vendredi 20 novembre 2015

Grand Raid des Cathares 2015 - 172km et quelques (grosses) poussières


Jeudi 15 octobre, c'est le grand jour, la première édition du Grand Raid des Cathares depuis la Cité Médiévale de Carcassonne. J'ai pu arriver la veille et dormir chez mon père, grasse matinée, un plat de pâtes vers 11h, puis direction la salle du Dôme à Carcassonne pour le retrait des dossards, un brunch, et une sieste sur un lit de camp en attendant le départ. Vers 14h ça commence à s'agiter et je suis d'autres coureurs, deux québécois, en direction de la Cité Médiévale pour le départ qui a lieu à 15h. Pas grand monde que je connais, mais j'ai la bonne surprise de tomber sur Arthur, un ancien étudiant de Grenoble venu courir le 40km samedi. On a la chance d'attendre en plein soleil sous un grand ciel bleu.

Ambassadeur Ut4M !! J'ai retrouvé un finisher Ut4M 2014

L'animateur nous annonce environ 150 à 180 coureurs, et 20 filles, mises à l'honneur au départ pour une photo, on sera d'ailleurs dans le journal dès le lendemain.


Il a confondu Ut4M et UTMB... :-/
Carcassonne, jeudi 15/10, 15h
Pas même de compte à rebours que d'un coup c'est déjà parti ! D'abord sur du bitume, de la large piste, très roulant et facile. J'arrive ainsi très vite au lac de Cavayère, que je connais bien pour m'y être baignée avec mes neveux and co : à peine 35mn de course, contre 45 prévues à mon "plan" pourtant déjà très optimiste. Un mini arrêt au ravito le temps de me sustenter (eau gazeuse et quelques abricots secs pour la route) et c'est déjà reparti, encouragés par une section de militaires. On longe le lac avant de s'enfoncer en sous-bois.

Les 2 sections suivantes passent toutes seules, de petites bosses en coups de cul. J'ai l'impression de reconnaître les sentiers de mes entraînements entre Pennautier et Villemoustaussou, je m'attendrai presque à déboucher près du cimetière où je m'arrêtais boire cet été en pleine canicule... mais non, les petits singles sont à la fois semblables et différents. Mais toujours très joueurs :-)



Pour l'instant tout va bien, je m'amuse bien, malgré déjà une pointe au psoas gauche qui ne présage rien de bon...


Molières sur l'Alberte, jeudi 15/10, 17h34
J'arrive au ravito 2 (Molière sur l'Alberte) vers 17h30, je continue à prendre de l'avance sur mon plan. Une table installée dans un petit village en vieilles pierres, la classe. On traverse ensuite un petit ruisseau, on longe des vieilles bâtisses et on continue notre route, toujours en trottinant principalement, sur un parcours encore très roulant.

Alors que le jour perd du terrain, je discute avec un autre coureur qui m'explique qu'il a préféré me suivre moi car l'autre coureur avec qui il était avant dégageait des ondes négatives. On est encore bien regroupés en ce début de course, et on discute avec les uns et les autres. Je n'ai pas encore sorti la musique. Je profite de l'ambiance et des paysages aux couleurs de l'automne, à l'horizon pas de hauts sommets mais des collines à parte de vue, où s'accrochent vignes et villages de vieilles pierres.

Clermont sur Lauquet, jeudi 15/10, 19h24
Il commence à faire sombre, et on nous arrête à un point de contrôle un peu avant le ravito pour vérifier nos 2 frontales. J'en profite pour m'assoir 2mn et mon binôme du moment se fait déjà la malle, mes ondes ne devaient pas être assez positives :-). Je le retrouve juste après au ravito 3 (Clermont sur Lauquet), une tente sur la gauche de la route un peu plus loin, ainsi que la plupart des filles contre qui je suis en course (on m'a annoncée 4e peu de temps auparavant) : la québécoise Sandrine, mais aussi Murielle, et d'autres que je ne connais pas.

Je ne m'attarde pas et repars à l'attaque de la suite. il est 19h30, et je suis encore pile dans mon plan. Mais c'est là que s'arrête ma préparation du profil : je n'ai aucune idée du temps prévu dans mon plan pour les sections suivantes, je sais juste que je dois passer à la première base vie au Château d'Arques (km 47) vers 23h, et que c'est environ tout pile l'heure à laquelle Hélène venue de Grenoble faire l'assistance pourra elle aussi y arriver. Faudrait donc pas que je sois en avance ! Mais de toutes façons la nuit est bien tombée maintenant (ça tombe très vite en cette saison !) et l'obscurité ralentit forcément nos pas. En plus le chemin devient bien moins roulant, un single en dévers qui semble vouloir nous verser en contrebas, dans un ravin dont on ne peut que deviner la profondeur non négligeable au bruit lointain du torrent qui y coule.

Un passage fort rigolo à travers champs (on nous a annoncé 40km de propriétés privées) sans vrai chemin à suivre, mais avec des dizaines de balises fluo qui scintillent dans nos frontales, dessinant un slalom lumineux, un vrai jeu vidéo pour les suivre entre arbres et buissons. Buissons pas tout à fait inoffensifs d'ailleurs, hérissés de piquants, mais ils sont partout et je dois vite renoncer à les éviter. Mes jambes semblent donc vite avoir été attaquées par une armée de chats en furie.
Balisage du GRC
Plus tard je fais un bout de route avec Christophe, qui me montrera un renard sur le côté du chemin : le premier que je vois ! La bestiole se balade dans les buissons à notre droite, puis traverse juste devant nous, et disparaît dans les fourrés sur notre gauche, le bout de sa queue blanche luisant dans le faisceau de ma frontale. Puis ce sont les hululements d'un hibou qui nous accompagnent. Tout un groupe d'autres coureurs nous rattrapent alors qu'on était seuls depuis un moment. Dans la foule soudaine, je perds Christophe, croyant qu'il était devant alors qu'il était resté en arrière pour réparer un bâton cassé. Il me rejoint alors que je ralentis un peu, puis disparaît devant. On descend sur un single cabossé, creusé d'ornières et semé d'embûches, où j'aimerais autant que possible ne pas me faire une cheville ni m'étaler de tout mon long. Quand on arrive enfin en bas, un petit bout de route nous mène à une trace à travers l'herbe où on croise les coureurs qui repartent de la base vie dans l'autre sens. Aucun signaleur pour marquer la bifurcation...

Château d'Arques, jeudi 15/10, 22:39
J'arrive au Château d'Arques vers 22h45, encore une fois pile dans les temps d'un plan de course dont je commence à espérer / m'illusionner qu'il ne soit pas si irréaliste que ça ? En rajoutant un peu de mou pour ralentir sur la fin, je devrais pouvoir raisonnablement arriver pour minuit - 1h à Carcassonne vendredi soir et avoir droit à mon comité d'accueil. Mais bon, bref, trêve de plans sur la comète, la route est encore longue (et même bien plus longue que je croyais, si j'avais su...). Je m'arrête pour la seule photo que je m'autoriserai : le château illuminé de nuit.


Puis je fais le tour du château pour trouver l'entrée, en envoyant un SMS à Hélène pour lui annoncer mon arrivée... quand je tombe sur elle dans la cour du château ! Finalement elle est arrivée à temps. Pour moi c'est direction le kiné, installé dans une salle voûtée de toute beauté : mon psoas gauche est en vrac, j'ai trop mal depuis un bon moment déjà... Je m'allonge sur un des lits de camp super bas, au ras du sol, dur dur de s'y allonger, et ça sera sûrement encore plus dur de s'en relever. J'admire le plafond voûté haut au-dessus de ma tête pendant qu'on me masse, Hélène m'a aussi apporté mon sac de décharge : charge de la montre, change de chaussettes / chaussures, Nok... Un coureur me demande si je repars, oui oui bien sûr, et me dit que de toutes façons avec le t-shirt Ut4M et le gilet UTMB, je peux pas m'arrêter là, ah non j'en ai pas l'intention :-)

Après le massage express, direction le ravito pour un bol de soupe (on me dit qu'il n'y a pas de pâtes, alors qu'en fait si...). Puis je repars du château après avoir pointé (23h12 en sortie), et Hélène me raccompagne un bout en direction de sa voiture. C'est à mon tour de croiser les quelques coureurs qui arrivent à la base vie, très espacés maintenant (on était quand même assez peu nombreux au départ). Puis il faut traverser tout le village pour continuer la boucle qui reviendra à ce même château demain au km 120 environ. Ambiance étrange de passer dans les rues endormies en pleine nuit, les habitants dormant derrière leurs volets fermés sans se douter de ces fous qui passent sous leurs fenêtres. Une ambiance de calme avant la tempête, car il va bien falloir quitter la civilisation, aussi endormie soit-elle, pour attaquer une longue nuit solitaire dans la montagne. Hélène retourne à sa voiture où elle aura le temps de dormir un peu avant de me retrouver au château de Peyrepertuse vers 4h (d'après mon plan), et je monte seule à l'assaut des chemins.

Et là je commence à stresser. Je suis toute seule et j'ai l'impression de reconnaître tous les sentiers par lesquels on est descendus tout à l'heure. Serais-je repartie à l'envers ? Pourtant je sais bien que j'ai traversé le village comme indiqué par le bénévole à la sortie du château, je sais qu'Hélène m'a accompagnée et a donc dû me mettre sur le bon chemin, mais malgré tout je ne peux pas m'empêcher de stresser. Je sors la carte du parcours sur ma montre pour vérifier qu'on va bien vers le sud, mais évidemment à ce moment-là ce n'est pas le cas... Finalement je ralentis un peu et attends de me faire rattraper : un gars me rattrape et me rassure, pas de problème, on est bons, on discute un peu et on fait route ensemble : c'est Bernard, venu du nord, et qui a fait l'Ut4M l'an dernier !


Fourtou Le Paregot, vendredi 16/10, 01:00 du matin
Finalement on reste ensemble un bon moment, et on arrive ensemble au petit ravito de Fourtou le Parego vers 1h du matin. J'y retrouve Murielle la 3e fille, arrivée avant nous, elle aussi a trouvé un compagnon de route. Je ne m'attarde pas, le temps de boire encore une soupe chaude et de faire le plein de provisions pour la suite (je tourne surtout avec mon bidon dans lequel je mets à chaque fois une pastille Isostar). On sors du ravito tous les 4 ensemble, quand ce qui ne devait pas arriver arriva quand même : bam. J'ai pas compris tout de suite, mais je venais de rater une marche (cassée) à la sortie de la vieille mairie de Fourtou qui nous accueillait... Grrrr... Tout de suite les autres s'inquiètent pour moi, ça va ? "je me suis ouvert la main". Le genou a tapé aussi mais moins grave, par contre mon gant est tout rouge. On me raccompagne aussitôt à l'intérieur où les secouristes s'occupent de désinfecter et panser la (pas belle) plaie pendant que Bernard plaisante sur l'état des locaux auprès de monsieur le maire lui-même, qui est là en personne en pleine nuit pour nous voir passer, bel effort !

Bon, Murielle et son binôme repartent, mais heureusement Bernard m'attend, merci. Quelques minutes plus tard on repart nous aussi, bien refroidie, et surtout ma main me lance énormément, heureusement je n'ai pas besoin de mes bâtons tout de suite, mais je redoute d'avoir à les sortir : la dragonne appuie juste sur la plaie. Et le moment arrive bientôt, où il faut monter à l'attaque du château de Peyrepertuse. C'est la première vraie grosse montée, et elle fait pas rigoler. Je sais pas si c'est parce qu'il est 4h du matin et qu'on commence à fatiguer, ou bien la douleur, mais elle me semble vraiment très très raide. Je pousse sur les bâtons et m'acharne, mais en plus la section s'éternise, on a déjà quelques kilomètres de trop à nos montres et toujours pas trace du château. On voit des lumières très loin et très haut au-dessus de nous, mais on ne veut pas croire qu'il s'agisse du château. En arrivant en hauteur, on commence à être exposés aux rafales de vent froid. On traverse la route des touristes (déserte) et on monte maintenant par un escalier. Quel dommage d'y passer en pleine nuit...! Et puis le chemin redescend, tout aussi raide : mais où est donc ce p... de château ?!
Le château de Peyrepertuse, de jour, c'est ça (photo GRC)
Chateau Peyrepertuse, vendredi 16/10, 05:29:37On y arrive finalement enfin à 5h30 du matin. Hélène après une courte sieste s'attendait à ce que j'arrive encore en avance, et commençait à s'inquiéter puisque là au contraire je commence à être bien en retard. Je m'assied sur une chaise au milieu des bénévoles, il y a apparemment une salle de repos mais je n'ai pas envie de me mettre au chaud au risque d'avoir du mal à ressortir dans le froid. Je mange donc ma soupe dehors, et on m'annonce que la 2e fille a abandonné, j'espère que ce n'est pas Murielle (qu'on n'a jamais réussi à rattraper dans cette montée), mais je ne rentre pas voir qui c'est. Les bénévoles m'annoncent aussi 11km de descente vers le ravito suivant, cool. Je ne me rappelle absolument plus du profil maintenant alors je les crois : mauvaise idée.

Je repars sur la route, qui effectivement descend, et pas qu'un peu. Je me lâche un peu, pente parfaite, aucun risque de trébucher, j'ai aussi sorti la musique, tout va bien. Hélène me double en voiture quelques minutes plus tard, je lui donne en rigolant rendez-vous dans 1h, 1h15 en bas. Si ça descend comme ça jusqu'au bout, c'est tout à fait faisable. Mais évidemment on ne tarde pas à bifurquer sur un petit sentier. Lequel ne tarde pas à remonter. C'est en fait une section très vallonnée qui m'attend dans ce petit matin frais. La bonne nouvelle, c'est que je n'ai pas du tout sommeil, pas le moindre signe d'endormissement, au contraire. Je profite de me retrouver seule pour chanter. Je débouche comme ça sur la route, dans les premières lueurs du petit jour, en mode seule au mode. Dans mon iPod, Goldman chante "puisque tu pars", et je l'accompagne à tue tête sur le refrain, quand je tombe sur un être humain planté là au milieu de nulle part, quelle idée, on peut jamais chanter tranquille ! Ah, en fait c'est Hélène, venue à ma rencontre sur la route.

Cubières sur Cinoble Entrée 16/10 entrée 07:33, sortie 7:50
Elle m'accompagne jusqu'au ravito un peu plus loin, une tente où passe un vieil album de Renaud, les bénévoles reprennent le refrain (les charognards, puis Germaine) et je chante en mangeant ma soupe de ramens, elle fait du bien celle-là ! Puis je demande à Hélène des news de la fille devant moi: "elle est juste derrière". Ah, Murielle est là, ce n'est donc pas elle qui a abandonné là-haut, ouf. Elle me propose de repartir ensemble, OK. Elle part finalement juste devant pendant que je prends des provisions pour la longue section qui nous attend (montée et descente du Bugarach, j'avais prévu d'y passer bien 5h). Je la rejoins vite et l'attend un peu sur le début assez plat en bord de torrent.

Dans les pâturages du Bugarach, elle monte bien mieux que moi, Bernard la suit, je m'accroche tant que je peux. Ce début m'est familier, il me rappelle une rando en famille sur le tour du Bugarach, par un jour d'été sous un grand soleil. Mais aujourd'hui il fait un temps très couvert et venteux, on se réchauffe en montant mais le vent nous congèle à chaque rafale, et je perds du temps à enlever et remettre ma veste, ne sachant plus très bien comment m'habiller. Les deux autres avancent mieux et ne m'attendent pas, impossible de les suivre, je me retrouve donc toute seule pour affronter le sommet, personne en vue derrière moi non plus pour me tenir compagnie. Et en plus le balisage qui était parfait jusqu'à présent commence à sérieusement manquer. On dirait qu'on est dans la section qui a été "débalisée 3 fois" par des aigris, et finalement de guerre lasse re-balisée à la peinture, et même là ils sont allés l'effacer. Effectivement il y a quelques flèches de peinture, et quelques trop rares petits fanions, pour nous orienter dans le pierrier alors qu'on monte droit dans la pente après avoir quitté le GR.
Le Bugarach quand il fait beau

Après quelques passages bien raides, difficiles à négocier avec les bâtons à la main, je débouche sur le single sur les crêtes, très exposé au vent glacial. La question ne se pose à présent plus, j'ai enfilé tout ce que j'avais de chaud, veste, bonnet, gants, et mon buff me sert de cache-nez. J'arrive devant une fenêtre ronde dans la roche qui barre le sentier, un fanion planté dedans semblant m'inviter à passer à travers. Plus très lucide sans doute, je commence à escalader pour atteindre la fenêtre, mais le passage n'est pas évident. Je m'interroge sur la meilleure voie, m'imaginant déjà devoir attendre le coureur suivant pour m'aider, quand heureusement j'entends des voix de l'autre côté du rocher, mais on ne peut pas se voir. Je retire mes bâtons pour les passer à travers la fenêtre, à la fois pour me libérer et attirer l'attention des randonneurs, et je les entends alors "non, pas par là ! fais le tour !". Ils attrapent mes bâtons pendant que je redescends et contourne la fenêtre : effectivement le "sentier" passait autour. Heureusement qu'ils étaient là ! On enlève le fanion de la fenêtre pour le positionner mieux et éviter la même mésaventure aux suivants qui n'auront peut-être pas la chance de croiser quelqu'un.
La fenêtre dans la roche que j'ai voulu traverser
Je continue mais avec un arrière-goût amer : il me semble assez irresponsable de n'avoir aucun bénévole ou secouriste positionné sur une section aussi compliquée où des coureurs fatigués vont passer de nuit ou dans le brouillard, complètement seuls. Si l'un se met dans le ravin, il n'y aura personne pour le secourir avant un bon moment. La première fille racontera d'ailleurs sur le podium comment elle s'est perdue (passée de nuit quelques heures avant moi), s'est retrouvée en bord de ravin et a manqué se tuer, avant de redescendre au ravito suivant tellement choquée qu'elle aurait abandonné sans les bénévoles qui l'y ont remotivée. Bernard me dira aussi plus tard qu'ils s'étaient inquiétés de me perdre dans cette ascension.

Enfin, je continue à ruminer ces idées noires, d'autant que le vent toujours plus violent semble maintenant vouloir me balancer dans le vide, soufflant mes bâtons ou mes jambes, dérobant mes appuis déjà pas bien assurés en ce petit matin après une nuit entière passée à crapahuter. Cette fois, j'en veux même à l'organisation de simplement nous avoir fait passer par ce sommet, alors qu'il vaut largement le détour ! :-) En plus la montée semble s'éterniser, on arrive à un premier col, mais il faut encore monter un peu vers la crête finale. Quant à la vue, dommage, mais ce n'est pas aujourd'hui qu'on en profitera. De toutes façons mon état mental du moment n'était pas vraiment compatible avec l'admiration du paysage.
Le sommet du Bugarach, sommet des Corbières (1230m)

La descente ne se passe pas mieux, sentier très raide et glissant par endroits. Toujours pas plus lucide, je vise une balise en contrebas et tente de descendre droit dans un talus très raide, glissade, et je comprends trop tard qu'en fait il fallait prendre le lacet... je galère pour remonter sur le sentier, ça s'effrite sous mes pieds, je pourrais faire du toboggan jusqu'en bas. En plus je me suis rouvert la main, mon gant est de nouveau rougi de sang, j'ai mal et envie de pleurer. Pas au top la fille. Pourquoi je suis là à me geler les miches déjà ? Je continue tant bien que mal quand je croise un trailer qui monte, et je lui demande si on a bientôt des "sentiers fréquentables". Il me répond d'un air désolé qu'il va falloir arriver "en bas", ce qui ne m'avance pas beaucoup en fait, mais dit comme ça ça a l'air loin.
Bon, de toutes façons une seule chose à faire : descendre.

En fait le sentier s'améliore peu à peu, et plus bas je croise même des randonneurs ! Beaucoup plus encourageants, ils m'annoncent le ravito dans 20 mn. Ah bon ? d'après le profil sur mon dossard je me voyais devoir encore faire 2 belles bosses, certes plus petites que le Bugarach, mais dans mon état ça ferait quand même plus de 20mn. Du coup je me mets à espérer que j'ai passé une bosse sans m'en rendre compte, ou qu'ils ont raccourci cette section pour compenser les km en trop qu'on a déjà faits, ou qu'ils ont rajouté un ravito parce que cette section était décidément trop longue (25km avec la plus grosse bosse à ce stade de la course, c'est 6h tous seuls...), ou je sais pas. Mais au final j'arrive au col de Linas annoncé, mais qui n'est en fait rien de plus qu'un parking au bord de la route où débouche le sentier. D'autres coureurs seront d'ailleurs déçus, comme quoi il ne faut jamais se fier aux indications des randonneurs.

Mais pour moi, heureusement Hélène s'y est garée avec un ravito sauvage improvisé à base de jus de mangue et de barres céréales qui me sauve. Vu mon état, j'avais vraiment besoin de voir du monde ici, et aussi de manger enfin un truc : les doigts bien trop gelés là-haut pour ouvrir un quelconque emballage, j'ai rien avalé depuis mes ramens à Cubière et mon bidon de boisson énergétique sur la montée. Je m'assied 2mn dans la voiture pour me refaire une santé, un coureur passe pendant ce temps, puis je repars derrière lui en mangeant une deuxième barre. Il nous reste encore deux bosses jusqu'au ravito officiel. On est maintenant sur la piste vers le village de Bugarach, je reconnais un peu pour avoir déjà randonné dans le coin. Je re-croise le traileur de tout à l'heure, qui redescend déjà et me demande si les sentiers sont "plus fréquentables" maintenant, oui oui, par contre je marchais, un peu honte de ne pas lui montrer mieux. Un peu plus loin je retrouve le gars aux cheveux longs qui m'avait passée au col, il est en panique à cause des flèches roses à l'envers. Il me demande si je suis sûre du chemin, je lui répond sans douter une seconde "c'est pas pour nous ça", et continue avec une assurance dont je ne sais pas d'où elle vient, le laissant au téléphone avec le PC course qui lui conseille de faire demi-tour.

Je ne vais pas bien vite, un peu secouée par la section précédente, quand je reçois un SMS de Jean-Marc qui dit m'attendre dans la descente vers Sougraignes. Je cours à nouveau un peu dans cette descente, mais de le voir me requinque aussi pas mal. J'essaye de suivre le rythme qu'il impose devant et on finit ensemble la descente, un peu plus vite puis de plus en plus vite :-) Tout est dans la tête.
En arrivant à Sougraignes avec Jean-Marc


Sougraignes, vendredi 16/10 13:20
Au ravito, je demande de la soupe de pâtes, on me dit qu'il n'y en a pas. Par contre ils ont de la soupe, et ils ont des pâtes... Je réussis donc à obtenir un bol de soupe "avec des pâtes dedans", trop bon en plus, une bonne soupe de légumes bien épaisse, et des vraies pâtes, miam ! Je mange ça tranquillement sur ma chaise quand je vois arriver la 4e fille, arg, je passe en mode compét' slash panique, je suis pressée de repartir tout de suite. Mais j'ai eu la bonne idée de retirer mon collant (c'est qu'il commence à faire chaud au soleil) et la femme pompier veut absolument me désinfecter le genou (je savais que j'aurais pas dû me mettre en short...), sans compter mes griffures de ronces, etc, j'ai pas envie, ça sert à rien...! J'essaye de me barrer en douce mais la bénévole au pointage blague qu'elle ne me repointe pas, je crois qu'elle veut que je me fasse soigner avant de repartir, mais elle finit par me dire qu'en fait pas besoin de pointer à la sortie ici. Sauf qu'entre temps ma secouriste est revenue avec désinfectant et même un pansement...! :-o (que je perdrai en route sans m'en rendre compte, avec la transpiration il s'est bien sûr décollé, je lui avais dit...) Je prends mon mal en patience 5mn avant de pouvoir enfin repartir, en laissant instruction à Hélène de me tenir au courant quand la 4e quitte le ravito.

Hélène m'a aussi annoncé le temps qu'ont mis les précédents pour courir cette section, et je me mets au défi de faire mieux que les 1h45 du 8e :-) Et comme ça de rattraper un peu des 30 ou 35mn que j'ai perdue sur Muriel dans la section Bugarach.

Je monte toute seule sur un chemin très (très) peu balisé, je compte parfois 3-400m sans balisage,  et en plus les balises (des touts petits fanions) sont parfois mal orientés et très peu visibles (en fait on les voit mieux la nuit quand ils brillent dans le faisceau de la frontale). Je veux absolument rattraper du monde et je ne prends pas le temps de m'inquiéter du balisage, ça ne peut être que tout droit sur la large piste. Je monte vraiment à un bon rythme, en marchant vite, sur du peu pentu, puis descente. Je ne vois personne personne, alors je reste super concentrée pour ne pas me perdre, ça serait vraiment dommage.

On retourne vers le Château d'Arques, on finit par une large piste où je cours cours cours, j'ai hâte d'y être et d'y voir peut-être papa et Thérèse qui étaient dans le coin. Je leur annonce mon arrivée pour "avant 16h" (réussi pour 15h30++). Notre large piste longe une falaise à droite et un ravin à gauche, où j'illusionne le château ?? ça devait être un pilier rocheux, un moment je le voyais, tout près, le moment suivant plus rien, j'ai pas compris... Puis je suis rejointe par Jean-Marc et Malika qui courent avec moi, on tient un bon rythme, mais le château est encore bien loin... Comme d'habitude la section fait quelques kilomètres de trop, je ne compte plus... Puis c'est finalement Hélène qui arrive à notre rencontre sur le chemin juste sous le château, quand je craque et me remets à marcher. C'est que j'ai quand même bien couru sur toute cette section ! J'arrive au château vers 15h30, et j'ai repris 5 ou 10mn à Murielle sur cette section, elle a bien envoyé aussi on dirait !


Château d'Arques retour - vendredi 16/10 entrée 15:26:21, sortie 15:43
Je me pose dans l'herbe avec les autres pour manger des pâtes, et je retrouve aussi Bernard que j'avais perdu avec Muriel depuis le Bugarach, elle l'a semé. Je rechange de chaussures (retour aux Asics plus souples, ouf, je commençais à avoir mal aux pieds) et de chaussettes sur une bonne couche de Nok. Et c'est là que je vois arriver papa et Thérèse, super ! ça me fait bien plaisir qu'ils soient passés ! On discute un peu pendant que je finis de manger, puis je ne traîne pas. Je vais repointer et on repart tous ensemble, papa fait un bout de chemin avec nous, Jean-Marc et Malika décident aussi de monter un peu plus haut avec nous.



On a encore un peu de temps avant la nuit, et c'est toujours à peu près jouable d'arriver pour minuit-1h et avoir papa à l'arrivée, ça me ferait bien plaisir, j'arrête pas d'en parler à Bernard qui a l'air moins optimiste que moi. Même Murielle tout à l'heure a bien dit qu'elle n'envisageait pas d'arriver "avant samedi" donc avant minuit. Et elle est toujours devant nous, mais j'espère bien finir par la rattraper. On avance bien, sur une large piste en faux plat montant, on marche, on trottine de temps en temps, quand d'un coup on arrive à un croisement avec du balisage tout droit ET du balisage qui descend à droite... What the ?? En plus 2 coureurs arrivent face à nous, ils sont sur le 90km. Ils s'arrêtent un peu pour essayer de nous aiguiller, mais n'en savent pas plus. J'appelle le PC course (numéro sur le dossard, malin), qui me disent qu'ils me rappelleront. Finalement en attendant toujours leur appel, on prend la décision de faire demi-tour, ils finissent par me rappeler pendant qu'on court en sens inverse, pour ne rien m'apprendre de plus, le gars n'a pas l'air de comprendre ce que je lui dis, et moi je suis à deux doigts de m'énerver, alors que c'est surtout à moi-même que j'en veux... Juste quand je jouais la compétition, il fallait que je me perde... On trouve finalement enfin la bifurcation qu'on avait ratée, c'est vrai qu'en faisant un peu plus gaffe on aurait dû voir la balise sur le petit sentier à gauche, mais une flèche ou une croix de peinture au sol aurait pas été de trop, à un moment auquel on regarde plus nos pieds que le paysage, il faut bien l'avouer...

Bref, j'estime qu'on a perdu environ 2km et 25mn, et c'est à peu près à ce moment que je renonce à rattraper Murielle. Nos vitesses sont trop proches pour pouvoir rattraper 1 heure sur la fin de parcours (encore une cinquantaine de km jusqu'à Carcassonne. Et le premier qui dit "il ne te reste plus QUE un marathon", je le... @#$* ! Par contre je suis en panique au sujet de la 4e dont je ne sais pas si elle m'a rattrapée pendant ce temps.

Après ce détour, la perte de la motivation à aller chercher la 2e place, et avec les kilomètres en trop qu'on se paye déjà, j'ai le moral dans les chaussettes (le pauvre...). Je rumine les kilomètres de trop, les organisateurs qui ne savent pas mesurer un parcours, etc puis Bernard finit par me dire d'arrêter de regarder ma montre, et il a bien raison. Et ça commence à aller mieux du moment où j'oublie les kilomètres. Après tout, on sait où on va, de toutes façons on y va, alors tais-toi et avance.

La section est assez pénible avec de multiples escalades de clôtures via des échelles loin d'être petites ! Plus on avance et plus ça devient difficile de lever les jambes pour les franchir. Bernard me porte mes bâtons à chaque fois le temps que je grimpe, puis me les rend de l'autre côté. On traverse des champs et encore des champs, en discutant ou en écoutant de la musique. D'ailleurs une fois que j'ai oublié la montre, je me suis remise à chanter, et j'arrive au ravito en chantant à tue-tête "7 seconds", presque déçue de déjà retrouver du monde...

Villardebelle - 16/10 18:50:28
C'est juste un point de contrôle, il n'y a pas de pâtes. Du coup je ressors assez vite du ravito en me faisant un sandwich, et m'apprête à repartir, comptant sur Bernard pour me rattraper vite. Je dis à Hélène de dire à "mon binôme" que je repars, mais en fait il était juste là :-) Je l'attends le temps qu'il se fasse le même sandwich, le mien lui a donné envie. C'est sûr que ça fait plaisir de manger un truc salé et consistant de temps en temps. Les ravitos sont super bien fournis partout, avec toujours des soupes chaudes et plein de choix, et en plus des bénévoles au top pour nous encourager.

On repart donc ensemble, mais je prends encore un coup au moral, quand je réfléchis qu'il me reste encore un marathon à faire alors qu'à ma montre j'ai 15 ou 20km de trop... c'est long un marathon ! en temps normal c'est déjà l'affaire de 4 petites heures, alors en version trail, nocturne, et avec déjà 150 bornes dans les jambes, on est bons pour y passer la nuit. En plus je rumine que si je n'arrive pas à Carcassonne à temps, papa ne sera plus là pour m'accueillir à l'arrivée, et c'est quand même dommage... Je n'arrive pas à me détacher de ça, et je rabâche les oreilles du pauvre Bernard avec mes calculs d'heure d'arrivée possible. Lui est déjà bien conscient que c'est irréaliste d'arriver pour 1h ou même 2h du matin...

La nuit retombe déjà, les hiboux nous accompagnent à nouveau, et un croissant de lune minuscule veille sur nous, ainsi que plein d'étoiles. C'est quand même assez magnifique et je profite de la vue. Par contre la nuit apporte aussi le froid.

Greffeil - 16/10 21:21:37
Ici c'est un vrai ravito, et ils ont installé un feu de joie bienvenu pour se réchauffer, surtout pour les accompagnants qui attendent immobiles, souvent pendant des heures. Pour ma part je ne m'y arrête même pas, surtout pas, je vais direct à la table de ravito pour manger (de la soupe chaude dès que possible) et prendre des réserves à emporter, et je repars le plus vite possible. C'est déjà bien suffisant pour se refroidir, la température extérieure frôle le 0 (en tous cas subjectivement) et malgré le collant, les manches longues, le k-way, le bonnet et les gants, on se gèle (très objectivement). Après chaque ravito, je passe un moment à claquer des dents le temps de me réchauffer en bougeant.

Villefloure 17/10 00:51:57
C'est l'avant-dernier ravito, on est obligés de rentrer dans la salle bondée de monde et de se frayer un chemin pour se faire pointer, les bénévoles étant installés à une table au fond de la salle où s'entassent des coureurs frigorifiés et affamés... C'est chiant, mais tant qu'à y être rentrée, au passage je demande un efferalgan, pour faire passer la douleur au psoas (et à la main écorchée), l'infirmière/secouriste met une plombe à en trouver et j'ai déjà froid, du coup je repars vite avec le verre à la main, Hélène m'accompagne le temps que le truc effervesce dans un fond de boisson énergétique puis récupère le gobelet.

Il n'y a plus grand monde sur les chemins. On n'était déjà pas nombreux au départ, mais maintenant le peloton est carrément étiré, il y en a déjà quelques-uns qui ont terminé ou abandonné, et les autres sont dispersés en petits groupes. On est bien contents de se tenir compagnie avec Bernard, en discutant de plein de trucs, ou même sans rien dire, c'est rassurant de ne pas être tout seul dans la nuit, d'autant que le balisage commence à laisser sérieusement à désirer par endroits, et avec la fatigue monte aussi la parano de se perdre.

Montjausse-Palaja 17/10 02:42:52
Voilà enfin le dernier ravito, celui qui fait du bien au moral ! Je passe à travers sans même m'arrêter, désolée pour mon team de soutien qui m'y attendait, mais là j'en ai marre, je n'ai qu'une envie c'est d'en terminer, pas une minute à perdre.

En plus la fatigue commence à sérieusement monter. Je n'ai pas les yeux qui se ferment tous seuls, je ne m'endors pas en marchant, rien de tout ça, je tiens quand même remarquablement éveillée pour une fin de 2e nuit blanche. Par contre ma lucidité a pris un sacré coup, et il ne faudrait pas me demander de faire des maths ou de résoudre un quelconque problème de logique. Je sens que mes pensées se perdent dans des méandres brumeux de mon cerveau. A défaut de balisage, je me crois dans une chasse au trésor où il faudrait trouver un maximum de balises, mais je ne m'inquiète même plus de ne pas en voir, j'ai l'impression de savoir où je vais, les balises ne sont que des options, des bonus, si j'en trouve je gagne des points, si je n'en trouve pas ce n'est pas grave. Je me mélange complètement, j'ai les neurones embrouillés, heureusement que je ne suis pas toute seule, mais on ne parle plus guère, je crois que de toutes façons j'aurais du mal à tenir une conversation cohérente. Je n'arrive déjà même pas à comprendre mes propres pensées.

Avec tout ça, on finit par arriver à proximité de Carcassonne, et je me mets à guetter la cité, qui devrait être illuminée, mais impossible de la voir. Puis enfin, j'en ai un aperçu rapide, avant qu'on repasse derrière une haie qui nous bouche la vue (et nous abrite du vent). Pas de grand frisson, on est encore loin, mais un petit moment d'euphorie, je lance la playlist Raphaël sur mon iPod, je me vois déjà à l'arrivée. Puis je réalise qu'on ne se rapproche pas beaucoup de la cité. Puis qu'on s'en éloigne.... On la voit très bien maintenant, mais on part à l'opposé ! Pfff, faut que j'arrête de réfléchir et que j'avance. On est quelques-uns maintenant, certains se mettent à courir, appelés par l'objectif qui se rapproche. Je les suivrais bien, mais je crois que Bernard préfère marcher, ou bien c'est moi, ou les 2... de toutes façons on n'est plus à quelques minutes près. C'est un peu frustrant comme fin de course, se traîner comme des escargots vers un objectif qui n'en finit pas de ne pas s'approcher.

En plus on sait comment ça se termine : il faut encore faire tout le tour de la cité par les douves. Le tour d'honneur dont je me faisais une joie, et qui a dû être magnifique pour les finishers de jour, au milieu des acclamations de la foule des touristes (soyons optimistes ! ^^) se transforme en lent calvaire. Bon, j'exagère un peu, on est encore en bon état, je pourrais même courir, mais à quoi ça servirait. Donc j'attends Bernard, on admire les murailles illuminées vieilles de plusieurs siècles qui nous surplombent, et on avance. On n'a jamais été aussi proches, pas vrai ? Enfin sauf au départ :-)

Et puis enfin, voilà le pont-levis, on ressort de la cité en direction de la petite place et de l'arche d'arrivée. Je l'entraîne dans un "sprint" final, j'entends les encouragements de mon équipe venue m'accueillir : Hélène est là avec Malika et Jean-Marc qui sont restés toute la nuit. Merci !

Le sprint final filmé par Malika
On a droit à une médaille et une rose, et Malika me laisse aussi un plaid polaire bien utile : je suis littéralement frigorifiée ! Je l'enlève quand même le temps de la photo finish :-)

Deux finishers contents à l'arrivée



Et voilà, une bonne chose de faite ! Arrivée à 5h du matin (ça devient une habitude ?) soit 38h de course, un peu plus que prévu... Mais à ma montre j'ai quand même 192km, le plus loin que j'aie jamais couru. Record à battre sur mon prochain 24 heures ? ;-)

Le lendemain c'est podiums (3e femme) et repos ! Murielle m'a quand même mis 2h au final, et la 4e n'était plus qu'à une petite heure derrière moi.

Quand la 1e femme nous explique comment elle a failli mourir dans le Bugarach...
Les résultats complets ici, l'article sur le blog du TTT , et le tableau de passages (dossard 48) ici.
Au final une course sympathique, sur laquelle j'aurais pu mettre moins de temps, mais que j'ai pris plaisir à partager en bonne compagnie ! Et puis l'avantage de courir le jeudi, c'est qu'il me restait tout le week-end pour profiter de ma famille à Carcassonne :-D

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