lundi 27 avril 2015

24 heures du Confluent 2015 - partie 1

Attention, asseyez-vous bien au coin du feu, prévoyez quelques heures, voici mon compte-rendu heure par heure des 24 heures du Confluent à Portet-sur-Garonne, organisées avec brio par le PAC les 11 et 12 avril 2015.



Samedi 11 avril, 9h.
J'ai passé la nuit sur place dans une des chambres du gymnase. Levée au dernier moment pour le petit déjeuner, occasion de discuter et rencontrer d'autres coureurs. Puis je sors pour commencer à installer mon ravito perso, sous le barnum de Nadine qui accueille généreusement plusieurs coureurs, dont Patrick et moi. Le PAC nous installe une plus grande table sur tréteaux, et m'apportent même 2 chaises. Je m'installe à une extrémité, fait des jolies piles bien propres, 2 bidons d'eau, une assiette avec quelques barres et mes compotes, les pommades (massage et anti-échauffements), des habits de rechange, polaire sur le dossier de chaise, et ma licorne porte bonheur.
 
Je récupère aussi déjà plusieurs messages dans la PAC aux lettres : super système mis en place par le PAC, avec un formulaire d'envoi de messages sur le site de la course, messages qu'ils se chargent ensuite d'imprimer et de livrer aux coureurs ! En attendant mon équipe de soutien et le départ, j'ai le temps de lire ces messages et de remercier sur Facebook.

Samedi, 10h15
On part vers le départ dans le parc du Confluent, et mon équipe de soutien n'est toujours pas là... Je laisse le badge accompagnant sur ma table pour que Victor la reconnaisse, et je lui décris aussi l'emplacement par téléphone, ils sont dans le bus en route après une courte nuit. Je pars avec mon t-shirt trails+ par-dessus ma tenue car il fait encore un peu frais et venteux ce matin. 

Le briefing a lieu sous la halle, avec discours de monsieur le maire, puis du Président du PAC JC alias Bob l'éponge qui nous dit que pour la moindre récrimination, on ne tape pas sur ses bénévoles, mais seulement sur lui. De toutes façons comment on pourrait vouloir taper sur des bénévoles aussi gentils et dévoués ? 
 

Il raconte aussi comment ils feront tout pour nous satisfaire, au ravito par exemple, qu'ils nous feront du "un tiers jus d'orange, un tiers coca, un tiers bière" (au point où on en était j'attendais un 4e tiers), que c'est dégueulasse mais qu'on leur demandera. Et qu'ils nous le feront. Et c'est vrai. Mon frère verra faire un chocolat chaud avec des pâtes dedans... par exemple. Puis on se dirige tous vers le parc du Confluent 20 mètres plus loin où on relève nos numéros de dossard, et on attend le départ derrière les officiels à vélo.

11h, top départ - 0 km
Départ sur un rythme très tranquille, ça ne sert à rien de se presser, on va tous au même endroit, et il nous reste de toutes façons 24 heures à tirer. En l'occurrence on longe la Garonne sur 1 ou 2 km avant de revenir sur le stade autour duquel on va tourner pour le reste de la course. Je suis partie sans iPod pour profiter des premières heures où tout le monde est en forme pour discuter.

J'entends 3 coureurs et coureuses derrière moi qui parlent de hamsters et de poissons rouges : "ah ? vous aussi vous vous êtes fait traiter de hamsters ?" et on enchaîne sur la difficulté d'expliquer, ou surtout de faire comprendre, notre sport à d'autres personnes. "venez voir", c'est la seule manière de comprendre. Et je pense à mon frangin qui est venu voir l'an dernier et a totalement accroché et revient cette année. Alors que Benoit me traitait justement lui aussi de hamster vendredi au boulot, au choix avec poisson rouge, original :-) (enfin dimanche j'étais promue au rang de "hamster master").

Je tiens mon rythme personnel, le plus régulier possible, et discute au hasard des rencontres avec des coureurs plus ou moins rapides avec qui on partage quelques centaines de mètres. Les coureurs des "tortues" du SATUC: Pascal qui guidera des aveugles plus tard pour l'asso Courir pour un Regard ; Jean-Marc le savoyard ; Christopher l'américain que ses collègues pronostiquent à 196km ; Christine avec qui on a covoituré hier soir, et Christian. Mais aussi Christelle la marcheuse qui rigole à chaque fois. Laurent le trailer, qui revient de 3 mois de blessure avec 15j d'entraînement seulement, au moins il est frais ! Je retrouve des coureurs déjà croisés l'an dernier, petit monde ou grande famille des 24h. Cédric, le chanteur des "Aux Champs Elysées", sans son comparse François qui ne peut pas être là cette année (on pense à lui), ais avec son fils en équipe de soutien. 

Après cet échauffement dans les rues de Portet, on revient sur le stade, et on passe pour la première fois notre ravito perso. Mon équipe de soutien de choc Victor et Igor est arrivée, cool ! Le ciel est couvert mais on a vite chaud, et je tombe les manches longues au bout d'un ou 2 tours à peine, puis le buff et les lunettes de soleil pas encore utiles, et Christian sur son estrade me voit passer avec et commente "Carole se découvre". Je ne suis pas la seule, le ciel s'éclaircit de plus en plus, les nuages font place au soleil, et quand ça commence à taper je sors la casquette, à l'endroit, à l'envers, selon la luminosité.


12h - midi
Mon équipe de soutien s'occupe sur leur ordi, ils ont aussi ramené Rainbow Dash. Pour l'instant leur principale mission est de re-remplir régulièrement mes bidons d'eau et d'y mélanger ma poudre Aptonia iso+ (je me suis rappelée un article partagé récemment par Isma du TTT qui comparait les boissons). Vers midi il commence quand même à faire faim, et avec cette chaleur on transpire beaucoup de sels minéraux, donc j'avale quelques tucs avec du fromage en courant, même si c'est pas super appétissant, pour refaire les stocks. 


13h - 19.3 km
Le classement femmes à 13h : 1) Nadine, 2) Nathalie (20.3km, 4mn d'écart), 3) Laure, 4) Claire, 5) Sandrine, 6) Carole (19.3km, 5mn d'écart). Mais à ce moment je suis encore bien loin de me soucier du classement. Je me contente de tourner à mon rythme de métronome. Je sais que ça se jouera bien plus tard, dans la nuit voire demain matin, et qu'il faut en garder sous le pied jusque là.
Nadine Weiss, en tête de la course


On commence à sentir des odeurs de barbecue dans le parking camping car, les 2 coureurs à côté de moi trouvent que ça fait envie, je leur réponds que les spectateurs le digéreront sûrement mieux que nous... En tous cas moi ça me fait pas du tout envie... trop chaud pour manger...


14h - 27km4, 6e femme, 42e scratch
Classement femmes : Nadine 1e, Nathalie 2e (29km4 chacune), Laure 3e, Claire 4e (28km4 chacune), Sandrine 5e (27km4)
jusqu'ici, tout va bien
Sandrine, 5e femme
























Quand je commence à avoir faim, j'avale un bol de purée pour mon repas de midi, pour la première fois je l'avale en courant sans même prendre le temps de m'arrêter ou de marcher. Puis je fais ma première pause toilettes de la course, pour l'instant j'ai perdu très peu de temps en arrêt, c'est le but aujourd'hui. Chacun est de plus en plus concentré sur sa course, ou commence à souffrir de la chaleur, mais les discussions se font plus rares, et on voit les coureurs commencer à chercher l'ombre plus que la trajectoire optimale, quitte à monter la marche du trottoir pour avoir l'ombre de la haie le long des camping cars.
Nathalie Zimmer, 2e femme
Du coup je finis par attraper mon iPod et lancer la musique pour me tenir compagnie.


Pour lutter contre la chaleur, le PAC à sorti un bac d'eau froide à l'entrée du stade, où on peut s'arroser ou s'éponger. Faute d'éponge je m'asperge avec ma casquette à chaque passage, et j'utilise aussi la bombe à froid que j'ai ramenée pour rafraîchir un peu les muscles de mes jambes qui souffrent plus qu'ils ne devraient. Mais les kilomètres défilent à un bon rythme.

15h - 36.5 km, 5e femme, 40e scratch
Classement femmes: 1) Nadine 39.5km, 2) Nathalie 38.5km, 3) Laure 37.5km,  4) Claire 37.5, 5) Carole 36.5km, 6) Sandrine 35.5km

Je discute avec un trailer qui commentait que mon débardeur Two Bays trail run est "le plus joli de la course", du coup on discute un peu de la course associée, et d'autres trails. C'est fou le nombre de coureurs de trails sur les épreuves de 24 heures en fait. Bonne préparation de fond je suppose. 
Le PAC aux ptits soins ! Merci à tous
Toute l'aprem je profite de la ligne droite des camping cars, à l'arrière du parcours (donc pas de public ^^) pour faire quelques talons-fesse et pas chassés pour détendre mes jambes qui commencent à cramper plus que de raison. Je me demande si c'est bien normal. Je n'arrive pas vraiment à me rappeler si d'habitude j'avais déjà mal aux jambes aussi tôt mais ça me semble pas terrible de commencer à cramper après à peine 4 ou 5h de course quand on vise de courir 24 heures... en même temps je ne peux pas dire que je manque d'entraînement...? Un coureur commente sur mes "jolis" pas chassés en me doublant.

Autre source de commentaires, mon bronzage parfait en Australie pendant 3 mois et près de 2000km en course et en vélo. Un gars avec qui on avait discuté du GRR au pti dej me passe avec un "salut la Diagonale !", du coup Florence la marcheuse croyait que je venais de la Réunion. Je marche un peu avec elle pour discuter, elle avance à un super rythme ! J'encourage aussi Christian (Dal Corso) et lui demande pour quand sont les déguisements, il dit qu'il les garde pour plus tard pour réveiller les esprits :-)
Le début du défilé de déguisements
Vinvin me suit depuis Grenoble grâce à la webcam du PAC, m'envoie des messages d'encouragement et poste des news sur Facebook.

Dans l'aprem je croise Vincent près des camping cars, ancien collègue de l'N7 qui a fait le déplacement pour me voir courir. Mais au tour suivant il est déjà reparti.

Au plus chaud de l'aprem, je tombe le débardeur, et j'ai aussi droit à plein de commentaires. Du genre "je suis volontaire pour mettre la crème !" d'un coureur quand je le double. (et de nouveau après l'arrivée). Ou "il fait chaud. Et ils espèrent tous qu'il va faire encore plus chaud" de Christian le speaker depuis son estrade. Juste quand le coureur avec qui j'étais me disait (après avoir été témoin d'un autre commentaire) que ce qui était bien c'est que je pouvais avoir une seule fois chaque commentaire. Ou pas, du coup, je peux aussi avoir 130 fois le même. Vers 15h30 je passe mon premier marathon en 4h30 de course, je l'annonce à Vic juste quand il allait me demander si ça n'allait pas être bientôt fait. Les premiers mecs l'ont déjà atteint en moins de 4h, et les premières filles se succèdent maintenant pour le passer. Bon, one down, 4 to go...


16h - 45.6km, 5e femme, 34e scratch
Classement femmes : 1) Nathalie 48.7km, 2) Nadine 47.6km, 3) Laure 46.6km, 4) Claire 45.6km, 5) Carole 45.6km, 6) Sandrine 43.6km, 9) Mimi 39.5km


Chez les filles Nathalie a pris la tête devant Nadine, chez les hommes Fabrice Puaud est toujours en tête juste devant Daniel Cardoso. Tout le monde souffre de la chaleur, et je remonte dans le classement. Je résiste mieux à la chaleur que les autres, mais mes jambes ont quand même mal... Vers 16h30 je passe les 50km et me fais une première pause après 50km, pour un massage par Vic et Igor. Ma crème restée sur la table a chauffé et s'est liquéfiée... J'en profite pour poster des news en photo sur FB.

Un masseur pour chaque jambe :-)
Xavier qui fait l'assistance pour Nadine passe avec une barquette de fraises : top ! :-D
Je profite aussi de la pause pour changer de chaussettes et de chaussures après un re-crémage des pieds qui commencent à chauffer.

Puis je repars requinquée, même si le redémarrage est toujours difficile, les muscles refroidis et douloureux, raidis par la pause, à se demander si je n'aurais pas mieux fait de ne pas m'arrêter... Victor se charge de faire des photos et de les poster sur fb.
C'est reparti pour un tour ! ou plusieurs...
17h - 53.7km 10secondes avant l'heure pile ^^ - 3e femme, 31e au scratch
Classement femmes : 1) Nathalie 58.8km, 2) Nadine 56.8km, 3) Carole 53.7km, 4) Laure 52.7km fait une pause, 5) Claire 52.7km, 7) Sandrine 50.7km, 9) Mimi 46.6km

En tête de la course Fabrice est toujours devant Daniel, et Nathalie s'éloigne devant Nadine.
Nathalie, première femme, 58.8km
Fabrice, premier homme, 65.9km
Plus tôt dans l'aprem Vic m'avait annoncé que j'étais 4e fille et je sais pas combien au scratch, je lui avais répondu que le scratch je m'en fous. Mon but serait de monter sur le podium femme, sur la 3e marche vu que pour les 2 premières Nathalie Zimmer et Nadine Weiss se bataillent déjà entre elles loin devant moi (je n'ai aucune idée de la distance qu'elles ont pu couvrir pour l'instant). Mais il est encore trop tôt pour s'emballer, la course commencera cette nuit. Avec Laure on s'échange longtemps les places 3 et 4 pendant l'aprem. Je continue toujours à mon rythme, en prévoyant de faire un come back dans la nuit quand tout le monde fatiguera. 

 
Il fait toujours aussi chaud et on commence à souffrir. Christine du SATUC arbore un gilet vert avec un gros smiley, mais elle est dans le dur. Amandine une marcheuse boite depuis un moment mais s'accroche (et finira). Gégé s'inquiète pour sa fille hospitalisée, mais lui aussi finira. Heureusement qu'il y a du monde sur le circuit pour nous encourager. On a aussi droit à un magnifique chant basque/béarnais en live au micro à la fin des matches de rugby de l'aprem, quand on nous annonce que Pau monte en top 14, et que le Stade Toulousain a gagné (difficilement). Même les enfants s'y mettent, comme ce tout petit enfant dans les bras de sa maman qui nous encourage "allez les coureurs, allez les coureuses".
On lutte comme on peut contre la chaleur, bombe à froid et arrosage à chaque tour. Mais impossible de manger du solide. Je tourne à l'eau gazeuse à la grenadine, ça change de ma boisson isotonique mais ça manque sans doute de sel, je ne m'en rends compte que plus tard... Vic me dose bien la grenadine, par contre au ravito ils me l'ont tellement concentrée que je dois la rediluer après une gorgée.

18h - 61.8km, 3e femme, 27e scratch
Classement femmes : 1) Nathalie 66.9km, 2) Nadine 65.9, 3) Carole 61.8km, 4) Laure 60.8km, 5) Claire 59.8km, 6) Sandrine 57.8km, 10) Mimi 52.7km

Toujours en quête de la 3e marche du podium femmes, je demande de temps en temps à Vic de vérifier mon classement. Et à 18h, surprise, il m'annonce "2e... euh non 3e". J'ai doublé Laure (qui en fait faisait une pause) et pris la 3e place. Je ne m'y attendais pas si tôt. Beaucoup de coureurs partis trop vite commencent déjà à payer les efforts sous la chaleur.
Christian enchaîne les déguisements
Nadine, 2e femme, se rapproche de Nathalie

Je continue à recevoir des messages de mes supporters via la PAC-aux-lettres. Merci à Eric mon coach du GUC, à Sylvain le lapin rose de Vizille, à Vinvin du TTT, à Sylvain le parisien du TTT, à Nath qui me donne en même temps des news de Piero et de l'équipe de France aux mondiaux qui ont lieu à Turin en même temps, et à tous les autres. 
La PAC-aux-lettres
Je reçois même des messages de personnes que je ne connais pas, dont le "fan club officiel du dossard 206" alias Sandrine, toujours souriante, avec qui on s'échangeait aussi nos places régulièrement. 
Sandrine, 6e femme
Carole, 3e femme :-D

























19h - 70km, 3e femme, 23e scratch
Classement femmes : 1) Nathalie 76km, 2) Nadine 74km, 3) Carole 70km, 4) Laure 68.9km, 5) Claire 64.9km, 6) Sandrine 64.9km

Devant ça court toujours bien, Fabrice 87km a pris 3km d'avance sur Daniel, Nathalie 76km a 2km d'avance sur Nadine.
Fabrice, 1e homme, 87km
Nathalie, 1e femme, 76km
Mais dans la soirée c'est à mon tour de payer les efforts et la chaleur, et surtout le manque d'alimentation. Je commence à faire une jolie hypoglycémie et je ne sais pas quoi manger, du coup quand je passe devant la table je charge les garçons de "me faire manger", je les avais prévenus que ça risquait d'arriver. Victor revient avec un plateau gastronomique : des biscuits apéro, des pâtes de fruits, des tucs, et divers trucs que je regarde avec écoeurement et repousse, ainsi qu'un bol de taboulé. Je commence par dire "pourquoi pas", puis essaye d'en porter une fourchette à ma bouche et mon estomac change d'avis en cours de route... Du coup je repars avec un biscuit apéro en leur demandant de la soupe.

Jean-Marc le Savoyard
 


De plus en plus de coureurs marchent, et il faut se frayer un chemin et doubler pour avancer, surtout au niveau des 2 chicanes du parcours. Je redouble aussi plusieurs fois Cédric, qui a sorti la musique.


Heureusement on peut toujours compter sur les hommes et les femmes en rouge du PAC pour nous encourager!

Alors que je suis assez bas et que je marche, je vois Pascal me doubler en guidant un coureur aveugle, une inspiration ! de quoi on peut se plaindre franchement... bon je recours alors. Pascal court pour l'association Courir pour un Regard, et il a consacré plusieurs de ses tours tout au long de la course à guider des coureurs malvoyants. Chapeau !

Les kilomètres ne défilent plus assez vite. Je ne voulais pas me re-arrêter si tôt, mais finalement à 19h25, fatigue crampes et hypoglycémie ont raison de moi et je fais une pause massage à ma table avec Victor, Igor est parti faire un aller-retour chez lui. Je n'en peux plus, j'ai des crampes monumentales sans doute à cause de la chaleur de l'aprem. J'avale un premier comprimé de paracétamol et je commence à essayer de me re-saler. Sur FB Stef me dit de boire et pisser, mais je transpire tout ce que je bois, pas besoin... En repartant Vic me dit que je devrais faire le 2e marathon d'ici 21h, je calcule vite fait il me reste 14km et 1h30, je lui dis oui largement, mais en fait mon rythme baisse, plus en top forme, et j'y arriverai finalement tout juste. Par rapport à mes 24h précédents, je n'ai pas du tout fait de grands calculs pendant la course, du genre "atteindre les 123km à 2h34 du matin", je me suis contentée d'avancer à mon rythme et d'attendre que les kilomètres passent.

Un peu plus tard dans la soirée le soleil commence à tomber, je demande à Victor de sortir mon T-shirt jaune et je l'attrape au vol au tour suivant pour l'enfiler avant d'avoir froid.


20h - 76km, 4e femme, 27e scratch
Classement femmes : 1) Nathalie 83.1km, 2) Nadine 82.1 km, 3) Laure 77.1km, 4) Carole 76.1km, 5) Claire 71km, 6) Sylvie 71km, 7) Sandrine 70km, 9) Mimi 66.9km

Je n'ai fait que 6km dans cette dernière heure et Laure m'a repassée. La course va se jouer cette nuit.
Mimi, 9e femme et future 3e
Patrick, une autre inspiration
L'air commence à se rafraîchir et tout le monde se couvre.
Nathalie, 83km
Nadine, 82km




Même si certains ont une manière plus originale de se couvrir :-) 
Christian dans ses oeuvres
De mon côté, je suis bien en T-shirt, et je profite du coucher de soleil magnifique. J'envoie même Victor faire des photos, depuis les tentes il ne peut pas le voir, mais nous on en profite à chaque entrée sur le stade. De l'avantage de tourner en rond ;-)


Le coucher de soleil par Victor
Mais je suis toujours dans le dur, vivement la fraîcheur de la nuit maintenant. J'essaye de manger du salé, de la soupe au ravito où Henri fait preuve d'une patience remarquable pour essayer de me servir une soupe, mais pas trop épaisse, liquide comme un bouillon, mais sans les vermicelles, et avec plus de sel, et un peu plus chaud, mais pas trop quand même, ah non maintenant c'est trop froid... Merci ! grâce à lui je reprends un peu d'énergie, physique et mentale, et un peu de sel aussi. Il est aux petits soins pour moi à chaque passage, même si je ne m'arrête pas souvent, mais je prends au moins le soin de les saluer en passant.

Il me prévient même que plus tard il ne sera plus là, et devant mon visage déçu, "mais il y aura d'autres bénévoles". Dans la nuit je le croise sur le parcours, je lui demande s'il va se coucher mais non il reste "jusqu'au bout !". Les bénévoles du PAC sont fantastiques, il y avait du monde sur le parcours tout le temps, toujours au top ! Dans la nuit ils boivent un coup à la buvette en face de notre ravito, avec boule à facette et super ambiance, et m'encouragent à chaque passage :-)
Christian le speaker, et les bénévoles du PAC

21h - 83km, 4e femme, 23e scratch
Classement femmes : 1) Nadine 90.2km a pris 2mn d'avance sur Nathalie, 2) Nathalie 90.2km, 3) Laure 85.2km, 4) Carole 83.1km, 5) Sylvie Brousse 78.1km, 6) Sandrine 77.1km, 7) Claire 76km, 8) Mimi 73km commence à remonter

Un match se joue sur le terrain juste à côté du parcours, on entend les cris de joie marquant les essais, ou les buts, ça met un peu d'animation sur un parcours qui s'endort peu à peu. Il commence à faire nuit, mais Vinvin me suit toujours depuis Grenoble.
10 heures de course
Les classements commencent à évoluer. Nadine a pris la tête chez les femmes, Mimi commence à remonter de la 10e à la 9e puis 8e place, Laure est toujours 2km devant moi.
Fabrice toujours en tête chez les hommes, suivi de Nadine qui a pris la tête chez les femmes
Je passe mon 2e marathon peu après 21h, en plus d'1h de plus que le premier (4h30 le 1er, 5h30 le 2e). J'ai trop ralenti et je sais que c'est déjà mort pour faire 200km, même si j'avais du mal à croire que c'était possible dès le départ en fait. Chiffre surréaliste... mais rêve qui se réalisera un jour. Je force encore 2 tours de plus, je ne voulais pas m'arrêter encore après si peu de kilomètres depuis ma pause des 70km, mais je suis pas bien. Donc à 84 tours, pause avec Victor toujours tout seul.
21h13, 2 marathons down
Pause stretch après 2 marathons
Il commence à me faire un massage et Igor revient juste à temps pour se joindre à lui. Je rechange aussi de chaussettes, je commence à avoir des ampoules, le truc qui ne m'arrive jamais... Bon, ça faisait longtemps que je n'avais pas couru 10h d'affilée, en même temps. Je ne rechange pas encore de chaussures, je laisse les chaussures plus légères pour la toute fin de la course (et en fait j'oublierai de re-changer). Juste à ce moment les bénévoles du PAC passent faire une tournée de café, on en prend un chacun, c'est ma première dose de caféine, pas encore eu besoin d'autre chose avant. Je resterais bien des heures à me faire masser mais je leur dis qu'il va falloir me mettre un coup de pied au cul et me faire repartir, et c'est ce qu'Igor fait immédiatement (virtuellement) tout en me promettant un massage d'une demi heure aux 100km. Je me lève, tout en sachant que je n'aurai pas le temps de me permettre 30mn d'arrêt tout à l'heure. J'ai déjà fait bien trop de pauses en si peu de temps... Je passe un T-shirt thermique à manches longues en repartant, non pas que j'aie vraiment froid, mais je me rappelle des conseils de Nath à Grenoble : mieux vaut prévenir que guérir.

Plus tard dans la soirée, je me fais une autre purée, toujours en avançant, et des tomates cerises ramenées par Igor arrivent comme une bénédiction, ça change de la nourriture de ravito ! ;-) Je me force aussi à avaler quelques biscuits apéro qui commencent à ramollir depuis cet aprem, pour éviter de refaire une hypo. Les soupes salées et le paracétamol commencent enfin à faire leur effet, et la machine repart. 

Il fait de plus en plus frais, et sombre, ça devient dur de lire mes messages en courant, je suis obligée de m'arrêter à la table et je perds du temps, du coup je demande à Vic de les cacher en attendant une pause. Sauf que je ne ferai plus d'autre pause jusqu'à la fin... :-) Du coup c'est Vic qui me lira certains messages au passage. Un message de Lauren me fait marrer, elle dit qu'elle a enfin réussi à me voir au live malgré "le gars en rouge avec le micro qui cache tout", du coup je montre le message à Christian en passant devant lui :-) il se moque et dit que la prochaine fois il se poussera pour qu'on me voie bien. Et c'est aussi la 1e fois que je fais gaffe à la présence de la webcam et commence à lui faire des coucous de temps en temps. C'est vraiment génial comme système, et même en Australie des amis me suivent via cette webcam. En plus ils se réveillent quand tout le monde s'endort, et m'envoient des messages dans la nuit.


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