39
Le single track bifurque à gauche de la route, c'est celui de l'atelier 5 d'hier. Une longue file de coureurs s'est déjà formée, mais à ce niveau du peloton il s'agit plutôt de marcheurs. Je commence par suivre le rythme imposé, un ou deux gars essayent de doubler absolument pour se retrouver tout aussi bloqués mais juste devant moi au lieu de juste derrière... Un peu plus haut, ça s'élargit et je peux doubler ceux qui ralentissent trop pour rester dans le rythme d'un groupe qui me convient. A la chapelle on redescend par un morceau du KMV, bien boueux, bien gras, bien glissant, et je ne manque pas de m'étaler sur les fesses dans la gadoue, mais aussitôt relevée et repartie. 20mn de course et déjà mouillée. Puis on continue à monter sur des petits sentiers, avec redescente sur une portion de la route qui monte aux Essarts, où je me lâche bien pour recoller aux gars devant. Jusqu'à ce qu'on coupe les lacets de la route par une descente à travers champs puis sous-bois, dans les deux cas bien boueux avec glissades multiples à la clé. De retour sur la route on part sur une piste qui s'éloigne de Saint-Pierre en s'élevant (plus ou moins) tranquillement. Alors que j'écoute mon ipod, je me fais doubler par une paire de jeunes gars dont l'un visiblement en pleine forme et très joyeux me lance que si j'écoute de la musique, je n'entends pas les oiseaux. Je lui fais une réponse dubitative, il fait un temps à ne pas mettre un oiseau dehors, mais il insiste que là, justement, il y a la gaélette cendrée, "elle est en migration". "Tu m'étonnes, elle cherche le soleil". Et elle s'est trompée d'endroit. Puis ils repartent, le gai luron décidant tout à coup de sprinter la bosse qui suit...

S'ensuit une large piste forestière qui fait du bien après les galipettes dans la gadoue. Je retrouve les joyeux drilles de loin en loin, généralement dans les descentes :-) Je fais aussi un bout de route avec un Parisien tout de Salomon vêtu qui me demande si ça va être roulant comme ça tout le temps. Puis je le perds lui aussi dans une descente. On finit par déboucher sur la route parfois creusée dans le rocher, impressionnante, on traverse un pont, puis on grimpe sur un sentier qui suit la route de haut, section à double sens, avec un panneau "entrée dans la zone de silence du monastère de la grande chartreuse". Du coup je coupe même mon ipod et continue tranquille, on croise juste une personne ou 2 à la fin de la section à double sens, qui nous ramène sur la route.

Après une dizaine de kilomètres à ce rythme tranquille, j'arrive en galopant en vue du Monastère de la Grande Chartreuse, j'y jette un oeil rapide, histoire d'admirer le bâtiment, quand même, puis ramène mes yeux sur la descente dans les ornières de boue qui ont remplacé le sentier herbeux, ravagé par quelques centaines de coureurs avant moi. Un sourire pour la photographe, et j'arrive sur le parking de la Correrie où se trouve le premier ravito. Me remémorant le briefing (pas la peine de s'y arrêter la 1e fois, vous y revenez après une petite boucle de 5km), j'y fais quand même un mini-détour (bien m'en a pris...), le temps d'attraper 5 abricots secs et de repartir aussi sec. 


MONASTERE - MONASTERE - 1h22 8.9km +656 -653
On commence par une large piste, je mange et je bois. Sur le côté, jaillissant du mur de roche, un puissant jet d'eau probablement bien glacée (pas qu'on soit en manque de fraîcheur cela dit) crie "buvez-moi, buvez-moi" avant de retomber avec moultes éclaboussures dans le bassin de pierre recouvert de mousse verdâtre qui crie "non potable, non potable". Je passe mon chemin en sirotant l'eau de mon camelback et en tournant et retournant 10000 formulations possibles de la phrase précédente dans ma tête (il faut bien s'occuper) :-)
Au niveau d'un grand panneau sur un "parking" avancé pour les randonneurs, on attaque un petit chemin que je reconnais d'une rando au Grand Som avec Benoit, mais on bifurque vite, le Grand Som étant inaccessible à cause de la neige. On part à droite sur un tout petit sentier herbeux au pied de la muraille de roche, avec un bénévole au début qui nous dit de prendre notre temps sur ce coup de cul, bien manger et bien boire, y aller tranquille. Je mange mes abricots secs justement, et on commence à monter. Je me fais régulièrement doubler, mais je double beaucoup moins régulièrement. Derrière moi j'entends le cliquetis des bâtons qui me suivent, puis me passent, puis disparaissent, laissant la place au cliquetis des bâtons suivants, jusqu'à ce que je repère un gars jaune fluo loin derrière qui ne semble pas se rapprocher de moi, alors que les 2 devant ont déjà disparu à l'horizon. J'avance donc seule, toujours sans musique, dans le silence et la forêt boueuse au sol jonché de branches. 

DOUTES
Puis je commence à me faire doubler très régulièrement par un profil différent, de gars qui passent toutes les bosses en courant sans ralentir et disparaissent en 2 mn. Il me faut un bon moment pour commencer à me poser des questions sur la normalité de me faire doubler par des gars qui courent aussi bien, à ce stade de la course (c-à-d, ils auraient déjà dû me doubler il y a bien longtemps). 
Entre ça et le fait que les kilomètres défilent sans me ramener à la Correrie, que je croyais rejoindre en 5km, je commence à m'inquiéter de m'être trompée de chemin et d'avoir raté la fameuse bifurcation entre les 2 parcours, celle que "même en marquant au sol, en mettant des panneaux, plein de balises, et un bénévole pour surveiller, à chaque fois y en a qui se trompent". Et vu que ma capacité à me perdre est presque légendaire... ^^  

Mais en même temps je trouve une explication possible à ces dépassements, c'est les 2e coureurs de relais dont le 1e coureur était moins fort, et je m'interroge sur la position du point de passage de relais n°1, me rappelant Adrien qui prévoyait 1h pour faire sa section et passer le relais à Jacques à 9h. ça ne colle pas. D'autant qu'il n'y avait que 2 ou 3 équipes inscrites, donc ça tombe à l'eau. Je ne pense pourtant pas avoir raté le moindre tournant, et limite ça m'arrangerait si c'était le cas. Je n'avance pas très vite, je n'ai même pas fait la moitié du parcours, si ça se trouve il est mal mesuré de toutes façons (comme souvent), c'est que de la boue, il pleuviote, on voit pas les montagnes entre les nuages, j'en ai marre, et ça me dérangerait pas d'arriver plus tôt à Saint-Pierre. En plus ça m'éviterait de faire attendre mes collègues marseillais qui vont sans doute finir beaucoup plus tôt en relais que moi sans relais. Je finis par remettre ma musique, tant pis pour la zone de silence, et je continue à avancer. Quoi faire d'autre de toutes façons ?

Et il me faut encore un autre bon moment pour trouver une meilleure explication pour les doubleurs : il s'agit des coureurs du petit parcours, qui sont partis une heure après nous, et qui commencent à nous rattraper. Ils auront donc mis 2h pour faire la vingtaine de kilomètres qui m'ont pris 3h. Evidemment je me pose des questions sur la distance, étant donné que leur trail devait faire 19km en tout, et qu'on en est déjà à 19++ perdus je sais pas où... Mais un coup d'oeil à la couleur bleue (au lieu de rouge) de leur dossard me confirme qu'il s'agit bien des premiers gars du petit trail.

DESCENTE
L'avantage d'une boucle, c'est que tout ce que tu montes, tu le redescends. Et donc une fois arrivés en haut de la bosse, on redescend. Là j'essaye d'accroche les gars devant, mais ils savent courir ces petits. Sans compter que c'est toujours aussi boueux, et maintenant aux centaines de coureurs du "grand trail" passés avant moi, s'ajoutent ceux du petit. Je fais donc une jolie glissade non contrôlée pour éviter une branche d'arbre et m'étale dans la gadoue et les cailloux. Il me faut 20 secondes pour me relever, et me rendre compte au passage que le bruit derrière moi que j'attribuais à un poursuivant (et que j'essayais donc de distancer) provenait en fait plutôt des rebonds de mon sac à dos (je pouvais toujours essayer... ^^). Du coup je ralentis un peu, jusqu'à un bout de route goudronnée où je prend en chasse un duo de gars qui galopent bien. Je lâche les chevaux pour les suivre, jusqu'à un autre coup de cul et un passage entre des arbres, où un bénévole sorti de nulle part me sort quelque chose à base de "4km" qui ne passe pas la barrière de mes écouteurs. De toutes façons je refuse de croire qu'il reste 4km jusqu'au ravito, sur une boucle d'un total de 5km qui en a déjà fait 8. Et heureusement c'est moi qui ai raison : on débouche bientôt sur la route, des spectateurs me confirment que la Correrie est juste au dessus, et j'abandonne même la marche pour trottiner un peu la petite montée jusqu'au ravito. Ouf. 

RAVITO - 5'
évidemment depuis le temps, il n'y a plus d'abricots secs. Mais j'ai surtout soif en fait, j'ai déjà pas arrêté de boire sur cette section, bizarre car d'habitude le froid me coupe la soif. J'attaque donc par 3 verres de sirop coup sur coup, l'eau est glacée. Pour le solide il y a du nougat, j'en prends une poignée dans la poche pour la route (à suivre : la grosse montée du parcours). Puis je re-remplis ma poche à eau et repars tranquillou en mangeant du nougat.


MONASTERE - COL DE PORTE - 3h04 15.84km +1321m -849m
On commence par le petit chemin à double sens qui longe la route, où là je croise tous les coureurs "normaux", voire attardés, du petit trail (beaucoup de filles en fait). Après la section à double sens, on retrouve la route et je guette la fameuse bifurcation, l'endroit où les 2 parcours se séparent, le petit rentrant directement à Saint-Pierre pendant que le grand va taquiner le Charmant Som et la Pinéa avant de revenir par le col de Porte. Le briefing avait bien insisté qu'il serait dommage de la rater et de se priver des 20km supplémentaires qu'on a signé pour faire. Dommage, oui...

Comme prévu on attaque donc de suite la longue, très longue montée. Ce qui était moins prévu c'est qu'elle était encore plus longue qu'annoncé. D'abord sur un monotrace en lacets en sous-bois, je suis devant un petit groupe de gars fatigués. On discute de temps en temps de la distance qu'il reste, et surtout du dénivelé qu'il reste. Sans doute plus beaucoup d'après les calculs de mon GPS. Et pourtant... On continue à monter, à s'élever, au-dessus de la forêt. Du coup on quitte enfin la gadoue et je trouve avec joie un petit sentier rocailleux à travers du bon pierrier. On continue à grimper de plus en plus haut, et je me demande jusqu'où ils nous emmènent... On a déjà allègrement dépassé le cumul de dénivelé total prévu, et on grimpe encore. On arrive assez rapidement dans de la neige, un bon tapis bien épais qui recouvre le pierrier depuis le sommet. On avance dans le brouillard complet, tout est blanc autour de nous, le sol enneigé comme le ciel, on n'y voit rien. Du coup la température s'est aussi beaucoup rafraîchie, d'autant que le vent souffle fort, et j'ai plutôt froid. Autour de moi la plupart commencent à sortir polaire et gore-tex, mais je n'ai pas envie de m'arrêter. Je commence à réfléchir à l'absurdité d'être là, dans mon petit short moulant et mon t-shirt, en pleine montagne dans des conditions pas faciles, et je me dis que je n'y suis pas vraiment à ma place... Le froid aidant, j'arrête de manger et de boire, et forcément la fatigue se fait sérieusement sentir.  Heureusement on arrive enfin au pied du Charmant Som (panneau de rando "sous le sommet" à près de 1800m d'altitude), en plein brouillard, gros vent, températures négatives. De là je me dis qu'on ne devrait plus faire que descendre jusqu'au col de Porte, et je retrouve un peu de pêche.

On descend par la réserve Natura 2000 et ses dalles glissantes, avec pour seule alternative pour les éviter le passage dans l'herbe boueuse déjà labourée de profondes ornières non moins glissantes par les centaines de coureurs précédents. Un coureur qui a dû rater un appui est emballé dans sa couverture de survie sur le côté, déjà entouré des secours. Je passe mon chemin avec prudence, on est bien loin de la cavalcade en mode chamois sur ce sentier beaucoup plus amusant par temps sec. On arrive sur la route et je nous imagine déjà avaler facilement les 6 ou 8 km de bitume qui nous séparent du Col de Porte, mais la route est encore totalement enneigée et pas très praticable. Et en plus on la quitte très vite pour un petit sentier qui la surplombe. Je commence à reconnaître les crêtes de Montfromage qui vont vers la Pinea, et qu'on a pratiquées en ski de rando cet hiver. On s'y croirait d'ailleurs toujours, en hiver. Enfin bon, un sentier en crêtes, ça peut avoir quelques bosses, mais c'est globalement plat, non ? eh bien non, pas vraiment. D'un coup j'arrive au pied d'un mur de neige, incrédule, mais les 2 coureurs qui évoluent 30m plus haut me confirment qu'il va bien falloir monter. Le moral en prend un coup, mais je continue à avancer, petit pas par petit pas. Un panneau de rando nous annonce le col de Porte à 9km, les autres coureurs autour de moi n'y croient pas, mais je sais que c'est correct. Prenons notre mal en patience. Je mange un peu et continue par les crêtes, on perd quand même un peu d'altitude dans les sous-bois boueux de la Pinea. Je suis déjà soulagée de voir qu'ils ne nous font pas passer au sommet de celui-ci ! La fin de la descente est aussi gadouilleuse que prévu, mais on débouche enfin sur la route au niveau de la station de ski et du resto des 3 sommets. Et cette fois-ci on reste sur la route jusqu'au col, où se situe le 2e ravito, au niveau du foyer de ski de fond, au pied de Chamechaude complètement invisible dans l'épaisse couche de nuages imperçable. 


COL DE PORTE - RAVITO 2 - 5 mn
Enfin un ravito, ça fait du bien. J'avale n'importe quoi sur la table, tout ce que je trouve qui a l'air intéressant, du fromage sur du pain d'épice, du nougat, un abricot sec, un verre de sirop avec de l'eau glaciale, dans le désordre. J'ai besoin de reprendre des forces. Je retrouve et salue Michel, le même V3 qui est de tous les trails en Chartreuse. Un bénévole très encourageant nous demande s'il reste encore des gens derrière nous... A priori oui, pas mal. Je demande avec grande hésitation combien de distance il reste jusqu'à l'arrivée, ayant peur d'être déçue de la réponse, mais il ne reste que 7 km, ouf. Et principalement en descente, à part la bosse finale de la montée de la Diat, qu'on commence à connaître pour l'avoir pratiquée 10 fois les 2 derniers jours. Bon, c'est pas tout ça mais il va falloir les avaler quand même ces 7 derniers km, et il fait froid à l'arrêt. J'attrape donc encore quelques provisions de nougats et repars au plus vite. 


COL DE PORTE - SAINT-PIERRE - 1h07 9.29km +220m -671m
On tourne tout de suite à gauche juste avant les pistes de ski de Chamechaude. Le sentier est un torrent, il y a le choix entre courir dans l'eau qui le dévale, ou dans l'herbe boueuse des côtés, et quitte à être mouillée, je cours à grandes éclaboussures en plein dans l'eau. Ayant un peu peur de me perdre sur ce large chemin peu marqué, je vise les gars qui ont quitté le ravito juste avant moi et essaye de les rattraper. Ce que je ne tarde pas à faire quand la pente s'accentue et que je lâche tout pour enfin m'éclater un peu. Je double pas mal de binômes, peu de monde court seul, je retrouve un second souffle et me met à chanter une fois seule dans la forêt. 

Bientôt on commence à voir Saint-Pierre de l'autre côté de la vallée au fond de laquelle coule la Diat, et on se rend bien compte qu'il va falloir tout descendre et tout remonter, et qu'il reste encore une trotte. D'ailleurs les panneaux de rando me confirment que les 7 km étaient bien sous-évalués (comme d'hab). Enfin maintenant on n'est plus à ça près, j'appréhende la montée plus que la distance. On court encore dans la neige, même à assez faible altitude, et je reconnais des morceaux du trail hivernal. Puis la fin (de la descente) du kilomètre vertical et ses lacets serrés, avant qu'il débouche au niveau de l'espèce de tyrolienne. On est maintenant tout en bas, et il va falloir remonter... J'ai bien fait de ne pas hésiter à me mouiller les pieds tout à l'heure, parce qu'on n'a maintenant plus le choix : on traverse 2 fois de suite des torrents, les pieds dans l'eau jusqu'aux mollets. Au moins ça nettoie un peu les chaussures ! Puis on attaque la remontée bien sèche (au sens figuré uniquement...) de l'autre côté pour retrouver la route de la piscine de la Diat, et de là la montée finale bien connue. 

Ce n'est qu'en arrivant juste derrière la salle des fêtes avec le virage sec vers la ligne d'arrivée et l'impossibilité de tout sprint que je reconnais aussi le finish du trail hivernal. Je me remets à trotter sur les derniers mètres, juste pour dire, et passe enfin la ligne en 7h20 pour 45+ km.


SAINT-PIERRE
Après une douche à Raidlight (chaussures comprises) pour enlever 3kgs de gadoue, je retourne à la salle des fêtes pour la remise des prix autour d'un gratin dauphinois. Et j'ai droit à un podium surprise en tant que 5e fille sur le combo 3 jours maratrail.


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