lundi 5 octobre 2015

Gap'en Cimes 2015 - 55km avec le TTT

Un bon week-end avec le TTT : Pierre qui nous héberge chez lui à Gap la veille au soir, Romain, et Aurélie. Du coup on a le luxe de la pasta party maison le samedi soir en regardant l'orage se déchaîner à l'extérieur, avec une pensée pour les coureurs du petit parcours qui sont peut-être encore dessous, et de se lever pas trop tôt le dimanche matin pour un petit déj "comme à la maison". Direction le départ en voiture, on se gare pas loin et on rejoint la ligne un peu au dernier moment, à moitié congelés : la météo annonce un petit 5-6°C au départ, j'ai bien fait de prévoir la polaire et les manchettes.

Je pars avec le dossard 1015. Il fait encore sombre, mais le départ ayant été retardé d'une demi-heure, on n'a vraiment pas besoin de frontale (de toutes façons je ne l'ai pas prise) pour le peu de nuit qu'il nous reste à traverser. Le départ se fait sur bitume, j'y perds vite Romain (qui avait pourtant encore dit qu'il ferait la course avec moi pour préserver son genou :-p enfin je me faisais pas d'illusions quand même ^^ ) et Pierre qui filent ensemble, mais je suis Aurélie un peu plus longtemps. Pas trop non plus, dès que le chemin commence à monter, elle file elle aussi. Je peste intérieurement contre tous ces coureurs qui manquent m'éborgner avec leurs bâtons pourtant interdits par le règlement jusqu'au 8e km. Puis je finis par sortir les miens aussi, après tout ça grimpe bien maintenant. On passe une zone sans doute touristique, avec un étang qu'on contourne, puis on continue à monter vers le premier sommet. Pour l'instant je me sens bien, des bonnes jambes, je prends mon temps sans trop traîner non plus, j'ai encore froid. On admire le lever de soleil, je prends des photos, et j'arrive en haut tranquillement, accueillie par le photographe officiel.



De là, forcément, ça redescend, sur un sentier rendu humide par l'orage de la veille. Et là, c'est le drame. Après à peine quelques minutes de descente, et alors que je me sentais plutôt pas mal, je m'étale de tout mon long, à plat ventre, mais surtout le tibia droit contre un rocher. Le genou prend aussi un coup, mais j'ai surtout un gros hématome et oedème dans la jambe droite... je me relève en boitillant et continue la descente en marchant, grosse douleur au releveur, je crains une déchirure, et puis la chute m'a bien refroidie. En plus du coup tout le monde me double en descente, c'est pas bon pour le moral ni pour le chrono.

Au ravito en bas je ne vois pas de secouristes alors je passe mon chemin mais j'ai de plus en plus mal. Heureusement au suivant je trouve des pompiers, qui me passent un coup de bombe à froid et me rassurent : la douleur c'est juste parce que le sang dans l'oedème a coulé dans la cheville, question de gravité... Bon, une fois rassurée je serre les dents et repars (un peu) plus vite. Le parcours est très humide avec de nombreuses traversées de torrents, de l'eau jusqu'aux genoux. Sur la première, on essaye encore de traverser au sec sur les rochers, au risque de glisser et tomber dedans. Je me fais doubler là par un finisher Ut4M parti sur le relais.



Pour les torrents suivants, on renonce à passer au sec, souvent impossible, et puis au moins ça fait cryo sur mon tibia et ça calme un peu la douleur... Par contre le parcours a dû être modifier pour éviter le sentier des Bans, le clou annoncé de la course, noyé sous 1m d'eau après les orages de la veille. 
On passe quand même dans un superbe balcon rocheux sécurisé avec des cordes, le top ! Pile ce que j'aime !


Une deuxième bosse et on redescend sur le ravito du 30e++ km, où les bénévoles discutent de la tête de course qui est déjà quasi arrivée. Ils se moquent un peu de nous d'ailleurs, à coup de "même en coupant par là vous les rattraperiez pas". Certes... Je serais presque pas contre l'idée de couper j'avoue, j'ai tellement mal que j'ai longtemps hésiter à ne pas aller au bout. Ce qui aurait aussi éviter aux autres TTT de m'attendre à Gap. Mais bon, je tombe la polaire à la faveur du soleil de l'après-midi qui commence enfin à me réchauffer un peu, et en vue de la dernière grimpette qui s'annonce.

Cette dernière montée est vraiment dure dure, j'ai plus de jus, je suis en pilote automatique, mais sers quand même de loco à 2 ou 3 gars encore plus cassés que moi. Arrivée en haut, c'est beau, je prends le temps d'une photo prise par mon wagon, puis continue sur les crêtes. C'est magnifique, avec du vide des deux côtés, superbe ! Je m'arrête tout en haut où deux pompiers sont positionnés, je m'assied pour me refaire une santé à coup de barres (j'atteins la fin de mes réserves, il est temps que ça se termine) et leur demande à tout hasard s'ils n'auraient pas de la bombe à froid : eh si, lucky ! J'en profite pour jeter un oeil à mon téléphone, mais pas trop de réseau sur le parcours.



Un peu requinquée par la pause, je me lâche un peu dans la descente qui suit malgré la douleur tenace. Un randonneur au détour d'un lacet me dit "attention à la barrière horaire", je lui demande l'heure de la dite barrière, il reste 40mn pour envion 5-6km que je crois tout en descente, je lui répond "ça va", il a l'air surpris, mais du coup je m'active quand même un peu plus, et profite de la large piste au pied des lacets pour vraiment lâcher les chevaux. Mais malheureusement le sentier recommence à monter, et ne s'arrête plus de monter, et je commence à stresser sérieusement. M'enfin au moins ça a le mérite de me remotiver. Le temps passe et les gars que je double (même en montée) ne se font plus trop d'illusions sur leur passage de la barrière. Moi je m'en fais encore, alors je double double double et vais aussi vite que je peux. Et enfin ça redescend, enfin. J'ai encore une chance. Là je lâche tout, au risque de me faire mal et que la course s'arrête, mais guère le choix, si je lâche pas, c'est la barrière qui va m'arrêter... donc go à fond ! Et enfin je vois la route, j'y déboule en mode avion, les bénévoles se marrent et me calment "c'est bon tu passes, ralentis !" ^^ 

En vrai j'ai une minute de retard, pfiou ça a été juste ! Au ravito il ne reste quasi plus rien, et les bénévoles nous en jettent sans ménagement, ils vont fermer, faut qu'on bouge. J'enfourne pêle-mêle cacahuètes et abricots secs et repars sans avoir eu le temps de faire le plein d'eau. Tant pis, les restes devraient suffire. Et puis ça aurait été con de se faire arrêter ici alors qu'il reste plus que 7km de descente. Ou 10 en fait... Bon, je continue sur ma lancée, à descendre en profitant de mon second souffle. On se tire la bourre avec quelques gars qui descendent bien aussi un T-shirt jaune qui fait un bon lièvre. On descend même un moment sur de la route, je lâche carrément les chevaux et je double, ça fait plaisir. Il n'y a plus grand monde en course cela dit. 

Puis on arrive en ville et là c'est dur dur, du plat, du bitume à n'en plus finir, qui a franchement l'air de tourner en rond. Je suis un vieux du coin qui connait tout le monde et s'arrête même discuter avec les signaleurs (avec une pensée pour Béné qui m'attendait sur la fin de l'Ut4M), mais je finis par le perdre quand j'arrive plus à courir. Je me relance quand même pour la fin, on voit l'arche, mais on longe le ruisseau en la dépassant pour aller traverser le pont plus loin et revenir, l'arnaque ! Et enfin, arrivée. 10h++ soit 1 bonne heure de plus que prévu, et sûrement bcp plus que les 3 autres TTTistes.
La photo finish qui donne une idée de mon état à l'arrivée

De là c'est illico direction l'infirmerie, où le docteur regarde mon bel hématome, et je SMS tout le monde qui commençait à s'inquiéter et/ou à se geler.... Désolée... Bon, il va falloir compter quelques jours pour que l'hématome dégonfle, mais sinon ça va. Je récupère mon repas de fin de course en mode plateau à emporter, et on rentre vite chez Pierre pour une douche chaude bienvenue.

Bref, si c'était pour me rassurer avant les Cathares, c'est un peu raté, mais bon, c'était joli quand même !

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