lundi 11 avril 2016

6h de Challes les Eaux

Cette semaine m'attend mon premier dossard qui servira aussi de test pour les 24h de Brive.
Du coup la semaine est relativement cool (au départ, ça se gâte sur la fin ^^) avec 2 jours de repos. Lundi footing, mardi repos, mercredi 18x50"-40" (décidément c'est de plus en plus long ces séances, déjà 16 répétitions c'est long, alors 18, et en une seule série en plus...) en essayant de trouver un abri dans le parc de l'arboretum (au final des chronos encore très moyens). Jeudi footing un peu soutenu avec de bonnes sensations, et vendredi encore repos. 

Samedi départ dès le matin pour marcher jusqu'à la gare (attendre un tram C le week-end, ça sert à rien, ça va plus vite à pieds), attraper mon train vers Chambéry, y arriver en pleines manifs contre la loi travail, traverser la foule pour rejoindre l'arrêt de bus, et finalement arriver sur le plan d'eau avec 2h à tuer avant la course (ah le stress d'être en retard... ^^) et un bon bouquin pour les occuper. Une fois mon dossard récupéré, comme il ne fait pas chaud je trouve refuge dans les "vestiaires" (une salle de cantine / arrière-cuisine du gymnase) où d'autres coureurs me rejoignent peu à peu.
12h30, il est temps de me mettre en tenue, j'hésitais encore pour le short mais là non, pas possible, ce sera corsaire, et le kway Ut4M pour couper le vent persistant. Je dépose mon sac sous ma table de ravito personnel et me dirige vers la ligne de départ avec la petite cinquantaine de coureurs (une trentaine de solos et quelques équipes).

Le parcours démarre autour de terrains de baskets et une piste d'athlé en bitume qui fait fortement penser à l'anneau de vitesse de Grenoble.

Certains s'échauffent ou reconnaissent le circuit, pour ma part la cinquantaine de tours que j'en ferai dans l'aprem me suffiront largement.

Et c'est parti. Tout de suite je vois qu'on n'est pas partis pour 24h : ça part vite vite vite, et j'ai tôt fait de me retrouver toute seule derrière... Je dois me retenir pour rester dans mon allure 24h et ne pas suivre le rythme du peloton. Bon, de toutes façons l'avantage d'un circuit, c'est qu'ils n'iront pas loin, je ne tarderai pas à les revoir :-) en fait je ne croyais pas si bien dire, on n'a même pas fait la moitié du tour que je rattrape déjà 2 coureuses, un peu trop essoufflées pour un début de 6h. Au tour suivant j'en rattrape une autre avec qui on discute un moment avant que je la laisse au ravito. Pour ma part, je m'y arrêterai très peu. Déjà, contrairement aux autres je suis venue sans assistance, et sans ravito perso. Je tourne avec ce qu'on trouve au ravito de l'orga (c-à-d quelques morceaux de banane et de l'eau gazeuse à gogo). On me propose du chocolat mais berk, en courant ça me donne envie de vomir...

La météo n'est pas top, il fait gris et froid, je n'arrive pas à quitter mon kway, surtout une fois que j'ai commencé à transpirer en dessous. Le terrain n'est pas propice à une perf facile : le bitume au début ça va, puis on passe à un chemin gravillonné entre les terrains de tennis et le club house (il y avait un tournoi d'enfants dans l'aprem qui a amené de l'animation), puis le long d'un terrain de jeux avant de tourner à droite sur du stabilisé le long du plan d'eau. Là on passe sur des pavés le long du bloc des toilettes, avant une bosse herbeuse dégommée par les taupes. On émerge alors à nouveau sur le chemin en stabilisé le long du plan d'eau, qui descend au plus près de l'eau sur de la terre humide. Virage à gauche pour revenir sur l'autre berge, en sous-bois le long d'un ruisseau qui nous sépare de la route, avec évitement de racines (peinturlurées en vert fluo) en bonus. On voit alors les coureurs qui commencent le tour suivant à contre sens juste au dessus de nous. Une 2e bosse herbeuse au bout de la ligne droite et on émerge sur la piste bitumée, un quart de tour dessus et retour aux tentes du ravito. Des planeurs nous survolent régulièrement pour aller atterrir à l'aérodrome tout proche.

Côté sensations, un bon passage à vide dès les 2h de course. Surtout quand Arnaud (qui prépare aussi Brive) me fait remarquer que la musique est maintenant interdite. Tu parles d'une règle à la con... Je croyais que le dopage c'était les trucs dangereux pour la santé, faudra qu'on m'explique. Si la musique améliore les perfs (et adoucit les moeurs) qu'est-ce qui empêche tout le monde d'en écouter ? Ils devraient aussi interdire aux gens de courir, paraît que ça fait sécréter des endorphines, je suis sûre que c'est dopant comme truc... Rien que d'imaginer être privée de mes petits moments de pur bonheur de courir en chantant, ou chanter en courant, pas une note de musique sur 24h, ça me déprime... Etonnant que le lobby des iPods miniature et des écouteurs sport n'ait pas encore réagi. Sur ces pensées déprimantes, alors que je marche quelques pas pour sortir du ravito, je rencontre Raoul, un autre coureur qui a aussi un passage à vide après être parti trop vite. Il vise 60km et il lui en reste environ autant à faire qu'à moi pour les atteindre, on tourne donc ensemble quelques tours.

Outre Arnaud, je retrouve aussi Laurent qui fait quelques tours avec une copine à lui qui gagnera chez les femmes avec pas mal d'avance, et Christine qui court en équipe avec son futur. Mais on est peu nombreux (il y a presque plus de familles en balade que de coureurs par moment) et ça ne discute pas beaucoup, surtout que la plupart sont là pour faire une perf sur 6h et n'ont pas de temps à perdre. D'autres sont là en découverte et commencent vite à souffrir du départ rapide. Perle de ravito "c'est long en fait 6h, j'me rendais pas compte, j'ai mal aux jambes...". De mon côté après mon passage à vide mental, je rentre dans ma bulle et les tours défilent tranquillement. Plus la fin approche et plus l'objectif devient tangible : il ne s'agit plus de courir "encore 2h" mais "encore 10 tours". A la fin des 6h, le chrono ne s'arrête pas, chacun finit son tour et revient au départ où son temps total sera pris en compte.

Un animateur commente la course en direct, raconte nos vies et nos courses, commente sur mon bandana jaune, sur mon club (le GUC dont il faisait partie avant), puis son mon T-shirt de "la course des 4 montagnes" de Grenoble, puis sur mon record de 168km sur 24h, que je finis par corriger : 184km, record à battre ^^. Quelques tours avant la fin, je l'entends de loin annoncer la classement, et mon nom apparaît en 3e position, à ma grande surprise. Plus tard, alors que la 2e arrive au ravito juste derrière moi, il lui dit que "la 3e" a un tour de retard. C'est tout ? Cela dit il reste trop peu de temps pour le lui reprendre, et je ne suis pas du tout d'humeur compétitrice aujourd'hui. Un peu plus tard il m'annonce directement que je suis 3e quand je passe devant lui, mais ça ne me fait pas accélérer pour autant. La fin est plutôt agréable, le soleil finit par pointer le bout de son nez et la lumière du soir se reflète joliment dans le plan d'eau. J'accélère pour finir, histoire de travailler mon sprint final :-)

Au final, 56km et 3e femme, un podium en bonus :-)

Pour finir la journée, trop de monde pour 3 douches (le camping a fermé les douches femmes avant notre arrivée) et pas assez de temps, je me contente de me débarbouiller avant de me changer. Le dernier bus pour la gare partant à 19h45, et le podium mettant un peu de temps à se mettre en place (photo de groupe et blabla officielle oblige), je trouve une bénévole pour me conduire à la gare, ce qui me permet de recevoir mon prix avant de partir (par contre je rate l'apéro). Et en plus, mon train arrive en retard.

Le lendemain, footing avec des jambes en bois au départ, mais finalement 10km qui passent pas trop mal. L'après-midi en guise de 2e footing du programme, je me contente d'une balade à la Bastille sous un soleil printanier et avec une foule des grands jours. Allez, plus qu'une grosse semaine et on commence l'affûtage final.


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