jeudi 24 juillet 2014

Birthday Trail des Passerelles du Monteynard 2014

Pour la 3e année consécutive je participe au trail des passerelles du Monteynard, et en plus cette année il tombe pile le jour de mon anniversaire, chouette cadeau :-D Manque de bol la météo n'est pas aussi sympa que l'an dernier et sa canicule soudaine après un printemps pourri. Au contraire c'est pluie dès le matin et orages prévus en début ou au mieux milieu d'après-midi... D'ailleurs un nombre impressionnant de coureurs ne prendront même pas le départ, sans doute rebutés par l'idée de courir sous la pluie. Tant pis pour eux ! :-)

On décolle de Grenoble à 5h du matin, avec Mika arrivé fatigué de Paris la veille, et Nicolas qui a réalisé jeudi soir qu'il était effectivement inscrit sur le 33km et qu'il n'avait pas couru depuis 3 ou 4 mois, persuadé qu'il n'était pas inscrit... ça promet ! Pour ma part je me suis abstenue de courir 40 bornes la veille, cette fois, et j'ai donc plutôt la pêche :-) Sur place à Treffort on trouve le parking dans l'herbe à perpet' du départ, mais cette année il y a 2 camionnettes qui font la navette vers le retrait des dossards, super ! On récupère un dossard (numéro 154 pour moi, 20*7+14, la date du jour :-) ou 22*7, un multiple de mon chiffre porte-bonheur. Moi superstitieuse ? nooon :p . Mika a le 187), une mini lampe de mineur, pas de T-shirt, et les épingles non fournies sont vendues 1€ au profit de l'IME. Puis direction l'embarcadère de la Mira où tout le monde se met soudainement à l'abri quand il se met à pleuvoir, le tonnerre gronde déjà au loin...


6h15 on embarque, il ne pleut plus et il fait déjà très bon. Débarquement en face à Mayres-Savel où on croise quelques TTT.

Briefing sans sono, on nous annonce le parcours de repli : on coupe le sommet du Sénépy, on ne va que jusqu'au col et on bascule de suite, pour 1) éviter les crêtes en plein orage, et 2) gagner du temps afin de traverser les passerelles avant que l'orage pète, car dans ce cas elles sont interdites d'accès. Le nouveau parcours fera donc 48km. Mes objectifs du jour : fêter mon anniversaire dignement en courant, en plus par hasard je suis pas loin du mile par année de vie ^^ ; prendre du bon temps entre amis ; et point de vue sportif : finir avant l'orage, annoncé pour 14h ; et essayer de rattraper Nicolas juste avant la ligne d'arrivée. Sachant qu'il part pour 33km, 1h30 après nous.

Le départ se fait finalement au sec, par la petite boucle d'étalement du peloton dans le camping. Je pars relativement vite et perds Mika dès le départ, à ma grande surprise car le parcours est de suite cassant, des bosses, de l'herbe, ça part vite, et d'habitude c'est plutôt lui qui part comme une balle et moi qui ai du mal à suivre. Bon, tant pis, de toutes façons on n'avait pas prévu de courir ensemble cette fois. J'essaye donc de suivre le rythme des coureurs autour de moi, et j'ai l'impression de ne jamais reprendre mon souffle. Ce serait un 10km pas de problème, mais je me demande déjà comment tenir 50 bornes à ce rythme. Ce n'est qu'au bout de 20mn que je pense à boire, et encore, il faut que j'y pense plusieurs fois avant que l'idée passe de mon cerveau à mes muscles à mon camelback et que de l'eau arrive effectivement dans ma bouche. Concentrée ! J'essaye de ne pas trop me faire doubler dans les bosses, et à redoubler au moins les mêmes dans les descentes qui suivent. Par la suite j'essaye de croquer régulièrement dans une barre de pâte de fruit qui tiendra jusqu'au ravito, histoire de ne pas voir des étoiles trop vite.

Puis très vite le parcours commence à monter plus qu'il ne descend, puis je dois m'arrêter pour refaire mes lacets, et tout s'enchaîne. En plus je suis les balises alors que tout le monde file tout droit et en fait ça me fait descendre quelques mètres dans un champ juste pour remonter ensuite derrière les autres, super... pas compris l'intérêt. Du coup je me suis fait doubler par un tas de monde, heureusement dans la descente sur bitume qui suit je m'envole et en re-double pas mal. Non sans penser à regarder le paysage, le Mont Aiguille surgi de nulle part dépasse des crêtes, majestueux, reconnaissable entre 1000. Le ciel est gris et très bas, mais sous le plafond on a juste une bande lumineuse qui nous laisse apercevoir toutes les crêtes du Vercors, l'Obiou, etc. Mayou saurait mieux que moi nommer tous les sommets du coin !
Après un départ relativement sec, la pluie est très vite de la partie, mais pour l'instant ce n'est qu'une bruine rafraîchissante (déjà trop chaud), pas gênante du tout. Plus gênant, on enchaîne beaucoup de bitume pour l'instant, mais au moins même mouillé pas de gadoue ;-) Après une dizaine de kilomètres comme ça, on arrive au chemin de fer de la Mûre. J'en gardais un souvenir mitigé de l'an dernier, les pas irréguliers sur les rails pourtant secs, alors cette année je redoutais un peu les rails mouillés et glissants, mais en fait ça passe tout seul, j'ai le bon rythme, je double même une fille avec qui je joue pas mal au yoyo depuis le début. En plus la section est très courte, et ça vaut carrément le coup ! Après une première volée de rails, on grimpe un petit raidillon pour passer à l'étage supérieur, course dans le bas côté le long des rails, sur le pont, avec vue sur le 2e pont en contrebas, et sur toute la vallée, splendide !

L'attraction suivante, la galerie de mine. Le parcours fait un détour jusqu'à la Motte d'Aveillan juste pour nous faire courir dans une vraie galerie de mine qui appartient maintenant au musée Mine-Image. En arrivant au musée, on longe le ravito mais il est de l'autre côté de barrières, il faut d'abord passer dans la mine, un signaleur à l'entrée me dit de faire attention car il y peu de lumière et c'est bas de plafond. Je me retrouve toute seule dans le tunnel, on n'y voit effectivement pas grand chose, seules les lumières murales à hauteur de genou percent la pénombre et permettent de voir où on met les pieds, et donnent une ambiance sympa. La température est aussi beaucoup plus agréable, il y fait 13°C toute l'année, c'est rafraîchissant. D'un coup je me fais flasher par un photographe tapi dans la pénombre, je ne l'avais même pas vu ! Je ressors du musée au niveau du ravito du KM13, et j'entend le signaleur répéter encore et encore les mêmes mots à ceux qui rentrent après moi. Je ne fais qu'un court arrêt, il n'y a que de l'eau ici, ça tombe bien j'ai très soif depuis le début. Et on repart déjà dans l'autre sens sur du bitume, encore. J'ai trop bu d'un coup, ça ballotte dans mon estomac...

Je croise Marianne qui m'encourage à l'entrée d'un chemin qui monte, peut-être par ici, peut-être ailleurs, je me rappelle plus du tout où :) On prend la direction de la Motte Saint Martin pour le premier ravito solide. On entre sur un petit sentier dans l'herbe où je croise des cavaliers, ils serrent à droite mais le dernier cheval n'est pas monté, il ne porte que du matos, et me bouscule au passage, par surprise avec ma visière dans les yeux je ne l'ai même pas vu venir, je ne fais pas le poids, aïe. Puis on attaque une jolie descente à travers bois, qui me rappelle des souvenirs :) je pense que je la prends moins vite que l'an dernier, toute seule je n'ai pas la motivation supplémentaire de doubler du monde. Un panneau de rando indique 4,7 km pour la MSM. Je passe vite le ravito, 2 quartiers d'orange, 2 ou 3 verres d'eau, et j'emporte des abricots secs pour la route.

Je repars en même temps qu'une équipe de 3 gars en bleu venus de "Royans en Charente Maritime à côté de La Rochelle". On attaque la section modifiée à cause des orages, et ils plaisantent "le changement, c'est maintenant !". On monte à la même vitesse, sur bitume puis en sous bois, quand d'un coup l'averse explose vraiment. Comme on est abrités sous les arbres et que je suis optimiste envers et contre tout, je me dis que ça va passer et je continue, doublant allègrement les coureurs qui s'arrêtent tous pour passer leur veste. Résultat quand je sors du couvert des arbres je me fais tremper en quelques secondes (la météo faisait référence à un "risque d'arrosage conséquent", je confirme...) et m'arrête contrainte et forcée pour sortir mon k-way. Casquette et capuche sur la tête ne sont pas de trop pour essayer de garder les yeux au sec. Puis je reprend ma grimpette, les autres ne m'ont pas rattrapée... est-ce qu'ils attendent sous les arbres que ça passe ?

Il pleut des cordes pendant 15-20mn puis ça se calme, je suis toute seule sur un petit single à découvert à flanc de pente, et je me rend compte que je m'endors un peu dans un faux rythme, la pluie m'empêchant de courir autant que je le voudrais. Du coup je sors l'ipod que je gardais en réserve pour la montée du Sénépy, et lance la musique pour me remotiver un peu. Le peloton est maintenant carrément bien étalé, et je n'ai pas souvent de lièvre en vue. En plus j'attend qu'on attaque enfin la montée du Sénépy mais ça ne vient pas. Au contraire on attaque même une franche descente sur de la piste, un oeil à la montre pour voir à quelle altitude on en est, même pas 600 ?! :-o mais en fait mauvais écran, ça c'était le cumul D-, ouf, en fait on est à un peu plus de 1200m d'altitude, le Sénépy culmine à 1769 mais on ne monte que jusqu'au col donc il ne reste plus grand chose à monter. Sauf qu'on descend... ou on court à plat.

Sur les innombrables faux plats montants, souvent sur bitume ou piste, j'ai du mal à me motiver à courir tout le temps, à défaut d'avoir un lièvre, du coup j'ai un rythme pas du tout régulier, à coup de quelques pas en courant, récupération en marchant, quelques pas en courant, etc ad lib... D'un coup je reconnais la petite station de ski des Signaraux d'où on avait fait la 1e reco il y a quelques semaines. On longe le bâtiment et là surprise, une table de ravito cachée tout au bout derrière le bâtiment. Il pleut de nouveau des cordes, ça ne donne pas envie de traîner, j'aurais bien fait un arrêt toilettes mais si je passe au sec ça va être dur de ressortir... Je bois 2 verres de sirop citron et échange quelques mots avec Bérengère, déjà croisée l'an dernier au TPM et à l'Obiou, qui venait de me doubler à bonne allure alors que je traînais un peu. Je repars juste devant elle en lui disant qu'elle me rattrapera tout de suite (mais en fait non je ne la reverrai plus, et elle finira un peu après moi). Je commence par marcher en croquant les 2 quartiers de pomme pris au ravito, puis recommence à courir. Voici donc enfin la montée du Senepy.

Une large piste boueuse pour commencer, sur laquelle je marche de nouveau, vive les bâtons. Puis petite descente sur un chemin dans l'herbe, peu praticable (euphémisme) tellement il est boueux, il vaut mieux courir sur l'herbe du côté pour ne pas (trop) glisser. Je suis tant bien que mal 2 gars qui patientn autant que moi, avant d'arriver enfin sur de la piste. On passe la cabane où on était passés à la reco avant d'attaquer la vraie montée. Je ne sais pas trop où est le col où on arrête de monter pour basculer de l'autre côté, pour l'instant on ne fait que monter de plus en plus haut, et le vent et la pluie se déchaînent sur nous. Les alpages sont dans le brouillard, le vent violent balaye une pluie acérée qui ressemble à de la grêle (d'ailleurs c'en était sans doute). Malgré ma casquette et ma capuche je me prends de l'eau plein la figure, je lutte pour que ma capuche gonflée de vent reste en place, mes bâtons (voire mes jambes) sont déviés par le vent. Du coup il fait assez froid, alors je continue à avancer sans réfléchir pour me réchauffer, en me disant que si jamais quelqu'un a un problème ici, il a intérêt à avoir de quoi se couvrir pour ne pas finir frigorifié. D'ailleurs Ricardo parti sans chaussettes et en mini k-way finira tellement congelé dans cette montée qu'il préférera rentrer se réchauffer. 

Je ne lève la tête que pour trouver mon chemin, en suivant un gars quelques dizaines de mètres devant moi, la peinture orange au sol effacée par la pluie, et les rubalises solidement arrimées sous des pierres, balisage impeccable merci Mayou qui est retourné rebaliser en live. Il devait nous attendre en haut du Sénépy mais on n'y monte plus finalement, et quand on bascule enfin à l'abri des éléments, je le retrouve au ravito un peu plus bas, devant la bannière du TTT ! :-D Il nous annonce le soleil sur la suite du parcours. Ouf !

Suit une longue descente sur piste facile (même que l'an dernier dans le cagnard?) où je double pourtant plein de monde, même si ralentie par petites crampes d'estomac. Et comme promis je commence à sécher, me réchauffer, et même avoir trop chaud, mais j'attend la pause au ravito pour enlever mon kway histoire de gagner du temps. Le 33km nous rejoint, ils arrivent dans l'autre sens par la piste, au moment où on la quitte pour un petit chemin qui nous ramène tout en bas jusqu'à la route et un ravito. On a fait le plus dur !

Je fais une pause un peu plus longue, le temps d'enlever mon k-way, de le ranger trempé dans mon sac, et de refaire le plein d'eau à fond. J'embarque deux morceaux de pâte d'amande pour la route, et en perd un dès la descente bitumée qui suit... Un couple part juste derrière moi et me double sur le plat en ville qui suit. On se dirige vers la 1e passerelle, sur laquelle on descend par mon super petit chemin en lacets :) j'y vais à fond avec le sourire, il fait meilleur ! Sur la passerelle par contre c'est marche obligatoire. Je la passe à midi, et j'en profite pour lire mes SMS, merci la DreamTeam pour les encouragements !

La section entre les 2 passerelles est un immense bain de gadoue, c'est la section la plus fréquentée : non seulement tous les parcours y passent (50km, 33km, 17km, rando) mais il y a aussi de nombreux touristes et randonneurs, quoique moins que d'habitude grâce au temps couvert. La bosse au milieu est une patinoire, la montée est difficile dans ces conditions, on glisse vers le bas autant qu'on monte... Dans la redescente par contre je m'éclate, pas fâchée d'avoir de bonnes semelles et une paire de jambes supplémentaire alias mes fidèles bâtons. Le plus dur est d'éviter les randonneurs en détresse, accrochés aux arbres pour ne pas glisser : c'est justement en freinant qu'on risque de se casser la gueule. Une fois les obstacles passés je lâche les chevaux, quand je tombe sur un gros groupe de randonneurs, les derniers m'annoncent aux premiers, "attention une coureuse" "et en plus elle est armée ^^", ils serrent tous à droite en m'encourageant pendant que je les double, c'est motivant ! Il m'aura fallu 45mn pour traverser entre les 2 passerelles. Descente sur la 2e passerelle par le 2e chemin en lacets que j'adore, yahoo ^^ Je profite de la marche pour envoyer un SMS à Nico "je passe la 2e passerelle", lui l'a passée à midi, il y a 45mn, ça va être chaud de le rattraper avant l'arrivée... Sur la passerelle je croise aussi Isma, ça fait plaisir de voir plein de monde du TTT ! Puis un photographe au bout de la passerelle, qui attend que j'ai fini de taper sur mon téléphone pour me prendre en photo :-) Je ferais mieux de regarder le paysage que mon écran ! Le soleil se montre un peu et la vue sur le lac est juste magnifique, à 100m de hauteur !
(C) Mika et ses google glass ;-)
Retour sur la terre ferme, où une bénévole à l'air très sérieux vérifie que personne ne court sur la passerelle. Maintenant il va falloir monter. Mais d'abord bonne surprise, un ravito juste au-dessus de la passerelle, sur le replat après une petite bosse, je n'y mange pas assez, je bois. Et un panneau annonce 10km restants, ah déjà ? cool. Mais je m'inquiète quand même pour la longue fin par les gorges que je ne connais pas, et pour la descente que je n'ai pas aimée à la reco.
On repart sur la piste, en passant devant la montée sèche de l'an dernier, sans la prendre, ouf ^^ un autre coureur s'en étonne, sans doute inquiet de se tromper de parcours. Mais on montera juste un peu plus loin par la piste qui fait le tour du raccourci. Puis le chemin s'incline et on se paye quand même quelques jolis raidillons. Du coup j'ai (très) faim, et je dois attaquer ma pâte de fruits, problème j'ai les mains moites et je galère en vain pour l'ouvrir. Une randonneuse qui faisait une pause sur le côté prend pitié de moi, me l'ouvre, et me garde même l'emballage, thanks ^^. Il faut un peu de temps pour que le sucre arrive à mes muscles, puis ça commence à aller mieux, et dans les petites montées rudes qui suivent je passe de plus en plus de coureurs des autres courses (33 et 17) et de randonneurs, en souffrance. D'un coup je me rend compte que je suis vraiment rentrée dans un super rythme, pas et bâtons synchronisés j'avance presque sans effort, pente pas trop raide c'est parfait, est-ce que c'est parce que je connais le chemin ? ou bien l'effet pâte de fruits ? en tous cas ça fait plaisir, mais ça ne peut pas durer éternellement :) heureusement on arrive vite en haut : le Pas de Berlioz. A peine pris le temps de jeter un oeil à la super vue, je veux rattraper Nico ^^

Petite redescente, puis on attaque la remontée avec encore quelques passages plus rudes vers Côte Rouge. Je commence à être bien motivée, mon second souffle, mon moteur diesel qui a enfin chauffé :) le fait qu'il y ait plus de monde sur le parcours aussi, et le plaisir de jouer à Pacman. Je double plusieurs fois un gars en rouge avec un seul bâton, il me repasse, etc, et on finit par s'encourager. Puis on arrive sur une énorme flaque d'eau boueuse, un randonneur hésitant s'écarte pour nous laisser passer, le coureur devant moi s'écarte aussi, ils semblent tous les 2 hésiter sur le meilleur chemin pour contourner. J'arrive en courant sans réfléchir, d'autant que ça me dérangerait même pas de marcher en plein dedans, je l'ai déjà fait plusieurs fois entre les 2 passerelles pour alléger les chaussures de leur coque de gadoue, donc j'arrive sans ralentir, je plante les 2 bâtons dedans, je saute de l'autre côté, et je passe tout pile sans me mouiller, je les entend rigoler derrière moi :) et j'attaque la montée qui suit surmotivée.

Je double une randonneuse en lui disant que c'est la dernière montée, elle répond qu'elle ne sait pas si elle doit me croire. La montée par ce petit chemin raide débouche sur une piste avec un ravito, un coureur du 33km demande combien il reste : pour la rando plus que 3km, ils ont une bifurcation avant, le bénévole va vérifier pour le 33km, mais j'ai la flemme d'attendre je suis pressée de continuer. Je m'engage sur le petit chemin qui continue à monter de l'autre côté de la piste, j'ai le temps de l'entendre dire qu'ils ont fait 27,3 km, bon c'est cohérent avec le panneau précédent, il en reste 6km et ça fera 50km au total. C'est reparti ! Toujours sous les arbres, il commence à faire bien bien sombre. ça monte encore pas mal, ça devient dur, je pousse fort sur les bâtons et là comme l'an dernier c'est les bras qui commencent à cramper. Puis on arrive enfin en haut, une croix marque le sommet, avec plein de monde arrêtés là, mais je n'ai qu'une envie continuer et en finir, alors je passe sans ralentir.

D'autant que de là, yahou, on descend ! La descente qui m'inquiétait, détestée à la reco, aujourd'hui je l'avale à fond la forme, je double je double je fais que ça, quand c'est possible, un peu ralentie quand même par les bouchons parfois. D'abord en lacets puis tout droit dans la forêt, sur un sentier assez facile, pas trop raide ni trop technique. Du coup je regrette un peu la super descente de l'an dernier, j'avais adoré mais apparemment j'étais la seule ^^, dommage. Mais bon, celle-ci est sympa aussi. Par contre mes cuisses commencent à donner des signes de faiblesse, contracture aux quadris dans la descente, pas habituel ça! :-) va falloir que je m'entraîne sur quelques bonnes descentes de 2000m d'un coup, genre Chamechaude-Grenoble. Faut dire aussi que j'ai rien avalé de salé depuis ce matin (en tout 2 pâtes de fruits, quelques cubes de pâte d'amande, abricots secs, quartiers d'orange et de pomme, et 2 verres de sirop de citron), juste bu de l'eau gazeuse quand il y en avait, pas suffisant pour refaire les stocks de sels minéraux. 

Autour de moi il y a peu de coureurs du 55km, beaucoup d'épaves, de coureurs en perdition, je profite de ma forme pour encourager tout le monde. On passe le single en dévers, attention à pas glisser dans le ravin, surtout vu comme c'est boueux... Vue sur le lac, et en bas on commence à entendre le micro du speaker qui accueille les arrivants, mais on n'y est pas encore. On se ré-enfonce dans la forêt avant de déboucher sur la route le temps de passer quelques maisons, et retour sur sentier. Puis on débouche pas loin du camping mais on fait le tour de l'autre côté, je m'inquiétais de ce final inconnu et plus long mais en fait ça passe très vite, on a évité la route montante finale de l'an dernier, et d'un coup on arrive déjà sur la plage, il y a du monde qui encourage, sur les dernières centaines de mètres j'ai une fille en ligne de mire mais trop tard pour la rattraper... Je me force à courir parce que c'est la fin mais ça devient dur, je crampe ou pas loin dans toutes les jambes, le sable et les galets irréguliers compliquent la foulée. On passe le long de l'arche, demi-tour entre des barrières pour revenir dans l'autre sens, je ne pense même pas à sprinter je suis morte, j'accélère juste sur les tous derniers mètres sous les encouragements, et hop, fini en 7h21 ! Dire que je pensais mettre 8h :-D 
Nico m'accueille il est finalement arrivé 16mn avant moi... dommage, j'ai failli l'avoir ! :-)

 

Directement passage au jet d'eau pour enlever la couche de gadoue sur les chaussures et les jambes, puis on traîne un peu au ravito (Nico a pas arrêté de manger ! ^^), je me fais 2-3 mini sandwichs au fromage pour reprendre du sel et des forces histoire de pas tomber dans les pommes, madeleines et eau gazeuse. On récupère nos sacs pour se changer et se couvrir un peu plus, c'est que ça se rafraîchit vite ! On traîne un peu aux podiums mais ça dure des plombes, et en plus comme l'an dernier il n'y a pas de podium seniors... (cela dit cette fois je n'y étais pas : 8e femme et 6e senior, les résultats ici). Par contre Prunelle a fait le podium, 2e femme sur le 17km, bravo ! Sae croisée à la reco TTT est 2e femme sur le 55km. Je croise aussi Vinvin et son pote Nicolas alias Nostroomo du TTT qui vient de finir le 33km.

Du coup je n'attends même pas le podium du 55, je vais plutôt voir les arrivées et attendre Mika. On commence à se geler, Nico me passe ses gants, les bénévoles commencent à ranger sans attendre... sympa... en même temps il commence à pleuvoir l'orage n'est plus très loin de péter. Mais les coureurs continuent d'arriver, dans l'indifférence... Sauf Mika qui arrivera en juste moins de 9h, sous nos applaudissements nourris qui ont du coup réveillé un peu le speaker qui l'annonce. 


Le temps qu'il passe lui aussi au jet d'eau et au ravito, 
on remonte dans la navette qui nous ramène au parking (heureusement qu'elle était là celle là parce qu'officiellement il n'y a que 1km mais en fait bien plus, et on n'avait vraiment pas envie d'y aller à pieds). Arrivée à Grenoble en début de soirée sous des trombes d'eau, il ne ferait pas bon être encore en train de courir. Mika refait la route pour Paris dans la foulée, courageux...

Quelques photos : Dauphiné Libéré et Reflets de Nature.
La trace Garmin : quasi 50km au final.

En conclusion
D'abord plutôt contente de mon temps, mais quand je demande au chrono on est déjà 9 filles arrivées (moi 8e et une autre juste derrière, et une juste devant moi aussi ^^) pas terrible. J'ai une heure de retard sur le podium fille (et plus de 2h sur le scratch, mais ça...). Réflexion faite j'aurais pu aller plus vite en continuant à forcer tout du long comme j'ai fait au début, mais je ne sais pas si j'aurais tenu 50 bornes comme ça... Et puis je n'avais pas de gros objectif sur cette course, c'était plus pour le plaisir dans un coin que j'aime bien et entre potes.

Prochaine course, parce que je ne tiens pas en place : le tour du lac des Vouglans, samedi avec Thierry. En espérant que 5 jours de récup suffisent, pas comme après le Grand Duc. A priori un pti record de montée à la Bastille mercredi laisse penser que oui :-) A suivre !

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